chapitre dix

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《 - Il y a quelqu'un?

Je m'assois contre la paroie du mur des toilettes. La porte est fermée, ce qui fait que Noora ne me voit pas, mais bizarrement, elle me demande d'une voix un peu inquiète:

《 - Eva? 》

Elle sait que c'est moi. J'essuies les larmes qui ont dévalées mes joues du revers de ma manche.

《 - Tu peux m'ouvrir? 》

Je ne peux pas l'autoriser à me voir dans cette état, je suis pitoyable. Je ne peux pas lui parler de Yousef, et encore moins de ce qui c'est passé à la rivière, ou plutôt ce qui ne c'est pas passé. Je l'entend se mettre dans la même position que moi, contre la porte, ce qui fait que nous sommes dos à dos maintenant, mais que nos corps ne se touchent pas, et c'est pour le mieux.

《 - Je suis désolée pour l'autre jour, nous murmurons en même temps. 》

Elle sort un petit rire, qui me fait sourire.

《 - J'aurais pas du te demander ça, j'ai été idiote, je ne savais pas comment tu le prendrais, c'est de ma faute, Noora reprend la parole.
- Non, c'est moi, je n'aurais pas du fuir, et tu devais surement rire, j'ai aucun sens de l'humour je sais même pas pourquoi tu traines avec moi.

J'entend un ricanement derrière mon dos, je fronce les sourcils, puis je me rappelle qu'elle ne peut pas me voir.

《 - Pourquoi tu ris? je demande.
- Tu pense sérieusement que c'était une blague?
- Je sais pas, je répond à mi-voix. 》

Je met un temps à comprendre ce qu'elle veut dire, quand je retrouve mes esprits, tout ce que j'arrive a penser, c'est "Noora Amalie Sætre voulait vraiment m'embrasser". Alors je débloque le verrou de la porte, je la sens se redresser, quand la porte est ouverte, plus rien ne nous sépare. J'aurais très envie de passer ma main dans ses cheveux, sur son visage, sur ses lèvres, et l'embrasser. Mais le premier baisé dans les toilettes à moitié défigurer par les larmes, pas trop mon truc. Alors on reste se regarder, elle doit penser la même chose que moi, parce qu'elle se lève et me tend la main pour m'aider à me mettre sur mes pieds. Elle m'entraine dehors, dans les couloirs, mon cerveau fonctionne au ralentie mais je continue de la suivre. Ses doigts fins se glissent entre les miens et nous nous retrouvons derrière le lycée, dans un petit parc. Elle s'arrête net, et me pousse délicatement vers le mur blanc du batiments. Un frisson me parcoure le dos, je ne saurais déterminer si c'est à cause du froid ou la position dans laquelle je me trouve. Noora en face de moi, ses mains placées à coté de ma tête sur le mur, ses yeux totalement hypnotisés par mes lèvres. Il n'est plus question de sexualités ou d'étiquettes maintenant, n'importe qui aurait envie d'être à ma place, face à un ange aux lèvres cerises.

《 - Et là? Tu dirais oui si je te demandais de m'embrasser? elle dit d'une voix douce. 》

Comment je pourrais dire non?
Je hoche la tête lentement, et ses lèvres se rapprochent des miennes. Un mouvement en avant et ma vie ne sera plus jamais la même. Parce que j'ai passé dix sept ans à courir après moi-même, cherchant dans tout les recoins de mon âme qui j'étais vraiment. Il a fallut qu'elle arrive pour bousculer le fil de mes pensées. Alors, comme pour la remercier, je me penche et presse ma bouche contre la sienne. Étincelle. Feux d'artifices. C'est indescriptible et sensationnel. Je voudrais que cette sensation soit éternelle. Je comprend enfin ce que les gens ressentent quand ils aiment vraiment quelqu'un.

Elle est la réponse à toute mes questions.

Silence (Nooreva)Where stories live. Discover now