chapitre un

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Je referme mon casier brusquement, encore en retard pour mon prochain cours, mes profeseurs commencent à s'habituer. Je suis quasiment toujours cinq minutes après la sonnerie, j'essais de m'amélioré pourtant, je me lève plus tôt, je me prépare en vitesse, je mange dans le bus. Mais rien à faire, je suis maudite. Il m'arrive toujours quelque chose qui me retient et me fait arriver après tout le monde. Les couloirs sont presque deserts, j'enclenche la marche rapide pour arriver jusqu'à ma classe d'Histoire. Evidemment, tout le monde me devisage, certains rigolent, d'autres soupirent, lassé de mon attitude. La prof, un peu énervé de mon desintérais complet pour les cours, me demande de m'asseoir prêt de Vilde, ce qui m'arrange, c'est, sans exageration, ma seule amie. Il faut dire que je suis arrivé ici seulement l'année dernière, en milieu d'année de première. Je l'observais, et toute la journée elle était seule, pourtant elle souriait, un grand sourire, faux sans doute, elle disait bonjour et certains lui répondaient, mais rien d'autre, toujours seule, jusqu'à mon arrivé. Elle était jolie dans sa robe à fleur, ses cheveux blonds tenue par un bandeau bleu, plongé dans sa lecture de "La servante équarlate". J'ai fais semblant de connaitre la biographie de l'auteure par cœur, comme si j'avais lue tout ses livres. Ça a fait rire Vilde, alors on a passé la journée ensemble, puis la semaine, et maintenant on ne se quitte plus. En revanche, je ne sais toujours pas si elle est au courrant que je ne suis pas une fan absolue de Margaret Atwood, il faudrait que je lui dise un jour.

Je pose mon sac prêt de la table et me pose sur la chaise à coté de mon amie, au milieu de la classe.
Elle me sourit en coin tout en prenant des notes du cours. Elle ne fait pas de bruit, jamais pendant que le prof parle, elle est invisible, comme si elle avait peur, derrière son sourire angélique, elle n'est pas bien.
La voix de la prof me donne presque envie de dormir, ça n'a jamais été une passion chez moi, les cours. J'étais là sans vraiment l'être, j'écoutais à moitié, je fais toujours appel aux autres élèves quand je n'ai pas pris de note et qu'il faut réviser. Moi mon truc c'est dessiner, tout et n'importe quoi, n'importe quand, la nuit, le jour, au lycée, dans mon lit, partout. Je ne sais pas si mes gribouillages sont bons, mais ça m'amuse, et les journées sont moins longues grace à ça.
Quand la sonnerie de la fin des cours pour la journée retentit, je sors de la salle accompagné de mon amie. C'est un rituel, tout les soirs, je vais chez elle. On fait la route à pied, une paire d'écouteur pour deux, marchant cote à cote rythmé aux sons des musiques de Arctic Monkeys. C'est les moments que je prefère dans la journée. Il fait chaud, elle porte une de ses fameuses robes d'été. Vilde aime les jupes, les robes, les trucs leger, les bandanas, les serre-têtes. Moi, je ne porte quasiment que des jeans, de simple tee-shirt et très souvent une chemise par dessus. Je n'attire pas grand monde au lycée, mais ça ne m'interesse pas, je me plais à être seule et écouter Vilde me parler de ses histoires d'amour de 3 jours, elle y croit dure comme fer, mais ils finissent tous par la lacher, si je les croisaient, je leur casserais les genoux. Ce n'est pas eux qui la recupère effondrée, qui la berse toute une nuit en attendant que son chagrin d'amour passe. Je crois que ce que me montre Vilde de l'amour ne me donne pas tellement envie d'en faire l'expérience, alors je me tiens éloigné des garçons. Ou c'est eux qui se tiennent éloigné de moi, je ne sais pas trop.

J'ai toujours adoré la mère de Vilde, elle attache ses mèches blondes dans un chignon stricte, mais ça lui va à merveille, elle n'a pas l'air sévère, même dans ses tailleurs gris. Elle nous prépare toujours quelques choses à grignoter pour quand on rentre des cours, ce n'est pas mes parents qui feraient ça: ils travaillent tout les deux tard le soir.
Vilde embrasse sa mère, quelque chose qui me fascine, je n'ai pas ce genre de relation avec la mienne. J'ai un petit pincement au cœur en pensant à tout ça, ça fait si longtemps que ma mère et moi n'avont plus ce genre de relation, je me suis tellement éloigné, elle aussi. Je ne sais pas si ça l'inquiète, si secrètement, comme moi, elle pense à me prendre dans ses bras.

Silence (Nooreva)Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora