Chapitre 22

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Résultats des votes :

1 - Aider les enfants

2 - Mathis

3- Lola

4- Proche de ses cousins

Merci à @magdalenasue @rosalie-nrd et @otakuminicake <3

J'espère que le chapitre vous plaira !

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Voyant dans quel état ils étaient eux aussi, je tirai trois chaises autour de la table et les fis asseoir. Joyce et Owen s'étaient relevés et se tenaient tous les deux derrière moi, observant les enfants inconnus.

— Comment est-ce que vous vous appelez ?

La petite blonde continuait de pleurer, mais son frère releva la tête :

— Mathis. Elle, c'est Lola, présenta-t-il d'une voix enrouée.

— Calmes-toi et expliques-moi ce qu'il s'est passé, lui demandai-je sur un ton sérieux.

Mathis renifla.

— Ma mère... Ma mère ne se réveille plus ! Il y a du sang partout dans la cuisine. Je crois... Je crois qu'il est sorti de sa bouche...

Il était sur le point de se remettre à pleurer, alors je lui pris la main.

— J'ai crié et ça a réveillé Lola, expliqua-t-il. C'est elle qui a trouvé papa, dans leur chambre. Lui aussi, il est ... il est...

Le garçon se remit à pleurer et je l'attirai dans mes bras avec sa sœur. Je ne pouvais m'empêcher de revoir mes grands-parents, inanimé sur le sol, baignant dans leur propre sang. Cela ne pouvait pas être une coïncidence. Il se passait quelque chose ! Peut-être un virus ?

Instinctivement, je portai mes mains à ma gorge irritée. J'avais l'impression d'avoir toujours plus chaud. J'avais dû perdre plusieurs litres d'eau à force de transpirer comme ça ! Comme moi, les enfants étaient en nage. Nous arrivait-il quelque chose à nous aussi ?

— Nos grands-parents ont subi la même chose...avouai-je avec un nœud dans la gorge.

S'il s'agissait bien d'un virus, alors il devait y avoir un message d'alerte à la télé. Sauf que les télés ne fonctionnaient plus d'après ce garçon. Je voulais quand même vérifier.


— Joyce, appelai-je en me tournant vers ma cousine.

Elle avait perdu l'élastique d'une de ses tresses et la moitié de ses cheveux restaient collés sur sa joue par la sueur.

— Joyce, ma puce, j'ai besoin que tu essaies d'allumer la télé, expliquai-je assez clairement malgré ma voix vacillante. Moi, je vais essayer les portables !

Elle ne bougea d'abord pas, fixant intensément le frère et sa sœur encore secoués. Je lui touchai la joue et elle sursauta.

— La télé, Joyce ! répétai-je en essayant de contrôler le tremblement dans ma voix.

J'étais la plus âgée et cela faisait de moi la personne en charge de ces enfants. Mais je n'étais pas sûre d'être en état de prendre des décisions.


Pendant que ma cousine se dépêchait de se rendre au salon, suivie par Owen, j'allais chercher mon portable dans ma chambre. La chaleur écrasante rendait chaque pas difficile. S'il s'agissait vraiment d'un virus, nous risquions tous de mourir. J'avais déjà l'impression d'en ressentir tous les symptômes. Malgré ma vision trouble, je tapai le numéro des pompiers. 

Mon espoir se fracassa contre un silence aussi profond qu'angoissant. Il n'y avait aucune tonalité. J'essayais d'appeler la police, le Samu, mes parents. Je tentai même de joindre la pizzeria qui m'avait livré régulièrement pendant ma première année de fac. À chaque fois, je retombai directement sur l'écran d'accueil.

— C'est pas possible ! pestais-je en réprimant l'envie de jeter mon téléphone dans le mur.

Luttant contre la fatigue qui me clouait au sol, je tentai un nouvel essaie sur le Smartphone flambant neuf de ma grand-mère. Là encore, c'était le même résultat. Je rejoignis Joyce et Owen au salon. La télé restait désespérément muette. Alors que nous revenions dans la salle à manger, là où les enfants des voisins étaient restés, un dernier espoir me traversa.

— La radio ! énonçai-je à voix haute.

Ils me regardèrent tous avec l'air de ne pas comprendre, mais je savais que mon idée n'était pas bête. S'il s'agissait d'un virus, il y aurait forcément une alerte à la radio. Mon grand-père en avait une dans son atelier.

— Ne bougez pas ! intimai-je aux quatre enfants avant de partir en courant vers la porte d'entrée, ignorant les appels de Joyce et d'Owen dans mon dos.


L'atelier était grand ouvert et la radio en évidence.

— Faites que ça marche ! Faite que ça marche ! priai-je dans le vide.

Je tournai les boutons comme j'avais si souvent vu mon grand-père le faire. Les grésillements se firent entendre puis un sifflement atroce qui m'arracha les tympans. Je tournai encore un peu la grosse vis et trouvai enfin ce que j'espérais :

—"...dans le centre d'urgence le plus proche. Ceci n'est pas un exercice. Ceci est un message d'alerte du gouvernement, diffusé pour la première fois à 6h27. Veuillez garder votre calme. Une attaque à l'arme chimique est actuellement en cours dans tout le pays. Enfermez-vous dans le bâtiment le plus proche. Calfeutrez les fentes des portes, fenêtres et bouches d'aération, avec un linge mouillé ou une bande adhésive et fermer l'arrivée de gaz s'il y en a une. N'utilisez vos téléphones portables qu'en cas d'extrême urgence pour ne pas saturer le réseau. Si vous êtes chez vous, préparer un sac contenant vos papiers, traitements médicaux, vêtements, nourriture et boisson, et attendez l'arrivé des autorités compétentes, qui vous conduiront dans le centre d'urgence le plus proche. Ceci n'est pas un exercice. Ceci est un message d'alerte..."

J'éteignis la radio et m'assis sur le sol avant de m'évanouir. 

Une attaque chimique ? Était-ce une attaque terroriste ? Si un gaz avait été rependu dans l'air et avait tué mes grands-parents, nous l'avions déjà tous inhalé depuis plusieurs heures. Je levai les yeux vers le réveil poussiéreux posé sur l'établi. Il indiquait 8h23. Je n'étais pas certaine de pouvoir m'y fier. Combien de temps faudrait-il avant que des secours arrivent jusqu'à nous, perdus derrière la montagne, dans une campagne déserte parsemée de vieilles fermes à l'abandon ?
Et s'ils fouillaient seulement quelques maisons sans aucun survivant ? Ils en déduiraient qu'il n'y avait personne à sauver...

 Me redressant sur mes jambes tremblantes, je retournai dans la maison.

Owen se jeta sur moi et m'agrippa la taille aussi fort qu'il pouvait. Je ne l'avais jamais vu aussi terrifié. Je ne savais même pas quelle image je pouvais renvoyer aux enfants. Trempée de sueur, essoufflée et le visage déformé par la peur, je n'étais pas certaine d'inspirer la confiance. Je m'obligeai à me ressaisir, pour ne pas les effrayer d'avantage.

***

Pour le prochain chapitre :

1 - Dire la vérité à propos du message OU Mentir aux enfants ?

2 - Rester dans la maison OU Partir ?

3 - Caractère de Clem : Peureuse OU Courageuse ?

4 - Qu'est-ce qui doit primer : La raison OU L'instinct ?

Votez dans les commentaires pour les choix que vous souhaitez pour le reste de l'histoire !!!

A très vite pour le chapitre 23 <3

Livre interactif  - CLEM   {TERMINÉE}Where stories live. Discover now