-Tu veux un thé ? Un café ? Je crois même que j'ai du jus de goyave dans le frigo, demanda-t-elle d'une voix douce.

-Non merci. Je n'ai pas soif, répondit la plus jeune, bien qu'un verre de jus de goyave l'aurait plus que tentée.

Zaïra alla donc s'installer en tailleur sur son canapé et fit signe à Vanille de s'assoir. Celle-ci pris place sur un coussin en face d'elle et la fixa longuement. Elle sentit une certaine faiblesse dans le regard émeraude de son amie. En y pensant, elle avait l'air fatiguée. Exténuée même. De longs cernes violacés dessinaient une ombre sous chacun de ses orbes. Elle était pâle pour quelqu'un dont les parents étaient algériens et congolais. Elle avait l'air triste. Vanille regretta même pendant quelques instants de lui voir parlé aussi froidement. Cependant, elle ne se laissa pas attendrir. Du moins pas totalement.

-Pourquoi tu m'as jamais parlé de J et de ses lettres ? demanda-t-elle soudainement en ignorant tant bien que mal l'expression douloureuse de la métisse.

La plus âgée ferma les yeux et soupira longuement.

-Parce que toi aussi tu ne m'en as jamais parlé. J'attendais que tu sois prête.

Vanille pinça ses lèvres entre elles. Zaïra n'avait pas tord.

-Peut-être mais qui te dit que je t'en aurais parlé ? lâcha durement la plus jeune.

La plus âgée serra les poings.

-Parce que nous sommes amies. Du moins c'est ce que je pensais.

-Ne te pose pas en victime Zaïra, lâcha Vanille dont les larmes menaçaient de couler. Je te rappelle que dans l'histoire c'est plutôt moi qu'on prend pour une conne. Comment j'ai pu être aussi bête ? J'aurais dû faire le lien plus tôt. Vous m'appelez toutes les deux 'Nille, évidemment que vous vous foutiez bien de ma gueule.

Zaïra sembla se détendre. Elle se composa de nouveau un air neutre et remit en place une mèche de cheveux frisés qui gênait sa vision. Son calme soudain déstabilisa légèrement Vanille.

-Personne ne te prend pour une conne. Elle te veut du bien. Elle ne veut que du bien. Elle est amoureuse de toi, Vanille.

Celle-ci baissa les yeux et contempla ses mains aux ongles rongés. Elle se sentait honteuse maintenant.

-Je ne suis qu'une oreille attentive pour elle, continua la libraire d'une voix posée. Je m'efforce de l'aider à faire les bons choix et de ne pas tomber trop bas pour toi. J'ai peur de l'ampleur de ses sentiments à ton égard pour tout te dire. Et c'est dur dans les environs pour une fille aimant les filles. J'ai peur que ça se sache. J'ai peur pour elle.

Sa voix se brisa un peu à la fin de son monologue. Vanille se leva de son coussin et alla s'installer aux côtés de Zaïra. Puis elle la prit dans ses bras. Elle la sentit se crisper légèrement pendant un quart de seconde pour finir par se détendre. La métisse la ramena contre elle pour la serrer plus fort. C'était doux. Vanille inspira profondément. Zaïra sentait bon.

-Je suis désolée. Ce que tu viens de dire est peut-être le pire des mensonges mais j'ai envie de te croire, lâcha la plus jeune d'une voix étouffée par l'obstacle que consistait l'épaule de Zaïra. Je ne lui serai jamais assez reconnaissante de m'avoir envoyé ces lettres comme je ne te serai jamais assez reconnaissante d'être une amie pour moi. Vous rendez ma vie plus jolie.

Son amie mît fin à l'étreinte et regarda Vanille d'un air inexplicablement triste.

-C'est rien. Tu le mérites.

Puis il n'y eut plus qu'un quasi-silence entre elles. Vanille regarda Zaïra. Zaïra regarda Vanille. La plus jeune baissa les yeux vers les lèvres entrouvertes de son amie. Elles étaient roses et semblaient douces malgré le froid de l'hiver. La plus âgée continua de la regarder et Vanille sentit son cœur battre plus fort qu'il ne devrait le faire dans cette situation. Elle se leva brusquement et alla attraper son sac posé non loin de là. Elle se tourna vers Zaïra, le teint cramoisi.

-Je vais y aller. Merci pour les explications. Et encore désolée. D'ailleurs, je connaissais ton adresse parce que tu me l'avais donnée il y a quelques temps. Tu ne t'en souvenais plus.

Sur ces mots, elle fit volte-face et sortir de la maison en fermant doucement la porte. Elle se mit à courir dans la rue, complètement abasourdie. Elle quitta rapidement le quartier de Zaïra, passant en trombe devant les tags qu'elle avait vu plus tôt pour arriver dans une rue déserte. Elle se laissa tomber au sol, sa tête contre le mur et ses bras autour de sa poitrine.

Zaïra et Vanille étaient amies.

Mais est-ce-que cela changeait quelque chose si on avait envie d'embrasser une amie ?

***

Vanille,

Pendants quelques secondes, je me suis demandé pourquoi tu ne m'as pas écrit de lettre pour aujourd'hui. Mais j'ai vite compris pourquoi. La révélation d'hier a dû trop te préoccuper pour te permettre de le faire. 

Zaïra m'a dit que vous vous étiez vues aujourd'hui. Jamais je ne me foutrai de toi. Jamais. Et elle non plus.

Elle m'est d'un très grand soutien. On se complète elle et moi. Elle m'aide à gérer mes sentiments pour toi. Parfois elle y parvient, parfois non. Dans tous les cas, tu peux lui faire confiance. Comme tu peux me faire confiance.

Les pièces du puzzle s'assembleront bientôt entre elles.

J.

•••

kdjwjsjshdsh jsuis back.
ceci est un chapitre important comme vous avez pu le remarquer.
je suis désolée pour tout ce temps sans chapitre.

je suis de nouveau inspiré.e.
sinon j'espère que vous allez bien, que vous passez de bonnes vacances et que pour ceux/celles qui ont eu des exams, tout s'est bien passé.

i love u.

alorsjethaine.

vingt cinq jours pour tout changerWhere stories live. Discover now