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Vanille n'avait pas pu dormir de la nuit, ses pensées s'entrochoquant trop violemment dans sa boîte crânienne pour le lui permettre. Elle s'était posé trop de questions et s'était évertuée à imaginer des théories plus folles les unes que les autres tout ça pour découvrir la foutue identité de son inconnu. La veille, en retrouvant une lettre sur le porche et après l'avoir lue, elle s'était rendue à l'évidence qu'elle en avait besoin. Cruellement besoin. Et tout cet amour distillé dans les mots de l'inconnu lui avait pressé le cœur d'une façon inexplicable. Elle tourna la tête vers son réveil dont les lettres rouges lumineuses affichaient sept heures vingt du matin. Celui-ci se mit à sonner bruyamment et Vanille frappa dessus, coupant court au chant aigu de l'objet. Elle se leva précipitamment de son lit et fila faire sa toilette.

Après dix minutes de préparation ponctuées par une violente envie de frapper son propre reflet à travers le miroir, la jeune fille s'installa à son bureau blanc verni. Elle aurait voulu le faire bien plus tôt, mais elle s'en était empêchée, comme si c'était quelque chose qu'on ne pouvait faire plus de deux fois dans une journée. Elle sortit une feuille vierge d'un des tiroirs et se mit à griffonner sur celle-ci avec précipitation avec un vieux stylo noir pioché dans une trousse.

Qui es-tu inconnu?

Comment peux-tu m'aimer malgré tous mes défauts omniprésents?

On a déneigé devant chez moi hier, je m'en suis rendue compte en rentrant du lycée, est-ce que c'était toi?

Est-ce que je te connais?

Est-ce que tu dis la vérité quand tu me dis je t'aime?

J'ai besoin de réponses, J.

S'il te plaît.

Vanille.

P.S: tu as intérêt à me dire ce que j'ai besoin de savoir.

P.S: je ne t'ai pas trouvé niais dans ta précédente lettre. D'ailleurs, tu as écrit "niaise" à la place de "niais". Ça m'a perturbé.

Vanille plia rapidement la lettre en quatre et enfila sa veste posée sur le dos de sa chaise, puis sortit de la pièce sans oubliant son sac de cours. Arrivée à l'étage inférieur, elle attrapa son casque de scooter sur le buffet de l'entrée et lança à la cantonade:

-Bonne journée tout le monde.

Puis elle sortit.

Dehors, elle glissa la lettre sous le paillasson, au cas où le vent qui soufflait fort ne l'emporte, puis courut vers son scooter qu'elle enfourcha. Elle n'oublia pas d'enfiler son casque et s'en alla en roulant à toute vitesse. Alors que le vent fouttait chaque parcelle non couverte de sa peau, Vanille sourit faiblement. Elle était satisfaite et sûre d'elle: ce soir, elle serait fixée.

***

Bonjour Vanille,

tant de questions dans une si courte missive! Et surtout tant de réponses que je ne peux pas te donner...
Néanmoins, je vais faire de mon mieux pour te satisfaire un minimum. Chaque dealer se doit de contenter ses clients n'est-ce pas ?

Je ne peux pas te dire qui je suis. Ça m'effraie autant ça t'effrayeras si tu finis par être au courant. Ne t'imagines rien de grave, je préfère juste que tu ne mettes pas de visage sur moi. Parce que tu me connais.

Si je t'aime malgré tes soit-disants défauts, c'est parce que quand on est fou de quelqu'un, quand on l'aime jusqu'à n'en plus pouvoir sentir son cœur, on fait abstraction de tout. Pour moi, tu es plus que fantastique. Et même si tu ne me crois pas, même si tu t'en fous, moi aussi je m'en fous parce que c'est la vérité. Ne remets plus jamais en question mes affirmations, Vanille.

Et oui, c'est moi qui ai déblayée la neige devant chez toi hier. Je voulais au moins t'épargner ce moment peu agréable. C'est le minimum à faire pour une personne à laquelle on tient plus que tout.

Voilà, j'ai répondu à tes questions du mieux que je le pouvais.

J'espère que tu as passé une bonne semaine et que le weekend qui commence ce soir te sera bénéfique.

Je t'aime.

J.

P.S: je ne me suis pas trompée. ;)

•••

ça vous plaît ? j'espère que oui, j'aime énormément écrire cette histoire.

xxx

alorsjethaine.

vingt cinq jours pour tout changerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant