The night it all went down

22. Le blessé

Je tourne et retourne la même scène dans ma tête depuis ce matin, tentant de comprendre les événements.
J'en suis arrivée a une conclusion: ce Killian ne m'inspire absolument pas, et Ethan... Ethan je ne sais pas quoi penser de lui.

Allongée dans mon lit, j'essaie aussi de savoir ce qu'il se passe vraiment entre lui et moi. Parce que forcément, avec nos deux caractères lunatiques... Autant essayer de comprendre pourquoi ils ont foutu une aiguille dans une botte de foin.

Mes yeux commencent à devenir lourds et j'ai à peine le temps de me souvenir du regard d'Ethan que déjà, je tombe dans les bras de Morphée.

*****

Je ne sais pas quand j'ai réussi à m'endormir (comme tout le monde), mais vers 1 heure du matin, je suis réveillée par des bruits venant de ma fenêtre.

Je me lève, tentant de ne pas réveiller Emma qui dort dans la chambre à côté, et ouvre le volet.

Un caillou tape contre la vitre. Je sursaute sans le vouloir, et l'ouvre.
Mes yeux s'habituent peu à peu à la noirceur de la nuit, et je peux enfin voir le visage de la personne qui m'a réveillé.

Il tient à peine debout, son avant-bras m'a l'air cassé, et son visage est tuméfié.

Je ne peux m'empêcher de mettre ma main à la bouche pour étouffer un cri d'effroi.

Je descend immédiatement dans le salon pour ouvrir la porte, avec le plus de discrétion possible.
Il ne tient plus sur ses jambes, et s'écroule à moitié dans mes bras.

Mais c'est qu'il est lourd en plus!

Je le tire jusqu'au canapé, et l'allonge comme je peux. Lorsque, sans le faire exprès, je touche son bras, il gémit. J'ai mal pour lui.
Je cherche la trousse de secours, qui est plus un sac qu'une trousse, et j'en sors du désinfectant. J'attrape aussi un torchon, que j'humidifie, et j'apporte tout sur la table basse devant le canapé.

Je me redresse, le toise du regard, et lui dit:

-Je veux tout savoir. Dans les moindres détails.

Ethan relève les yeux, me regarde avec un air triste, et me tend la main. Je l'attrape, et il m'attire à lui. Il me chuchote difficilement à l'oreille:

-Pardonne-moi...

Et à ce moment là, il n'y a plus de rancoeur, d'ennemis ou de haine.
Il n'y a que deux êtres humains tentant de soigner les blessures de l'autre.