52. La négociation

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PDV Élizabeth :

Ce Georges baisse son fusil. Mon cœur se calme, et je respire enfin.
Toutefois, la tension est toujours présente.

-Élizabeth Miller. Ça faisait dix ans que j'attendais ta visite.
Rentrez, on sera mieux que dehors. Puis il ajoute, plus bas: Les murs ont des oreilles ici.

Je suis à la fois stressé et soulagée.

Que va-t'il nous dire?

Nous rentrons dans la petite habitation. Un couloir remplit de photos nous accueille, sur l'une d'elle on peut voir une femme et un homme devant une maison qui me dit étrangement quelque chose.

Nous longeons le couloir qui débouche finalement sur une pièce ou trône une table au centre de la pièce. Il y a une baie vitrée en face de nous, et au coin de la pièce un canapé et un écran plat. Le tout est assez moderne et propre, ce qui m'étonne un peu.

Il doit s'en apercevoir, car il me dit:

-J'ai une femme de ménage assez bonne qui vient tous les jours nettoyer, et c'est ma conne de nièce qui a fait cette décoration merdique.

Ce mec m'a l'air vraiment franchement antipathique.

-Hum... Je jette un coup d'œil à Heather. ..Alors, que s'est-il passé cette nuit-là?

Il se racle la gorge et me fixe longuement avant de soupirer.

-Je me souviens quand tes parents te laissaient jouer dehors. Tu venais toujours à la clôture qui séparait nos maisons et Maria te donnais des cookies. Me dit-il avec une pointe de nostalgie dans le regard.

-J'ai appris pour Maria... je... je suis désolée...

Il balaye tout du revers de la main et et me dit:

-Tout ça c'est du passé... il faut se concentrer sur l'avenir... c'est comme avec tes parents. Mieux vaut laisser les morts là où ils sont. Tu devrais arrêter de chercher à savoir ce qu'il s'est passé. Tes parents sont morts, et rien ne pourra changer ça.

Je me fige à l'entente de cette réponse.

Il veut jouer à ça ? On va jouer à ça.

-Vous pensez que je suis venue là pour vous entendre dire que mes parents sont morts?

Je sors son dossier de mon sac.

-Je suis pas venue ici les mains vides.

J'ouvre le dossier et me met à lire.

-Georges Kirmel, 56 ans, directeur général de la Kirmel National Bank. Marié à Maria Kirmel, de son nom de jeune fille García, morte d'un cancer a l'âge de 53 ans, en juin 2013.
Plusieurs allés-retours suspects de la part de Maria a l'hôpital. Suspicion de maltraitance de la part de son mari. Elle n'a jamais voulu porter plainte.

Je marque un temps de pose, lui laissant le temps de répondre en colère:

-D'où tu tiens ça petite catin?!

-C'est utile d'avoir un oncle dans la police. Mais que se passerait-il si vos employés ou si le reste du monde découvrait que vous tabassiez votre femme? Je ne pense pas que vos clients voudraient d'une banque dirigé par un salopard comme vous.

Il se met à rire.

-Tu crois vraiment que tu me fais peur? Je tiens plus à la vie qu'à cette entreprise, ça je peux te l'assurer.

Bon, j'ai plus qu'à tenter autre chose.
Je m'empare du fusil posé sur la table et le met en joue.

Il blanchi à vu d'œil.

Je souris sadiquement avant d'enchaîner:

-Bien, maintenant que je vois que vous êtes apte à répondre à mes questions, passons aux choses sérieuses.

The night it all went downWhere stories live. Discover now