—On reviendra d'accord ?
—Avec papa ?

Une partie de moi se brise. Elle considère Zer’o comme son père... J’aurai aimé que cela soit Kalaën mais c'est impossible.

— Oui, On reviendra avec Zer’o, lui répondis-je tristement.
— Oui !

Elle rit aux éclats en se tenant à mon cou pour me faire un câlin. Je souris contre sa petite épaule. Elle veut juste un père, c’est tout.

— Tu aimes beaucoup Zer’o Ema ?
— Je l’adore ! C’est mon papa !
— J-Je vois...

Comme elle veut marcher toute seule, je la pose au sol mais en lui tenant la main. Elle apprécie énormément la ville et regarde chaque stand avec de grands yeux. Elle m'a fait part sur le trajet de son envie de découvrir le monde. Elle-même a donc des rêves à un si jeune âge ? Elle a tout mon soutien, en tout cas.

L’ambiance qui nous encercle me remonte le moral. Voir des couples dans les rues et des familles me montrent bien que le bonheur existe. Les marchands bail hurlent me prouvent bien que je suis dans la réalité. Je ne perds donc pas complétement espoir. Ma rupture avec Kalaën est encore douloureuse mais je ne compte pas l'attendre pour toujours.

—Mama !
—Ema ?
—Ch'est la grande maison !
— On dit « palais », chérie.

Elle rougit en gonflant ses joues. Elle tient bien de moi, ça c'est sûr Elle a un tempérament de feu, c’est ce qui fait son charme. Je ris en caressant ses cheveux avant de la laisser courir devant moi, sur le chemin donnant directement au palais.

Les lieux sont entourés par d'immenses arbres et buissons taillés précisément. Le jardinier doit être maniaque ou peut être que ça vient de Castalwën. Ce palais est très grand est dispose probablement de plusieurs ailes si j'en juge sa taille et les différents quartiers qui le constituent. 

Le chemin devant nous est fait de pierres incrustées au sol alors au loin, je demande à Ema de rester prudente quand elle cours. Le portail est déjà ouvert alors avec ma fille, nous le traversons avant de frapper à la porte d’entrée.

Quelques instants de silence s'écoulent lentement avant qu'elle ne s'ouvre, dans un terrible grincement. Ema se bouche les oreilles car elle a peur des gros bruits. Je suis pareil alors que je suis adulte. Je la rassure en lui disant que c’était une vielle porte pour qu’elle se détende. Elle sourit avant de réclamer mes bras de nouveau. Je la soulève en la prenant contre moi, lui glissant des mots rassurant à l’oreille.

— Vous êtes ?

Une domestique nous accueille dans le hall.

— Kel Yperifaéneyiah, médecin magique.
— Oh, sa Majesté vous attend en haut de l’escalier, suivez moi.

L'escalier se trouve juste en face de nous mais par politesse, je suis la jeune femme, en laissant tout de même plusieurs mètres nous séparer.

— Monsieur Kel, il vaudrait mieux que votre fille reste dans le salon...
— Ah, c'est vrai !

Elle n’a pas à voir ou à entendre des choses d'adultes. La domestique me prend ma fille en l'emmenant dans le salon où se trouve des jouets pour enfants. Rapidement, elle s'amuse, oubliant la raison de notre venue. Je peux m'absenter le temps de régler mes soucis, confiant de la savoir en sécurité.

Je gagne enfin le sommet des escaliers avec la concierge avant de me séparer d'elle, frappant contre une nouvelle porte. Mon cœur bat rapidement, je ne suis pas serein quand Ema n'est pas avec moi. Elle est toute ma vie et mon lien avec elle est extrêmement puissant. La quitter même à quelques mètres ne me réjouit pas, mais je suis un adulte. Je dois prendre sur moi.

DORÉ ÉTINCELANT-L'HISTOIRE DE KEL (2)Where stories live. Discover now