Elle est arrivée avant les autres, et je suis sur que même si les autres étaient arrivé avant elle, je n'en aurais regardé aucune. Elle a été celle qu'elle a été, elle a joué un rôle dans ma vie, et m'a apporté beaucoup de sérénité. Elle m'acceptait malgré mon passé, malgré mes problèmes, malgré mes difficultés et j'ai su que lui tourner le dos.

Alors parfois dans la nuit, je me dis qu'elle est là, qu'elle me regarde ou qu'elle m'entend. Et quand les maux sont trop forts, j'ai besoin de parler, de m'exprimer. Alors dans le noir, je chuchote et je parle à ma femme, ou a celle qui aurait du l'être.

[..]

J'ai plus jamais revu sa famille, jusqu'à ce jour, le jour du tribunal ou le procès de Sayf devait avoir lieu. C'était le 6 novembre, deux années après le décès de Wissal.

Expliquer le déroulement d'un procès serait du blabla inutile, et puis pour être franc j'étais comme déconnectés. J'avais en face de moi Sayf, cet homme qui n'était plus vraiment un homme. Le temps l'avait changé, mais ma haine n'avait fait que de s'amplifier. Ce procès aller être très tendue car personne savait exactement les circonstance de sa mort, ou même les circonstances de sa vie. Tout serait dévoilé lors du procès, comme sur une place public.

L'avocat général expose les faits, explique nos relations à chacun. Qui était Wissal, qui j'étais et qui était Sayf. Chacun témoigne et je revois cet homme qui m'a aidé quelques années plutot à sauver Wissal.

Puis vient mon tour de témoigner, d'expliquer ce que j'ai vu ce qui ma ramener dans ce quartier, dans ce batiment C, dans cette cave.

Encore une fois je replonge dans cette horreur et j'explique pour la centième fois ce qu'il s'est passée. Je vois que les jurés sont choqués par toute cette violence, par cette acharnement de la part de Sayf. Sayf quant à lui est dans le box des accusés, la tete baissée. Il n'a pas levé une seule fois la tete, ne serait –ce que pour regarder chaque témoin qui passait à la barre.

Lorsque mon tour est passée, celui qui m'a aidé témoigne à son tour. Sa déclaration rejoint la mienne et un silence s'abat dans la salle. Rare sont les témoins, si ce n'est Sayf, moi-même et cette homme qui a accepté de témoigner puisqu'il a participé au soins et secours apportés à Wissal.

A midi a lieu la pause pour chacun d'entre nous, j'avais pas faim, j'avais pas soif. J'étais juste là à me demander comment j'allais pouvoir me reprendre en main après m'être replongée dans ce qu'il s'est passer ce jour là. Il était impossible pour moi de remonter la pente. Alors que j'étais encore assis là, j'ai vu de loin la famille de Wissal au complet. J'ai vu aussi la femme de son frère, je crois que c'était sa cousine, elle avait un ventre arrondi. J'ai compris que la vie continuait, que l'un meurt, l'autre née et qu'avec ou sans toi les gens continuent de vivre, quand bien même ils furent de ta famille.

Je blâmais pas sa grossesse, j'admirais seulement le courage qu'elle a eu, elle ainsi que le reste de sa famille, pour faire face au décès de Wissal. Ce courage je le voulais aussi, mais j'étais incapable de le trouver.

A 14h, le procès reprit. Les juges passés chacun débité son discours jusqu'à que l'avocat de la défense explique qu'il veut faire entrer un nouveau témoin capital dans cette affaire.

Le juge a acceptée, et l'avocat est aller chercher ce fameux témoin capital. Quand le témoin est entré dans la salle.

Avocat de la défense : Monsieur le juge, Madame, Monsieur les jurés j'appelle à la barre Madame Wissal ******, victime de la tentative d'homicide de Sayf

[...]

Dans la peau de Sayf :

Ça fait deux ans que les choses se répète dans ma tête, ça fait deux ans que je me rappelle son regard, ses larmes, ses cries. Elle était loin de la femme qui m'avait fréquenté, elle était loin de la Wissal vivante qui aimait rigoler.

Poupée de Verre - WissalWhere stories live. Discover now