[6] TU SERAS UNE FEMME MA FILLE

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< PARADIS ~ Recto verso (média) ? >
< THE ACID ~ Basic Instinct ? >

heyy
bon je réorganise (tiens ça fait longtemps!) mes chapitres et je leur colle un numéro puisque ça a l'air de vous perturber...

enjoy & kiss

"Tu l'as lu?" fut l'unique phrase qui sorti de la bouche de Maastone à son approche du rouquin.

Haute, agacée et cinglante, à l'entente de cette tonalité rugueuse, l'ignorance et la surprise se lisait dans le silence ébahi d'Harold. Clairement impatiente, Maastone soupira en libérant un souffle brûlant d'entre ses lèvres brillantes.

"Le carnet, tu l'as lu?" accentua-t-elle avec ce regard incorporant la hâte avec le mépris.

Et ce mélange eut pour effet de faire réagir les garçons, chacun leur tour. À croire que seul le ton haut permettait l'attention.

"Euh..." fut celle d'Harold et "Maa'!" celle d'Andrëw. Piètres réactions.

"Tu sais, le carnet dont on parlait il y a à peine une semaine... Tu l'as toujours." posa Andrëw en s'asseyant près d'Harold, la voix rassurante et la main posée sur son avant-bras.

"N'aie pas peur et parle.", voilà ce que ce geste lui intimait de faire.

"Oui, mais..." finit par lâcher le concerné, en proie à un silence dérouté.

Maastone, comme prise de fureur incontrôlable se laissa choir sur le siège voisin au rouquin, bien étonné d'être ainsi interrompu dans la dégustation de son sandwich niçois, bourré d'une mayonnaise d'une des plus moindres qualités, dégoulinant finement sur sa mâchoire crispée de frustration. Et évidemment, le tableau arracha un rire d'Andrëw, frisant sous les braises du regard de Maastone qui elle, n'était franchement pas d'humeur à rire.

"Tu l'as avec toi, là?"

L'agressivité comme il en avait rarement vu vibrait dans ses traits. Comme dans une mauvaise série B, un opus de vampire sanguinolent ou tous les mythes des collèges de Californie ; haine et soumission. Mais Maastone savait particulièrement que ce rôle ne lui seyait pas.

"Eh, calme un peu! Pourquoi je me fais agresser comme ça d'abord?" interpella celui dont le feu flottait sur le crâne.

Comme un appel de phare, Andrëw détendit lui aussi les rainures de son haut front, suivi de près par Maastone, avachie au possible sur ce siège de cantine en plastique à l'imitation douteuse de bois.

"Ok... Ouais désolé pour ça mais... Hum... C'est un peu... urgent?" s'aventura Andrew sous le regard maître de son amie.

"Si c'était le cas vous seriez venus avant, non?"

Tranquille, campé, Harold retrouvait l'aisance de l'impertinent garçon de 15 ans, fixe et rabâcheur. Derrière des mèches blanches, Maastone regardait d'un mauvais œil quoiqu'intrigué celui qui en un temps record recouvrait sa peur en rationnel.

"Ce couillon vient seulement de m'en parler, et il se trouve que si ce carnet parle bien de Marcus, on est pas mal placé pour le lire, ça te va?"

"Mhm... c'est à peu près ça..." concéda Andrew, qui depuis qu'Harold avait essuyé le liquide jaunâtre au coin de ses lèvres, avait retiré ses doigts de son pull troué et bleu pétrole.

SyroseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant