Juste toi

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Avait-elle fait cela par bravade ou simplement pour le plaisir de voir Conan décontenancé? Amélia ne s'en souvenait pas. Lorsqu'elle s'était réveillée peu de temps auparavant et qu'elle avait regardé l'heure, le sourire satisfait qui courrait sur ses lèvres s'était envolé. Seul comptait désormais les chiffres inscris sur l'écran '9:30': autrement appeler par son père 'l'heure des simplets'. Cette expression, Amélia l'avait entendu toute son enfance et toute son adolescence, elle entendait encore le bruit strident du réveil de 6:20 et la gouvernante déjà en tenue de travail qui tapait à sa porte dix minutes plus tard pour lui signifier que le repas était servis. 

Son père l'attendait tous les matins un croissant dans la main gauche et un café dans la main droite avec pour seule compagnie le journal du jour et ces informations maudites. Du moins, le pensait-elle a l'époque, tous ces meurtres, ces attentats, ces histoires de politiciens véreux... Elle entendait encore son père lui relatant toutes ces informations sur un ton indifférent. "Ce sont ces informations qui feront de toi la meilleure Amélia, elles te donneront le pouvoir. Car là où d'autres s'arrête, toi tu auras de quoi traverser des murs de pierres. L'or de la parole Amélia, apprends à utiliser ta voix et tu iras loin. Amélia est-ce que tu m'écoute au moins..." 

Elle avait rêvé du jour où elle partirait, où elle oublierait enfin les habitudes paternelles mais elle s'était vite aperçu que les conseils de son père avaient des bases réelles. C'est seulement une fois arrivée à l'université qu'elle avait compris à quel point son père avait raison. L'intelligence et les connaissances étaient essentielles mais la connaissance des gens et de leurs vices pouvait s'avérer bien plus utiles si elles étaient bien utilisées. Elle avait appris à discerner chez les gens tous leurs sentiments dans leurs attitudes, leur langage et leurs regards. Sa culture et son envie de réussir, l'emmenait toujours plus loin au-delà des frontières de la perception humaine. Elle se levait tôt et lisait les journaux, elle emmagasinait des informations utiles sur la politique, l'argent et toute forme de sujet qui pourraient un jour ou l'autre lui servir de tremplin. Son père voulait qu'elle reprenne le flambeau de la famille, il voulait qu'elle étreigne le pouvoir, et c'est sur ce terrain que s'était basé toute son éducation. Dans la famille Van Mark rien n'était plus important que le pouvoir. Et aujourd'hui, il faisait parti du sang d'Amélia et elle savait qu'elle n'était pas née dans cette famille pour rien. Son père, l'avait forcé à faire un choix draconien suivre sa voix à lui dans la diplomatie ou agrandir les manipulations internationales de la famille. Elle avait choisi sa voie: l'hôtellerie de luxe, c'est son père avec tous ses contacts qui l'avait introduite et elle avait très vite montré des capacités de gestion et de marketing très intéressante. Sa soif de pouvoir l'avait amené à prendre la direction du palace dans lequel elle vivait désormais: le Cambridge hotel. C'était dans des endroits comme celui-ci, luxueux et personnel que circulait le plus d'informations compromettantes, où magouilles et  pouvoirs arpentaient les couloir dorés du bâtiment. On lui louait des salles pour des réunions secrètes organisé au sommet par des chefs d'États puissant, des dirigeant de multinationales qui voulaient charmer des investisseurs où encore pour des adultères et des tromperies. C'était dans des endroits comme celui-ci que les riches aimait rendre cocu femme et mari. Les adultères voilà ce qui était le plus compromettant. 

Amélia s'était vivement levé et son regard était tombé sur la robe de soirée qu'elle avait délaissé après que tous ces invités soit partis se coucher. Elle avait soupiré en se rappelant qu'elle devait encore résoudre un problème majeur et s'était dirigée vers la porte de la deuxième chambre de sa suite sans penser à s'habiller.

En entrant dans la pièce, elle avait observer Conan. Il dormait paisiblement entre les draps de soie grise et son visage n'étais plus le même. Un élan de tendresse avait envahis Amélia qui s'était approché du lit, s'asseyant au bord de ce dernier. Très tôt dans la matinée, elle avait décidé qu'il dormirait dans sa suite. Elle ne pouvait pas le faire sortir à une heure aussi indue de son bureau ou on ne manquerait pas de jaser sur les relations qu'entretenaient ces deux personnages important du monde politique. En effet, après avoir servis le thé Conan s'était littéralement endormis. Amélia l'avait regardé abasourdis puis elle était redescendus s'occuper de ses invités en le laissant étendu sur la causeuse. Lorsqu'elle était remonté et qu'elle l'avait trouvé encore endormis dans son bureau, la jeune directrice avait soupiré et avait fait appelé l'un de ses employé, un de ses hommes de confiances. Il l'avait aidé a porter Conan dans le lit de la chambre d'ami où il avait entièrement déshabillé le jeune homme puis il était sortis souhaitant une bonne nuit à sa patronne. Amélia s'était alors demandé comment son compagnon réagirait le lendemain matin et un large sourire avait envahis son visage. Elle allait bien rigolé. 

A jamaisWhere stories live. Discover now