A jamais

Face à face

Noah sortis sur la terrasse au moment où Kate se jetait dans les bras de Conan. Rien ne pouvait lui faire plus mal. Son meilleur ami et patron dans les bras de la seule femme qu'il ait jamais aimé. Il allait repartir lorsque Conan s'avisant de sa présence l'interpella. Noah se retourna mais il ne pouvait dissimuler toute la tristesse que cette scène venait de faire monter en lui. Pourtant il fit face et tenta de faire comme si cela ne l'atteignait pas.

- Je suis désolé de vous avoir déranger, je voulais... Je voulais prendre l'air, articula-t-il tout en regardant dans le vide.

Comment aurait-il pu fixer Conan sans lui montrer toute sa détresse mais aussi toute la haine qui déferlait en lui. Pourtant il ne pouvait pas lui en vouloir, il ne s'était pas déclarer sur ces sentiments ni devant elle, ni auprès de lui. Il intériorisait toujours tout, sa timidité maladive quand on lui parlait de sentiment l'empêchait d'être sérieux et de dire la vérité.

Il regarda ensuite Kate qui l'observait avec un petit sourire en coin. Est-ce qu'elle se moquait de lui ? Était-ce réellement possible qu'elle n'est jamais compris qu'il l'appréciait plus qu'il ne le laissait paraître ? Qu'elle n'est jamais vu à quel point il la surprotégeait? Au moment où elle allait ouvrir la bouche, il se retourna et lança :

- Encore désolé de vous avoir déranger les amoureux.

- Attends Noah ! s'exclama Kate en rougissant comme une pivoine. Tu n'y aies pas Conan est comme un frère pour moi. Je l'apprécie beaucoup mais tu te trompes sur nos relations.

Noah sentit la colère jaillir, il ne pouvait plus se contenir. Et en se retournant, il lâcha :

- Crois-tu vraiment que l'on puisse à ce point se fourvoyer sur ce que l'on voit. Je ne pense pas que tu comprennes ce que ça représente pour moi de te voir avec lui. Mais laisse tomber de toute façon je...

Il ne put pas finir sa phrase. Kate s'était jetée sur lui pour l'embrasser. Des larmes salées roulaient sur ses joues et ses mains tremblaient sur le visage de Noah. Il ne comprenait plus rien. Il venait de la voir dans les bras de Conan mais celui-ci souriait devant cette scène sans avoir l'air jaloux. Était-il réellement possible qu'il se soit tromper ?

- Moi aussi je t'aime, Noah, murmura Kate contre les lèvres de ce dernier.

Noah resta figer. Aucuns mots ne pouvaient le sidérer plus que ceux-ci. Il se dégagea de l'étreinte de la jeune femme et observa Conan :

- Alors vous n'êtes pas ensemble, dit-il d'un ton suspicieux. Ce que je viens de voir n'était que dans mon imagination ? Tu ne l'as pas emmené sur la terrasse pour être seul avec elle ?

- Si, affirma Conan. Seulement, ce n'était pas pour profiter d'elle et de sa beauté mais pour te faire sortir de ta bulle. Je voulais que tu lui avoue enfin tes sentiments avant de la perdre pour de bon comme moi je l'ai perdu elle..., souffla-t-il.

Noah était sidéré, jamais il n'avait parlé de ses sentiments à Conan. Et il ne comprenait pas comment ce dernier avait bien pu les deviner. Mais le plus déroutant était tout de même cette phrase lancée dans le vent et remplie de tristesse et de résignation. Il avait soufflé ces mots plus qu'ils ne les avaient réellement dits. Il s'était parler à lui-même et son regard avait, pendant quelques secondes, parlé pour lui. En attendant, Noah ne devait pas perdre cette chance qui lui était offerte d'être avec la femme qu'il aimait et il reprit les lèvres de cette dernière.

- Je t'aime Kate, depuis toujours...murmura-t-il.

Conan se retira discrètement pour laisser les deux amoureux profiter pleinement de leur nouvelle idylle. En entrant dans la salle de réception, il avisa un serveur qui portait un plateau de petit four et s'approcha pour en attraper un. Il se dirigea ensuite vers le bar où il se fit servir un whisky sec. Il avait besoin d'un remontant après cette folle histoire. Il avait dit à Kate qu'il ne ressentait aucune attirance pour elle pourtant lorsqu'il l'avait embrassé, il avait éprouvé une attraction. Mais quand il l'avait serré dans ces bras ce n'était plus elle qu'il enlaçait. Il secoua la tête, il ne pouvait rien faire contre ses sentiments et cela le rendait malade. Il aurait aimé pouvoir les retirer, se laver et qu'il ne reste plus aucune trace des blessures qu'ils lui infligeaient. Se nettoyer comme pour enlever des impuretés mais rien n'y faisait, plus il tentait de l'oublier plus la douleur devenait vive et insoutenable. Il resterait à elle à jamais, voilà ce qu'il pressentait, ce qui lui faisait peur.