Circé écoute la vérité ; 25.

Start from the beginning
                                    

Mon amie s'appuya aussitôt à mon épaule, tremblante.

« Ne refaites plus jamais chier Ana-Rose, les jumeaux, sinon je vous jure que je prendrais personnellement sa défense. Compris ?

— Je voulais pas coucher avec elle.

— Je m'en fous. Vous l'avez fais, maintenant tu dégages et tu laisses mon amie tranquille. Et passe le mot à ton frère, histoire qu'il sache que vos couilles sont mises à prix si vous refaites une merde. »

Il partit après avoir enfilé son tee-shirt, sans demander son reste. Dans mes bras, Ana-Rose sanglotait.

« Les mecs ça sert à rien, murmurais-je en caressant sa paume. C'est ce que je t'avais dit : ils pensent à coucher avant tout.

— Et Dave ? demanda-t-elle d'une petite voix.

— Y a plus de Dave depuis belle lurette, c'était juste une petite aventure comme ça. La temporalité ça a pas le temps de tailler des plaies. Mais t'inquiète, Rosana, on va le temporiser ton cœur.

— Je suis pas sûre de le vouloir. » 

   Elle éclata en sanglots encore plus bruyants.

   « J'me sens tellement nulle... les mecs ça sert tellement à rien.

   — Temporaire, murmurais-je comme une solution. »

   Ana-Rose me regarda, les yeux pleins de larmes.

   « T'es sûre ? C'est bien, quand c'est temporaire ?

   — Le mieux, c'est d'apprendre à connaître la personne mieux que soi-même ou alors de pas pouvoir s'en souvenir. Les autres relations, y a rien de plus con. Tomber amoureux de quelqu'un avec qui tu finiras pas ta vie, te mettre à nu pour lui, quelle aubaine.

   — J'sais pas.

   — T'as le temps d'apprendre, Rosie, t'as tout le temps. Le truc, c'est que t'as couché avec deux mecs que tu connaissais sans les connaître par cœur. Et là c'est pas bon.

   — Des frères en plus. Quelle réputation de salope je vais avoir au lycée... »

   Je serais les dents. Traiter les autres de salope. Une grande chose chez les lycéennes.

   Un jour j'allais me ramener avec un tee-shirt free the pussy, mais bon, j'allais me faire traiter de salope.

   « C'est lequel le meilleur coup ? plaisantais-je.

   — Gab ! Je crois. En fait, je dis ça parce qu'il est gaucher. Tu sais ce que disent les statistiques, les gauchers sont meilleurs au lit. »

   Je levais les yeux au ciel en étranglant un soupir.

   « On doit retrouver Victoire et Roman. Ils partent avec nous. »

   Elle haussa les épaules et essuya une dernière fois ses larmes avant de m'emboiter le pas.

Victoire, inquiète, pris aussitôt mon amie en charge, de sa voix rassurante et maternelle. Elle lui tint les épaules, murmurant des mots réconfortants au coin de son oreille, pendant que Roman me fixa, le bras croisés.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Devine, soupirais-je.

— Noé, élucida Roman, pragmatique. Il était à la soirée. Pas Gab. Qu'est-ce qu'il y a ? Il lui a dit que Gab l'avait jamais aimée ?

— Il a couché avec elle. »

Roman écarquilla les yeux ; et c'était assez dur de voir Roman être très expressif.

« Il devait sûrement avoir un petit crush pour elle. Ou j'en sais rien. Mais quel connard ! Gab m'a dit qu'il était toujours fou d'elle, putain. On dit pas qu'on est fou d'une fille quand on l'est pas, et parfois même quand on l'est on le dit pas...

— Mais il l'a larguée ?

— Il l'aimait trop pour deux. Ça c'est ce qu'il dit à sa mère et les autres gens. Mais moi, il m'a dit la vraie raison. C'est qu'il l'avait rendue malheureuse, et pour plus prendre le risque de la blesser, il l'a larguée. Il savait qu'elle passerait à autre chose.

— Mais tout le monde rend tout le monde malheureux ?

— Non Ci, pas de ce malheur là. Elle voulait pas le faire, il l'a fait quand même. Le truc, c'est qu'elle lui a pas dit qu'elle se sentait pas prête.

— Alors qui est en tort ? »

Roman haussa les épaules en faisant la moue.

« Elle aurait dû lui dire. On doit toujours communiquer dans un couple. Ils sont en tort tout les deux, mais Ana se placera en victime.

— Elle n'a pas tort.

— Gab pouvait pas savoir. En plus, c'est elle qui a commencé, elle lui a enlevé son tee-shirt et elle s'est dégonflée. Dans sa tête. Elle a rien dit elle a laissé faire. Elle a tort. Alors ouais Gab est fautif, mais pas coupable.

— T'en veux à Ana ? »

Mon ami me regarda fixement, avec son regard perçant.

« Pour avoir détruit mon meilleur pote ? Ouais. T'as pas vu Gab. Il est vraiment mal. Il sort sur les coups de deux heures du mat et traîne toute la nuit en ville parce qu'il y a personne. Pendant qu'Ana-Rose danse avec les gens. »

Je hochais difficilement la tête, amère de cette vérité qui ne me plaisait pas mais que je devais affronter quand même.

« Au fond il a raison. Il l'aimait trop pour deux. »

me frappez pas me frappez pas
sinon petit éclaircissement : ceci n'est que le point de vue de Roman ; il présente plus Gabriel comme la victime mais les deux ont tort, je tiens à le rappeler !

Juste, j'ai reçu ça, et je voulais le faire partager parce que c'est très important

Juste, j'ai reçu ça, et je voulais le faire partager parce que c'est très important

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

voilà, c'est tout

sinon j'espère que vous passez de bonnes vacances
bisous

Demie-teinte.Where stories live. Discover now