Imagine#10 => Louis, La patinoire Partie 2
Trois mois ont passé depuis que tu as revu Louis pour la première fois. Je dis bien pour la première fois car il s'est inscrit dans la même fac que toi et est avec toi dans la plupart des cours. Donc tu le vois très souvent. Tu essayais de l'éviter au maximum les premières semaines mais il faisait tout pour te voir et te parler donc c'était assez compliqué. Mais tu as réussi. Du moins, jusqu'à ce que ton ex t'attende dans ta chambre toute la journée (sans que tu le saches, bien entendu) pour pouvoir te parler.
- Arrête de m'éviter "T/N", t'avait-il dit lorsque tu lui avait demandé ce qu'il faisait ici.
- Je ne t'évite pas, tu l'avais contredit en évitant de le regarder.
- T-t-t ma belle ! Ça ne marche pas comme ça avec moi. Tu devrais le savoir pourtant, on est quand même sorti plus de deux ans ensemble, a-t'il dit, reprenant mot pour mot ce que tu lui avais dit à la patinoire. Je sais quand tu mens, ne l'oublie pas.
- Oui, bon d'accord je t'évite!
- Je suppose que tu m'en veux encore d'être parti..
- Non.
- Non? a-t'il répété avec stupeur.
- Non. Tu sais, le monde entier ne tourne pas autour de toi. Je t'en ai énormément voulu au début, mais j'ai tourné la page. Je ne t'en veux plus. Mais je voudrais savoir, pourquoi es-tu parti?
- Mes parents avaient décidé de déménager mais je ne t'en avais pas parlé, j'avais peur que tu rompes parce que tu ne voulais pas de relation à distance.
- Mais c'est toi qui a fait qu'on se sépare.
- Je sais, et je m'en veux terriblement. J'avais vraiment peur que ça se finisse entre nous et je me suis dit que si je n'avais plus de nouvelles de toi, tu serais plus facile à oublier. C'était vraiment débile, je sais. Et contradictoire en plus.
- Tu savais très bien que ce n'est pas la distance qui allait me faire peur. Si j'aimais vraiment quelqu'un, je ferais tout pour rester avec lui, même si des milliers de kilomètres nous séparent.
- Et.. C'était le cas? t'a-t'il demandé, soudainement timide.
- De quoi "c'était le cas"?
- Eh ben.. Tu m'aimais vraiment?
- Bien sûr que oui imbécile!
Louis t'a alors regardé comme si... comme si tu étais la prunelle de ses yeux. Ça t'avais d'ailleurs déstabilisée et tu ne savais plus quoi faire. Mais tu n'avais pas eu à réfléchir longtemps, les lèvres de Louis étaient déjà sur les tiennes. Tu n'as même pas songé une seconde à le repousser, tu aimais trop ça, tu voulais ressentir à nouveau cette sensation au fond de toi. Que tu as d'ailleurs ressenti comme jamais auparavant.
Le lendemain matin, lorsque tu t'es réveillée, il était déjà parti et tu as essayé de l'éviter, mais manifestement lui aussi et vous vous êtes croisés dans les escaliers de secours. Ou alors, il a fait exprès parce qu'il se doutait que tu l'éviterais. Mais vu comme il était gêné, tu penses plutôt qu'il t'évitait. Puis vous vous êtes de nouveau retrouvé tout seul dans une salle et vous êtes de nouveau embrassés. Puis vous vous évitiez et vous embrassiez et vous évitiez... Et vous n'arrêtiez pas. Jusqu'à ce que tu en aies marre et que tu dises stop.
Assise sur un banc à côté de la patinoire, tu songes à ta relation avec Louis. Depuis que tu as dit que tu ne voulais plus coucher avec lui, vous ne vous êtes plus reparlé une seule fois. Vous vous lancez parfois des regards gênés, mais rien de plus. Tu ne regrettes pas d'avoir dit "Stop" mais, tu aurais aimé que Louis te demande vraiment de sortir avec lui. Il ne faut pas se cacher la face : tu l'aimes encore. Peut-être même encore plus qu'avant. Même si tu sais qu'il n'est pas forcément le mec le plus fiable au monde, tu veux retourner avec lui.
- "T/N".
La voix de Louis résonne dans ton oreille et tu sursautes avant de te retourner.
- Qu'est ce que tu fais là? te demande-t'il en s'asseyant à côté de toi.
- Je pensais à toi.
- À moi? répète-t'il, légèrement surpris.
- À toi, à moi, à nous.
- Parce qu'il y a un nous?
- Non.. Mais j'aimerais qu'il y en ait un.
Tu tournes la tête vers Louis et attends une réaction. Qui ne vient pas.
- C'est tout ce que tu as me dire sur ça? C'est ta seule réaction regarder patiner des personnes?
- Les fleurs étaient roses, et le ciel bleu. Les fleurs sont encore roses et le ciel encore bleu. Les fleurs seront toujours roses et le ciel toujours bleu.
Tu fronces les sourcils, ne comprenant pas du tout ce que cela veut dire.
Puis soudain c'est le flash dans ta tête! C'était votre premier rencard. Vous étiez allés au restaurant puis au cinéma et Louis t'avait raccompagnée chez toi. Il t'avait accompagnée jusqu'à ta porte d'entrée puis avait dit :
- J'ai passé une merveilleuse soirée avec toi.
Tu lui avais souri et dit que toi aussi tu avais passé une superbe soirée.
- Je voudrais te dire quelque chose "T/N"...
- Oui?
- Je... Euh... Je... Les fleurs sont roses et le ciel bleu.
- Euh... Oui? Et? tu avais dit, ne comprenant pas du tout le sens de cette phrase.
- Excuse-moi, ce n'était pas ce que je voulais dire, mais je n'ose pas te dire ce que je veux vraiment te dire..
Tu lui avais souri en guise d'encouragement.
- Je..
- Tu?
- Je t'aime, a-t'il dit brusquement avant de s'exclamer : Bon, bonne nuit, salut, à demain!
Puis sans attendre de réponse, il avait redescendu les escaliers du perron et était retourné dans sa voiture. Tu étais restée plantée là pendant quelques minutes, espérant qu'il revienne mais non. Tu l'avais vu seulement le lendemain en cours. Il n'osait pas de te regarder et dès que tu en avais eu la possibilité, tu étais allée le retrouver et tu l'avais embrassé.
- Pour moi aussi, les fleurs sont roses et le ciel bleu, tu lui avais dit.
Maintenant, le message est clair : Louis t'a aimé dès le début, t'aime encore et t'aimera toujours. Tu lui prends la main et dis à ton tour :
- Pour moi aussi, les fleurs étaient roses et le ciel bleu. Pour moi aussi, les fleurs sont encore roses et le ciel encore bleu. Et pour moi aussi, les fleurs seront toujours roses et le ciel toujours bleus.
Il tourne la tête vers toi et te sourit et tu fais de même. Qu'est ce que c'est bon de l'avoir retrouvé !
