quatrième année : part 1

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Pendant tout le trajet, j'avais pensé à tous ce qui s'était passé, toutes les erreurs que j'avais commises... je ne pouvais plus me le permettre... à partir de maintenant, il n'y aurait plus de nuit blanches, plus de livres de magie noire et plus de balai... plus jamais !


- « Alors cette année ? » m'avait demandée ma grand-mère après l'avoir enlacée.


- « Très instructive ! » lui avais-je répondus avec le sourire le plus convainquant que je pouvais afficher.


- « Et ton cadeau t'as plu ? J'espère que les mailles n'étaient pas trop lâches... avec le froid de l'hiver dernier... »commença-t-elle en regardant ses main qui, étrangement, tremblaient plus que d'habitude.


- « Ne t'inquiète pas, il m'a portée chaud toute la saison » mentis-je en prenant ses mains dans les miennes. Je savais que depuis un moment déjà, ses articulations avaient pris, mais c'était la première fois que je la voyais comme ça. « et encore désolée de ne pas avoir répondu à tes lettres... on a eu une épidémie à Poudlard... les chouettes étaient dans un état lamentable... » rajoutai-je en quittant la gare avec mes quelques affaires.


Le soir même, je pris une bonne heure pour réunir toutes mes affaires illicites, ingrédients et balai d'essai et les jetai dans le tiroir-engare sous mon lit... et juste pour être sûr, j'allai acheter un cadenas à mot de passe et, une fois le mot de passe choisi, j'allais au chemin de Traverse et me lançai un sortilège d'amnésie... rien de mieux que l'oublie pour ne pas être tenté !


Je m'étais cantonnée à lire des livres normaux, des romans, et même recopier des passages entiers de mes livres de cours... mais l'ennui me tenait toujours fermement. La nuit, bien que j'allais me coucher très tôt, je ne parvenais pas à fermer les yeux pour plus de cinq minutes... alors je restais là, les yeux fixés sur le plafond, les bras croisés sur mon ventre que je me mis, après réflexion, à trouver trop gros ; je me mis immédiatement au sport.


Footing, abdos, pompes... tout y passa et, pendant un temps, les douleurs que j'avais dans les jambes et tous mes membres me firent oublier mon ennui et ma passion dévorante pour les balais... mais je savais que je n'avais pas l'air heureuse... Je savais que ma grand-mère se faisait du soucis pour moi et, parue surprise de voir que je mangeai à tous les repas avec elle...


- « Tu ne veux plus travailler dans ton... tiroir ? » m'avait-elle demandé au bout d'une semaine.


- « Nan,je préfère manger à table » répondis-je en repensant à tous les repas que j'avais passé seule ou presque... Le Baron n'était pas vraiment une présence palpable et loquasse... non, je ne voulais pas revivre ça et certainement pas l'imposer à ma grand-mère... En y repensant, j'avais été terriblement égoïste de l'avoir zappée pour passer du temps sur un simple morceau de bois... je m'en voulais tellement...


- « Et si on allait faire un tour sur le Chemin de Traverse ? J'ai entendu dire qu'ils avaient d'excellents engrais ! » avait proposé ma grand-mère un midi en coupant les carottes. « ma pauvre orchidée a une petite mine... » avait-elle ajouté en tournant les yeux vers la pauvre plante qui était presque entièrement fanée. J'aurais bien tenté quelque chose pour lui redonner un peu de couleur, mais, non seulement je m'étais promis de ne plus toucher à un chaudron des vacances, mais en plus, j'avais totalement oublié le mot de passe que j'avais utilisé pour ce maudit cadenas.


Nous étions donc allées l'après-midi même sur le Chemin de Traverse et, après avoir déambulé pendant une bonne heure à la recherche d'un engrais pour requinquer la pauvre orchidée, ma grand-mère me proposa d'aller prendre un verre à la terrasse de Florian Fortarôme où elle me prit une bière au beurre et, pour elle,un fondant du chaudron parsemé de malice réglisses ; je n'avais pas faim.


- « Attention,elles pincent » avait prévenu le serveur en repartant avec son plateau vide mais ma grand-mère avait dompté ces petites pestes avec une facilité déconcertante et se régalait de son chaudron pendant que mes mains frottaient mes bras aux endroits où les marques de pince étaient restées.


- « Est-ce que ça va ? » me demanda-t-elle soudain. Je sortis de mes souvenirs et, tachant d'ignorer la sensation de pincement, je me mis à boire ma bière au beurre.


- « Tout va bien, je pensais juste à quelque chose... » dis-je en regardant mon verre... avant de me rendre compte qu'une telle action rendait mon comportement encore plus louche. « Alors, ce chaudron, il est comment ? » demandai-je avec un sourire en espérant que le changement de sujet passe crème.


- « Excellent ! » avait-elle répondu avec un large sourire. « Et ces petites choses, » commença-t-elle en attrapant une malice réglisse sans même se faire pincer, « sont absolument délicieuses ! » ajouta-t-elle avant de la croquer.


Nous partîmes de table peu après et, après plusieurs minutes de marche, j'entendis des bruits bien familiers.


- « L'Allée des Embrumes.. » lit ma grand-mère sur le panneau au mur. « je me demande ce qu'il y a à voire là b- »


- « Rien de bon. » avais-je répondu avant de la prendre par le bras et de la ramener vers d'autres boutiques du Chemin de Traverse. Elle passa encore un petit moment au royaume des Hiboux pour prendre des friandises pour sa chouette, Helga et au moment où nous passâmes devant un magasin et, tout à coup, elle s'arrêta comme si quelque chose avait retenu son attention...


- « Va déjà au Chaudron Baveur, je te rejoindrais » m'avait-elle dit avant de rentrer dans le magasin. Docilement, je me mis en marche et,après quelques minutes d'attente, elle revint le sourire jusqu'aux oreilles. Je lui demandai alors pourquoi elle souriait comme ça et elle me répondis juste en me montrant un petit sac ; apparemment, elle avait acheté des friandises.


Nous étions enfin rentrée et me demanda de ranger nos achats pendant qu'elle s'occupait de sa pauvre plante. Je pris donc les quelques articles et, quand je vidai le sac de dragées dans une boîte, je vis une enveloppe de papier relativement grande en tomber.

Intriguée, je l'ouvris et, à l'intérieur, j'y trouvais un bon ;


Félicitation !


Les dragées de Bertie Crochue sont ravis de vous offrir deux places pour la Coupe du Monde de Quidditch opposant les équipe d'Irlande et de Bulgarie.


Merci d'avoir choisie les dragées de Bertie Crochue et n'oubliez pas ; Prenez le risque à chaque bouchée !


Sidérée, je cherchai dans l'enveloppe et en sortis deux tickets d'une main fébrile. Je n'en revenais pas ! Les couleurs chatoyantes, les lettres d'or et cette lettre...


- « Oh tien, t'as gagné quelque chose... » commenta une voix amusée derrière moi.


Mon regard alla immédiatement à ma grand-mère qui avait un sourire encore plus grand que lorsqu'elle m'avait rejoint au Chaudron Baveur.


Je lui sautai dans les bras, transportée par la joie, mais également parce que je ne voulais pas qu'elle voit que je pleurais ; moi qui voulais éviter tout ce qui touchait de près ou de loin aux balais...

La PoufsouffleWhere stories live. Discover now