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Bon bah, c'est toujours moi, Matteo Balsano. C'est encore les vacances. On est à Londres pour un voyage d'affaire de mon père mais il m'a promis qu'on rentrerait pour ma rentrée. J'espère ! Ma mère m'a dit que je devrais prendre cet énième séjour comme d'autres "vacances" mais je suis si souvent en voyage que je ne sais même plus ce que ça veut vraiment dire !

Je me sens vide comme tous les jours. Rien à faire, rien à perdre, j'ai déjà tout perdu. Ma joie de vivre, mon cœur, mon humour... Oui, je déteste rire. Je trouve que c'est inutile et que ça nous fait perdre quelques instants de la vie. Enfin, il me reste quand même 5 choses : Ambre ( bon si je la perds, je m'en fiche royal celle-là !), ma popularité, le patinage, ma mère et Gaston. Ce sont les deux personnes que j'aime.

Je vais appeler Gaston d'ailleurs, ça m'occupera.

<<Salut !>> Il essaye toujours d'être enthousiaste quand on s'appelle.

<< Salut >> Moi, un peu moins, je ne compte pas faire d'efforts, mais il est habitué.

<< Ca va ? >>

<< Comme d'hab et toi ?>>

<< A part que je meurs d'ennuie, ouais>>

<<On est toujours pareils mon pote alors !>>

<< T'es sérieux mec ! Tu peux visiter Londres alors que moi y a vraiment rien à faire !>>

<< Eh j'y suis pour rien si t'a voulu aller voir ta grand-mère moi !>>

<< Bah j'avais pas prévu qu'elle m'oblige à rester dormir !>>

<< T'as qu'à patiner !>>

<< Ouais, j'y avais pas pensé, je suis même pas sûr d'avoir pris mes patins !>>

<< J'espère pour toi bon du coup je te laisse >>

<< Oui mais d'abord tu jures que tu vas sortir un peu ?>>

Je raccroche. Depuis peu, Gaston a appris que je ne sors presque plus lors des voyages. Il a peur que je me renferme sur moi-même. C'est pas ça, c'est juste que j'évite de sortir, ça me dégoutent de voir les gens unis, heureux en train de rire. Moi, je suis seul et je n'aime pas rire. Et je n'aime pas la différence. Je sais, j'ai des goûts un peu difficiles. Je vais finir seul et grincheux mais ça ne me dérange pas.

Bref, j'écoute quand même Gaston cette fois, je ne sais pas pourquoi, et ça a été l'un des meilleurs choix que j'ai fais !

J'ai pris mes patins et en bon vieux touriste, je décidais de faire un petit tour au London Eye ( la grande roue de Londres). J'arrive et je vois une immense file d'attente. Je regrette déjà. Par chance, la roue se remets à tourner et presque tout le monde a réussi à s'y glisser. Moi, je préfère attendre le tour suivant alors je me mets en retrait, puis arrive tranquillement à l'entrée des capsules, après avoir pris un billet. Devant moi, il n'y a personne. Je mets mes écouteurs et joue sur mon portable en attendant mon tour. Une foule recommence à s'amasser dans la file.

Enfin c'est à moi mais étant absorbé par mon appli, je ne l'ai pas remarqué tout de suite. Tout le monde me dépasse. Quand je lève les yeux, je souffle d'agacement : les gens ne peuvent donc pas prévenir ?! Il ne reste qu'une capsule. Au moins, j'ai la chance d'être seul ! Je monte en préparant mon téléphone à prendre des photos. Les portes commencent à se refermer quand.... je vois une jeune fille arrivée en courant. Je mis alors mon pied dans l'ouverture pour empêcher les portes de se fermer. Elle rentre essoufflée mais tout de même très souriante en me remerciant. Puis la capsule s'est un peu secouée lorsque la roue a commencé son tour alors elle a trébuché. Elle a finit par carrément tomber sur moi, ce qui m'a littéralement couché par terre. Elle commença à se décoller de moi mais les portes n'étaient pas complétement fermées et elle manqua de tomber de notre cabine déjà bien haute alors je lui ai rattrapé les bras et l'ai collé contre moi. Si je n'aurais pas eu ce réflexe, elle aurait fait une sacrée chute de plusieurs mètres de hauteur ! Elle ferme les yeux, sans doute par peur. Les portes se sont fermées. Elle était hors de danger alors j'ai desserré mon étreinte. Je l'observais minutieusement.

La lune a volé mon cœur- [ lutteo ]Where stories live. Discover now