Chapitre 2

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(L'été -- quatre saisons de Vivaldi )

Petite question sur un sujet qui pique ma curiosité : Jouez-vous d'un instrument🎻 ? Si oui, lequel ? Je suis curieuse de savoir. Moi perso, je suis pianiste, mais j'ai toujours rêvé de faire du violoncelle 😁

Précédemment

J'avais sûrement halluciner ce monsieur, après tout, pourquoi me suivrait-on ?

***

Paris, Empire Napoléonien  
1950

- Ma puce ? m'appela ma mère. Tu es réveillée ?

Je grognai en tentant de cacher ma tête sous les oreillers. Qui n'était pas réveillée à cinq heures du matin ?

- Je dois m'absenter toute la journée, dit-elle. Et c'est dimanche, donc l'échoppe est fermée. Si tu sors reviens avant deux heures. Il faudrait que je te parle.

Je grognai une série de mots intelligibles que ma mère sembla comprendre puisqu'elle sortit sans réitérer sa question. Je tentai de me rendormir, mais c'était trop tard. Les rayons du soleil levant commençaient à inonder ma chambre et même me cacher le visage de ma couverture n'y changeait rien. Je soupirai un moment et fixai le plafond, attendant que le courage de me lever vienne à moi.

Dans un élan, je m'éjectai du confort de mon lit puis sentis avec surprise la fraîcheur du plancher sous mes pieds. Après quelques étirements bien mérités, je retirai ma chemise de nuit et me dirigeai vers mon placard évitant soigneusement tout miroir. Je n'avais pas envie de voir ma peau souillée aujourd'hui.

J'enfilai une vieille chemise qui, à la base, devait être blanche, mais était aujourd'hui jaunâtre. Elle appartenait à mon père. Il avait tout laissé quand il était parti. J'avais récupéré ses vêtements, agrandissant un peu ma garde-robe. Je complétai le tout avec une jupe brune qui m'arrivait aux chevilles. Je rentrai aussi maladroitement ma chemise dans mon jupon pour lui donner un air plus féminin. Voilà, j'avais l'air de la parfaite parisienne moderne.

Je descendis en bas et croquai dans une pomme que ma mère avait mis en évidence sur le comptoir. Ça ferait un bon petit-déjeuner. Après avoir fini ce repas de fortune, j'empoignai mon violon et sortit de la boutique, fermant bien à clef. Vous pouvez imaginer qu'en tant que serrurier, nous avions une serrure assez performante. Pourtant, j'étais sûre qu'avec un peu de temps, je serais capable de la forcer. Ma mère me l'avait appris. Cela ne demandait pas vraiment de talent, juste un peu de patience. Et puis, ça pouvait être utile au magasin. Parfois, des clients venaient nous voir pour qu'on crochète la serrure de leur coffre dont ils avaient perdu la clef ou oublié le code.

Je fus déçue de voir que le marchand d'écharpe avait disparu. Ce petite commerçant ambulant avait amené quelques couleurs supplémentaires à la rue. Prenant la direction opposée à la veille, je me dirigeai vers la petite église qui se trouvait à deux coins de rue. Je serais bien allez voir Rudolphe, mais les épiceries, elles, ouvraient aussi le dimanche. Je ne voulais pas le déranger plus que nécessaire. Je décidai donc de passer à l'église. Le curé qui s'en occupait offrait de petits cours aux jeunes de temps en temps. L'école était un luxe qu'on ne pouvait pas s'offrir, mais, heureusement, cet homme nous permettait de ne pas rester ignorant. C'était lui qui me fournissait mes partitions de violon.

Je cognai à l'imposante porte de bois et attendis. Quelques secondes plus tard, un petit homme vint m'ouvrir la porte.

- Bonjour Curé Lefebvre, dis-je alors qu'il ouvrait la porte.

La Chute du CoqWhere stories live. Discover now