Prologue

63 7 5
                                    




Lieu et date inconnus

- C'est elle, murmura l'homme.

Ce dernier se trouvait dans une énorme université abandonnée qui tombait en ruine. Les recherches de toute une vie l'avaient mené ici où il pouvait enfin contempler son trésor. L'homme était professeur de science à l'université de Paris et était reconnu pour ses travaux dans le domaine de la fusion nucléaire. Il avait consacré sa vie à son travail au point de négliger sa famille, et le voilà qui achevait enfin sa longue quête. Une fois qu'il aurait ramené sa trouvaille à ses employeurs, ces derniers lui donneraient assurément une subvention qui lui permettrait d'ouvrir son propre laboratoire de recherche. Il pourrait enfin subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

Il s'approcha lentement de l'objet en question, la main tendue pour pouvoir le toucher. Il appréhendait ce contact depuis des années déjà.

- Qui êtes-vous ? demanda une voix accusatrice en interrompant cet important moment.

Le professeur sursauta et se retourna, cherchant son interlocuteur du regard, qu'il ne trouva point.

- Qui êtes-vous ? répéta la voix alors que le professeur commençait à avoir sérieusement peur.

Cette université était censée être fermé depuis des décennies. Elle était censée être vide. On dirait que non et le pauvre professeur le découvrait à ses dépends

- Je.. je suis le.. le professeur Morel, bégaya-t-il.

La voix ne répondit pas. Il y eut quelques bruits étouffés que le professeur devina être des bruits de pas, puis, sans même qu'il l'ait vu venir, était arrivé un vieil homme. Accoté sur sa canne, le dos recourbé dans son vieux sarrau, le vieil homme fixait le professeur d'un regard noir. Ce dernier, plus aussi effrayé, avait repris l'usage de la parole.

- Mais, qui êtes-vous ? dit-il à son tour.

- C'est moi qui pose les question, professeur Morel, asséna le scientifique. De quoi êtes-vous donc professeur ?

-De Chimie, mais je me spécialise dans la fusion et la fission nucléaire. Toutefois, laissez-moi vous poser une question : depuis quand êtes-vous là ?

- Des sujets palpitants, dit seulement le vieil homme, pensif.

Il réfléchissait. Le professeur lui paraissait être un homme d'honneur et de confiance. Cela faisait des années qu'il attendait une telle personne. Une personne capable de le remplacer dans son dur travail. Il avait promis de veillé sur sa création, de s'assurer que personne ne s'en serve jamais, mais même Atlas se fatigue de porter le ciel sur ses épaules.

- Pour en revenir à votre question, dit-il, je suis ici depuis que j'ai construit ceci.

Il pointa un doigt tremblant vers un point derrière l'épaule du professeur. Ce dernier se retourna, tout en sachant très bien ce qu'il trouverait derrière lui. Il n'en croyait pas ses oreilles. Non seulement il avait trouvé son trésor, mais il avait trouvé celui qui l'avait conçu. Morel secoua la tête, incrédule.

- Ils ne se moqueront plus jamais de moi quand ils verront cela, dit-il en rêvant à sa gloire future.

Il s'imaginait déjà aux côtés de l'empereur, ce dernier e félicitant pour ces formidables recherches et ses magnifiques travaux. Il imaginait aussi le regard de sa femme : elle serait aux anges. Et sa fille... sa petite Abby. Elle aurait enfin la vie qu'elle mérite.

- Jeune homme, interrompit le vieux scientifique. Je comprends votre excitation, mais... mais vous ne pouvez pas dévoiler cela au grand public. Cet objet est une légende et il ferait mieux de le rester.

Le professeur se retourna à nouveau vers le vieil homme, choqué et surpris.

- Mais pourquoi ? Une telle source d'énergie, si nous apprenions à la contrôler, ce serait extraordinaire ! Nous augmenterions la qualité de vie de milliers de personne.

- Oui, mais regardez bien la former qu'a prise cette technologie : celle d'une arme. Le genre d'arme qui détruit des villes. Des vies. Je m'étais promis qu'elle ne serait jamais utilisée à des fins militaires, mais l'Empire ne semblait pas d'accord. J'ai donc dû la cacher.

Le professeur n'avait jamais cru qu'il pourrait douter du bienfait de cette technologie, et pourtant, maintenant, le vieil homme le faisait douter. Et si son étonnante découverte causait la perte de l'humanité ?

- Mais j'ai consacré toute ma vie à ça... murmura le professeur qui n'arrivait même pas à se convaincre lui-même.

Le vieil homme s'approcha clopin-clopant du professeur l'air compréhensif. Lui aussi avait du faire un choix.

- Professeur Morel, des fois il faut savoir sacrifié une vie pour un plus grand nombre. Sachez que je vous comprends, mais ce sacrifice est nécessaire.

Le professeur n'était toujours pas convaincu, alors le vieil homme essaya une nouvelle tactique.

- Avez-vous des enfants, professeur ? demanda-t-il.

- Une fille, répondit-il légèrement intrigué par ces questions. Abby.

- Vit-elle à Paris.

- Oui, pourquoi ?

- En ce moment, avec l'empereur que nous avons, l'Empire se fait beaucoup d'ennemi. Imaginez que cette technologie tombe entre les mains d'un de ces opposants de la patrie. Croyez-vous qu'ils ne détruiraient pas Paris ?

Le professeur ne sut pas quoi répondre. Des images horribles de sa fille morte, calcinée ou étouffée par des vapeurs toxiques, lui traversaient l'esprit, l'empêchant de formuler des phrases claires.

- Il ne faut pas être naïf, dit le vieux scientifique. Cette technologie détruira des vies un jour, c'est certains. Tout ce que je peux faire c'est m'arranger pour retarder ce moment, mais si vous rendez ça public vous risquez de précipiter la fin.

Un autre silence passa. Le vieil homme s'asseye sur une chaise, déposant sa canne avec soulagement.

- Je n'aurais pas la force de vous en empêcher, dit le vieil homme, mais j'espère pouvoir vous faire entendre raison. C'est à vous de choisir.

Ça n'avait aucun sens... ce n'était pas censé se passer comme ça. Il aurait dû arriver, prendre son trésor, le ramener et devenir une vedette de la science. Avoir le destin de plusieurs personnes entre ses mains. C'était...irréel.

- Je vais...

========================
Voilà les lecteurs. Voici le prologue de mon deuxième Roman. J'aimerais vos avis sur ce premier jet pour savoir si je continue.

La Chute du CoqWhere stories live. Discover now