Chapitre 9 . Devon

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Je rentre dans la grande demeure des Carter, Elyna s'éclipse pour rester dans la cuisine avec sa mère et finir de préparer le repas. Je m'avance dans le salon pour aller saluer son père. Il se lève en me tendant sa main.

-Oh Devon ! Ça fait longtemps. Qu'est ce que tu deviens ? Je serre alors sa main avec fermeté puis hausse les épaules en laissant tomber mes bras le long de mon corps.

-Oh et bien vous savez... le travail avant tout ! Je n'aime pas tellement parler de ma vie privée et encore moins de mon travail. Il est vrai que mon look ne colle pas du tout avec celui d'un Pdg d'entreprise. Un jean clair troué, un simple t-shirt noir, et mes cheveux bruns en batailles. Il y a aussi la façon dont les gens vous voient après, comme un chef d'entreprise et plus comme un mec cool, j'aime mon travail et je le fais bien mais je préfères rester discret. Les parents d'Elyna sont au courant, je suis actionnaire majeure dans leur grande boutique de fleurs, en revanche j'aimerai éviter qu'Ely soit au courant. J'ai de grands projets pour elle, et je ne voudrais pas que son caractère de chien foute tout en l'air.

-Bien bien alors tout vas le mieux pour toi. Tu restes manger avec nous j'espère ? Je hoche doucement la tête alors que Sophia et Elyna font leur apparition dans la pièce, les bras chargé de plats.

-Bien évidemment qu'il reste avec nous Gordon. Ça fait tellement longtemps qu'on ne les a pas vu tous les deux.

Gordon est un peu un père de substitution pour Vanessa et moi. Le notre s'est enfuis avec une connasse bien plus jeune que notre mère et il nous a laissé, seuls, tous les trois sans rien. Mon cœur se serre lorsque je me revois plus petit caché sous les escaliers. Une énième dispute, celle de trop. Il est partit comme ça du jour au lendemain. Vanessa était trop petite pour s'en souvenir, mais moi même à cinq ans cette image m'a marquée. Un grincement de chaise me tire de ma rêverie et Sophia nous invite à passer à table.

Je n'aime pas tellement les repas de famille mais mon envie d'envahir l'espace d'Elyna était plus importante que tout. Depuis qu'elle est revenue, cette fille m'obsède et j'ai l'impression de faire n'importe quoi. Je n'avais pas bu depuis des années, mais hier soir, il le fallait. Je n'arrivais pas à m'enlever son visage de la tête, ses jolies fossettes qui se creusent lorsqu'elle sourit. Ses larmes qui ne cesse de dévaler depuis qu'elle est revenue. Je ne supportais pas de l'avoir triste, et j'aurai bien parcouru tous ces kilomètres pour aller casser la gueule à ce con de Kyle. Il ne la mérite pas. Mes intentions envers elle ne sont pas vraiment bonnes, pour elle tout du moins, je devrais m'en éloigner mais je n'y arrive pas.

Le repas se passe plutôt bien, avant le dessert Sophia nous invite à faire une pause afin de nous dégourdir un peu les jambes. Je la remercie profondément car une heure de plus à rester assis et je péter les plombs assurément. Je vois alors Elyna quitter la pièce, la trouvant bien trop longue à mon goût, alors que ça ne fait que quelques minutes qu'elle est partis je décide d'aller la retrouver. La salle de bain allumée, je me dirige vers cette pièce et la découvre appuyée sur le lavabo. Je vois à travers le miroir que ses larmes ont coulé encore une fois. Cette vision de ma douce toujours en train de pleurer m'est insupportable. J'avance doucement en fermant la porte derrière moi puis vient doucement poser ma main sur son épaule. Elle sursaute sur le coup mais à mon plus grand étonnement elle se tourne pour se réfugier dans mes bras. Je glisse alors un bras autours de sa taille et une main dans ses cheveux que je caresse. Je la sens sangloter contre moi et je fais de mon mieux pour l'apaiser. Quelques secondes après je la sens s'éloigner, elle vient essuyer ses larmes et cherche un mouchoir pour enlever les traces de maquillage sur ses yeux.

-Excuse moi, je ne voulais pas craquer mais j'en ai marre de faire semblant.

Je viens alors lentement passer mes doigts le long de sa joue puis embrasse tendrement son front. En aucun cas cette douceur ne me ressemble, j'ai horreur des pleurnichardes, je pars du principe que si tu te fais larguer, t'écoutes de la musique triste, tu bouffes du chocolat et surtout tu la ferme. Mais je pense que c'est bien la dernière chose qu'Elyna souhaite entendre à cette instant. On a pas le droit de faire de mal à cette femme là.

-Tu as le droit de craquer ma belle, ce n'est pas une honte. Pleure si ça te fait du bien.

Je vois sa tête aller de gauche à droite, elle prend une grande inspiration, mon regard se focalise alors directement sur son décolleté. Une poitrine généreuse qui n'invite qu'à plonger sa tête à l'intérieur. Je reprends alors rapidement mes esprits en posant mon regard dans le sien puis lui tend la main.

-Allez assez d'émotion pour aujourd'hui, tu es rentrée tes parents sont rassurés, il faut s'occuper de toi maintenant. C'est la deuxième fois que je te retrouve dans une salle de bain en train de pleurer et je ne tiens pas à ce que cela recommence.

Elle a besoin de repos, et surtout que je m'occupe d'elle, la demoiselle est tellement tendue. J'ai appris que demain elle avait un entretien dans un petit institut, elle a laissé son ordinateur allumé et j'ai pu apercevoir des e-mails échangés avec la patronne qui lui donnait un rendez-vous demain midi.

Nous redescendons alors, elle explique à ses parents qu'elle se sent très fatigués et que nous allons rentrer. Elle leur promet de les tenir au courant de l'avancer dans ses recherches de travail et d'appartement et de venir les voir souvent. 

Je décide de l'attendre dans la voiture les interminables blablas ce n'est pas mon truc. J'ai d'autres projet en ce qui concerne ma belle. Elle ne le sait pas encore mais elle va devoir passer les deux prochains jours seule, avec moi. 

Pendant tout le chemin elle est silencieuse. Je jette quelques bref coup d'oeil en sa direction, elle a ouvert sa vitre et ses cheveux bruns s'envolent. Ses yeux brillants menacent de pleurer à nouveau. Elle est tellement belle. Elyna c'est le genre de femme fragile qu'on a envie de prendre dans ses bras rien qu'en la regardant, elle a cette naïveté qu'on adore et dont certains hommes profitent. Je veux la protéger de tout ça. Je me gare sur ma place de parking et remonte à l'appartement.


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