Chapitre 8. Elyna

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Une fois entièrement ressaisie, mon maquillage retouché je sors de cette foutue salle de bain encore pleine de souvenirs de ce qui vient de se passer avec Devon. Je prends mon sac à main qui traîne à l'entrée. Je regarde autours de moi pour trouver l'arrêt de bus le plus proche. Une fois chez mes parents je retrouverai ma voiture, celle que j'avais laissé en partant en Californie. J'espère qu'elle marche encore, prendre les transports en commun n'était décidément pas mon truc. Faisant claquer mes talons sur le sol, j'avance d'un pas assurée vers l'arrêt de bus espérant ne pas le louper. J'entends un klaxon de voiture derrière moi, instinctivement je me retourne et aperçois une cabriolé grise. Devon bien sûr. Mais cet homme me suit ce n'est pas possible.

-Où tu vas princesse ? Il relève ses lunette de soleil et me regarde avec insistance, je n'aime pas ce regard, il me fait fondre et je ne pourrais rien lui refuser. Je me ravise et secoue doucement ma tête pour reprendre mes esprits.

-Chez mes parents ! Et ne m'appelle pas princesse ! Je continue de marcher en direction de l'arrêt de bus et croise mes bras sur ma poitrine m'arrêtant à mi-chemin. Il continue de me suivre en voiture. Est ce qu'il va me lâcher ?

-Allez grimpe ! Je t'emmène. Tu ne vas quand même pas prendre le bus ? Je soupire en levant les yeux au ciel. Il ne manque pas de culot, il m'embrasse presque dans la salle de bain , et maintenant il voudrait que je monte dans sa voiture comme si rien ne c'était passé ? Ce mec est taré.

-Si Devon, je vais prendre le bus comme tout le monde ! Il se met à rire en regardant en face de lui. Je le regarde alors en posant une main sur ta hanche.

-Qu'est ce qui te fait rire ?

-Et bien ... si tu veux attendre encore une heure, c'est ton problème. Mais ton bus vient de partir. Je regarde paniquée en direction de l'arrêt de bus qui n'étais qu'à quelques mètres.

-Non mais c'est pas vrai !!! Tu ne pouvais pas me le dire idiot ! Il se content de continuer à rire puis se penche pour m'ouvrir la portière de sa place.

-Allez monte ! J'allais dans cette direction de toute façon. Je secoue doucement la tête puis fini par me résigner. Si j'attends plus longtemps je vais être en retard chez mes parents. Je monte alors dans sa voiture, très belle je dois l'avouer, puis ferme la porte derrière moi et prend soin de m'attacher avant toutes autres choses.

-Ok. Mais c'est seulement parce que je n'ai pas le choix. Il lève doucement les mains pour s'avouer vaincu en riant puis démarre la voiture.

Je regarde nerveusement mes mains. Dois-je reparler de ce qu'il s'est passé dans la salle de bain ? Non c'est bien trop gênant, ça fait deux fois qu'il me fait des avances et deux fois qu'il me jette comme une moins que rien par la suite. Je ne suis pas un objet qu'on prend à sa guise. Je lui lance quelques regards alors que lui est bien concentré sur la route. Plus nous nous rapprochons de la maison de mes parents et plus j'angoisse à l'idée de me retrouver en face d'eux. Devon vient poser sa main sur la mienne délicatement à hauteur de mon genoux.

-C'est ce déjeuner chez tes parents qui te rends nerveuse comme ça ? Je pousse un long soupire en battant l'air de ma main repoussant la sienne par la même occasion. Il faut qu'il comprenne qu'il ne peut pas jouer avec moi de cette façon.

-Non ... Enfin oui .. c'est tout ça qui me rend « nerveuse » comme tu dis ! Mon visage affiche maintenant une mine boudeuse, je lève mes yeux noisettes vers lui alors qu'il repose sa main sur le levier de vitesse. Je le vois se vexer sous le poids de mes mots. Il a bien comprit que dans « tout ça » monsieur était visé.

-Oh je vois ... si ça t'emmerde de passer du temps avec moi, faut le dire hein !

-Ne soit pas si grossier Devon ! Ça ne m'embête pas, seulement avoue que ton comportement et vraiment très très bizarre depuis hier soir ! Hier soir je te retrouve complètement saoul, on dort ensemble cette nuit. Tu me dragues, tu me jettes, tu m'embrasse et tu me laisses planter comme une conne sans explications !

-Et c'est moi qui suit vulgaire ? Il se contente de rire à sa blague alors que je lève les yeux au ciel.

-Arrête de faire ça ! Je le regarde, il a presque crié, sans trop comprendre je secoue doucement la tête attendant des explications.

-De lever les yeux au ciel, ça me donne envie de t'embrasser. Je soupire en levant les bras.

-Tu vois c'est exactement de ça que je parle ! Non non non. Il faut qu'on arrête ce jeu.

-Ce n'est pas un jeu Elyna. Il laisse ses mots en suspens car nous arrivons dans l'allée de chez mes parents. La grande maison blanche se dresse devant moi comme dans mes souvenirs, le jardin est toujours aussi grand mais beaucoup plus fleuris. Ma mère descend les petits escaliers à l'entrée pour venir nous accueillir. Elle me prends chaleureusement dans ses bras.

-Oh Elyna. Tu m'as tellement manqué ? Tu vas bien ? Tu as l'air épuisée. Je souris faiblement en lui rendant son étreinte puis hoche doucement la tête de haut en bas.

-Oui maman ça va je t'assure. Elle se tourne rapidement vers mon chauffeur et en reconnaissant le petit Devon, comme elle l'appelait, elle se précipite vers lui.

-Oh Devon, tu es là aussi ! J'espère que tu restes manger avec nous ! Ça fait tellement longtemps que je ne vous ai pas vu Vanessa et toi ! Je m'empresse de répondre avant qu'il n'est le temps de le faire.

-Non maman, Devon a des choses à faire, il a simplement eu la gentillesse de m'accompagner parce que j'ai loupé le bus et que ma bonne vieille voiture est ici. Ma mère me fait taire en pointant la paume de sa main vers moi puis regarde Devon, son hospitalité lui fera défaut. Elle est bien trop aimable pour ne pas l'inviter de toute manière. Je soupire d'agacement alors que Devon tout souriant accepte volontiers la proposition de ma génitrice.  

-Allez venez les enfants, ne restez pas dehors !

Je suis ma mère jusque dans la cuisine, Devon lui se dirige vers le salon où mon père se trouve, assis sur son fauteuil le journal en main. Je dois avouer que j'ai un peu peur de sa réaction et de ses « on te l'avait bien dit » Je n'ai pas envie qu'on me juge. J'ai juste envie que les personnes que j'aime soient présente dans ma vie pour un tout nouveau départ. Une nouvelle vie, sans Kyle, sans mensonges et avec à la clef un nouveau travail je l'espère ! J'ai décroché un entretien demain dans un petit institut, il faut absolument que je décroche ce job si je veux être en mesure de prendre mon propre appartement.

Bad DealWhere stories live. Discover now