Je ne sais plus quoi faire pour me dépêtrer de cette situation. Dois-je me justifier ou faire mine de rien ? Je sens mes joues rougir tel un ado pré pubère. Sérieux ? La honte !

Je me tourne vite et reprends là où j'en étais au moment où elle est arrivée. Je dois faire gaffe si je ne veux pas me retrouver en mauvaise posture avant la fin de la séance.
Il fut un temps j'en aurais profité mais depuis qu'une certaine princesse de la nuit est entrée dans ma vie, je suis incapable de regarder une autre femme.

En plus de balancer des phrases ambigües je me répète...

Je consulte encore mon téléphone, autant pour savoir si j'ai loupé un appel que pour gagner un peu de temps. J'ai un peu peur de ce que je vais trouver quand je vais me retourner. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment.
Rien sur mon écran, aucun appel ni texto... Elle veut ma mort ? Si dans la soirée je n'ai toujours rien, je l'appelle. Rien à carrer qu'elle râle ! Je dois lui montrer que je tiens trop à elle pour rester à l'écart. Elle peut comprendre ça quand même !

En attendant, il faut que je tire le portrait de ma cliente.

Je me retourne enfin et j'avais raison d'avoir peur. La blonde, plutôt très bien foutue, est en sous-vêtements affriolants noirs, sur sa peau blanche c'est du meilleur effet. Mon œil de photographe apprécie et vu le sourire qu'elle me lance, elle le sait.

— On va... commencer par heu... quelques photos de vous sur ce fauteuil. Mettez-vous à l'aise, lui dis-je en désignant le fauteuil club sur sa droite. Le contraste avec votre...peau va être... heu... intéressant.

Il faut que j'arrête de bafouiller, elle va croire qu'elle me fait de l'effet et je vais me mettre dans la merde. Avec ce genre de nana, au moindre petit signe qu'elle pense avoir capté elle s'enflamme.

Les mêmes bouts de tissus ajourés et vaporeux sur ma future collaboratrice serait pour moi plus bandant. Mais ça bien-sûr, je ne peux pas le dire à la grande blonde qui me fait face.

Je lui laisse le temps de trouver une position dans laquelle elle est se sent bien et commence à la mitrailler. Je reprends ma concentration, ne vois plus que les détails de son corps que je souhaite mettre en exergue. Un grain de beauté sur son décolleté, l'arrondi d'une épaule ou encore la cambrure de son pied dans son escarpin.

Elle enchaîne les pauses toutes plus lascives les unes que les autres avec un regard qui en dit long sur ce qu'elle aimerait me faire. Je lui donne quelques conseils sur son regard ou encore sur le positionnement de ses mains pour jouer avec les ombres.

Elle se prête facilement au jeu ce qui me confirme qu'elle n'est absolument pas nerveuse ni même gênée d'être à moitié à poil devant moi.

Je reste imperturbable derrière mon objectif. Rien ne peut me déconcentrer quand je bosse.
Surtout pas ce genre de femmes qui sous prétexte d'avoir un joli corps pensent que tous les mâles environnant vont succomber. J'en ai vu défiler des filles avec des corps à faire pâlir d'envie n'importe quel homme normalement constitué mais je suis toujours resté de marbre fasse à elles.

Alors que les courbes généreuses de ma belle me rendent carrément dingue. Ses seins lourds, ses hanches voluptueuses, tout son corps me rend fébrile et appelle mes caresses. Je l'ai photographié mentalement suffisamment de fois pour me souvenir de chaque détails de son délicieux corps. Les différentes nuances de couleur de sa chevelure sont marquées sur mes rétines ainsi que chaque emplacement de ses grains de beauté. Et Dieu c'est qu'elle en a, dont un à un endroit qui me laisse encore rêveur.

Toutes ces heures à la regarder à travers un écran ou en photo m'ont permis de la connaître par cœur physiquement. J'ai juste à fermer les yeux et je la vois, la dessine mentalement.

À l'ombre d'une vieWhere stories live. Discover now