「 ͟͟͞͞➳」 Compte à rebours

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CHAPITRE 09

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La maudite journée qu'il venait de passer, cloîtré dans cette pièce, sous prétexte d'un mal-être inconnu, laissait place sur le ciel, l'annonce du crépuscule. Il commençait à se faire tard, la venue de la nuit était le souhait qu'il attendait le plus, l'heure où il pourrait enfin, respirer délibérément dehors, à l'air libre.


La chambre dans laquelle il résidait se faisait de plus en plus sombre, plus aucune source de lumière malsaine ne pouvait l'atteindre, Muzan était intouchable. Il se redressait de son lit, débrayé de son kimono, qui laissait à vue d'œil, son corps à moitié dénudé. Il réfléchissait à l'avenir de ce domaine partagé par les pestes, qu'il croisait à tout bout de champ.


De quelle manière allait-il les tuer, de quelle manière allait-il faire souffrir la proie qu'était Amanai. Tellement de propositions venaient à lui, Muzan était inspiré à l'idée de les achever sauvagement, par devoir ou par pur plaisir, il ne savait mettre de mot sur ses pensées nocturnes, tout ce qu'il savait, c'est qu'ils mourraient tous autant les uns que les autres, ce n'était plus qu'une question de temps.


Il passait l'une de ses mains dans sa chevelure ébène, attendant le moment propice pour pointer le bout de son nez dans les couloirs du petit domaine, mais il fut très vite arrêté dans ses sombres pensées, de par l'arrivée si soudaine de la jeune femme, postée à l'entrée de sa porte.


" Amanai ? "

" Ne faites pas de bruit, je suis venue vous rendre visite secrètement, personne ne doit m'entendre dans les parages. "


Le priant de ne pas rapporter sa présence aux supérieurs du domaine, elle entrait discrètement dans la petite chambre qu'il occupait, accompagnée d'un petit sac, d'où la provenance lui était encore inconnu. La forte odeur humaine qu'elle dégageait laissait ses papilles s'exciter plus amplement alors qu'elle s'approchait de son lit.


Totalement inconsciente d'héberger un démon, elle déballait de son sac, de petites pâtisseries qu'elle avait soigneusement préparées durant la journée. Elle s'agenouillait à son niveau, lui tendant dans le creux de ses mains, l'une de ses pâtisseries favorites, priant qu'il les apprécie tout autant qu'elle.


" J'ai appris pour votre mal-être, j'en suis vraiment désolée ! Pour vous remonter le moral, je vous ai préparé quelques surprises, en espérant que celle-ci vous conviennent ! "

" C'est excellent, Amanai, j'avais très faim, merci encore. "


Ses yeux rougeâtres s'encraient sur le sourire qui se formait sur ses lèvres à l'entente de sa réponse positive. Elle était loin de s'imaginer la sombre tournure du sens de cette phrase. Muzan n'avait ni faim de ces pâtisseries, ni quelconque autre nourriture, non, il voulait de la chair fraîche, il voulait du sang plus rouge que ses iris, il la voulait totalement, et ça, depuis plusieurs jours à présent.


Derrière ce sourire innocent, il imaginait déjà à quel point ses jolies lèvres juteuses grinceraient de douleur, lorsqu'il s'occuperait d'elle, le soir de son massacre. Loin d'imaginer les mauvaises pensées à son égard, elle déballait l'intégralité de son sac, souhaitant répondre à sa faim monstrueuse.


" Laquelle voulez-vous ? Je les ai préparé avec amour juste pour vous. "

" Je t'en prie, mange les en première. "

" Manger en première ? Vous n'en voulez pas ...? "

" Ça me ferait plaisir de te voir les manger, alors je t'en prie, vas-y. "

" T-très bien ! "


Trouvant cette demande très amusante, aveuglée par l'admiration et la peine qu'elle lui portait, elle entamait ses pâtisseries préférées, tandis qu'il ne manquait pas une seconde de cette scène. C'était assez amusant à son goût, de voir la façon dont elle les prenait en bouche. Chaque geste laissait ses lèvres se recroqueviller d'envie de la dévorer, mais il ne pouvait guère, du moins, pas dans ces conditions.


Attendre de massacrer ce domaine pour la réserver comme dessert était sa seule envie du moment, à l'aide de ses longs ongles, il plantait son propre avant bras calmant chacune de ses pensées meurtrières, priant de ne pas faire l'impensable ce soir.


" V-vous êtes blessé ? Je vois que votre avant-bras saigne, laissez-moi vous soigner, je n'en ai que pour quelques minutes ! "

" Laisse, ce n'est rien de grave. "

" Il n'est pas préférable de vous laisser saigner en pleine nuit, vous savez, les démons sont très sauvages dans les parages ! "

" Ce serait fortement malheureux que j'en croise un n'est-ce pas ? Tu devrais faire attention à toi, cette race est très cruelle, surtout avec une femme de ton genre. Amanai, tu es précieuse. "


Déposant la paume de sa main sur sa joue rebondie, il griffait volontairement un morceau de sa chair, tentant de faire s'échapper de celle ci, une fine lueur de sang. Quel goût il avait, quel couleur il reflétait, il s'assurait ne pas se tromper sur le cas de la jeune femme, sur la qualité du sang qu'elle possédait.


Alors qu'un léger filament s'échappait de ses pores, l'envie de lui sauter dessus lui prenait soudainement, alors qu'il s'était juré de ne pas toucher à l'un de ses cheveux de la soirée. Elle était aussi bonne de l'intérieur que de l'extérieur, son sang provoquait en lui de sombres pulsions, que lui seul pouvait assouvir. La seule solution étant qu'elle disparaisse, et il chercha dans un coin de sa tête, la phrase adéquate pour l'expulser de cette chambre.


" Je crois que tu saignes. "

" Vraiment ? "

" Tu devrais essuyer ta joue, ce serait vraiment regrettable qu'un démon te tombe dessus dans cet état, pas vrai ? "


Ne prenant point au sérieux ce qui semblait être plaisanterie, elle rigolait à pleines dents ne se doutant point qu'il était le démon en question. Constatant à l'aide de sa main qu'elle saignait réellement, Amanai prit la sage décision de ranger le sachet aux côtés de Muzan, annonçant son départ imminent, au sein de la pièce.


" Je vous souhaite une agréable nuit, en espérant que votre mal-être se soigne très vite ! "


Elle le saluait une dernière fois, juste avant de prendre congé. Elle quittait ce lieu en toute ignorance des circonstances, le laissant seul, affamé au beau milieu de la nuit. Le compte à rebours menant à l'apogée de son désir le poussait à agir en cette nuit, bien plus sombre que les reflets naissants de la pleine Lune sur l'entrebâillement de sa porte.


En tentant de charmer le diable, elle avait enflammé l'Enfer qui bouillait de ses entrailles, auquel, lui seul pouvait l'éteindre. Ce regard qu'il lui avait lancé avant qu'elle ne quitte le lieu était le dernier, avant de dévoiler le vrai Muzan qui demeurait en lui, celui qui l'anéantirait dans moins d'une poignée d'heures.

FIN DU CHAPITRE 09

𝐀𝐊𝐔𝐌𝐀 𝐍𝐎 𝐓𝐒𝐔𝐌𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant