Chapitre 16

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La salle d'attente du cabinet du docteur Osbourn était déserte. Après de longues minutes d'attente, la porte s'ouvrit sur un homme de grande taille.

-       Tu dois être Keira Raven ? Je t'en prie, entre, m'invita-t-il en souriant.

Il avait l'air sympathique. Comment un homme aussi agréable pouvait-il élever deux crapules comme les jumeaux ? Cela me paraissait improbable.

Grand et maigre, il était vêtu d'un pullover trop court et d'un pantalon côtelé en velours marron démodé. Légèrement dégarni, son crâne hébergeait des cheveux poivre et sel. Son nez crochu supportait des lunettes de vue rondes à petites montures noires.

Il prit place derrière son bureau. Je fus surprise de voir une salle de consultation aussi bien ordonnée. Les courriers étaient tous rangés dans un range-papier. Les stylos étaient réunis dans des pots à crayons. Rien ne trainait sur son bureau, hormis son agenda de rendez-vous. Etant l'unique médecin de la ville, les étagères derrière lui devaient contenir tous les dossiers des patients de Stone Creek. Une bibliothèque regroupait de nombreux ouvrages et encyclopédies sur la médecine. Sur la droite, se trouvait le divan d'examen, avec le matériel médical et un lavabo. La pièce me paraissait trop parfaite.

-       Alors, quel bon vent t'amène ? Cela fait une éternité que je n'ai pas eu un Raven chez moi !

-       J'ai eu un... accident de voiture hier. Rien de bien grave. J'ai ressentis des douleurs au poignet, mais plus rien depuis ce matin. Je suis désolée de vous déranger, mais c'est ma tante qui a insistée pour que je vienne.

-       Un accident ? me questionna-t-il tout en écrivant sur une feuille blanche. Raconte-moi.

A la fin de mon récit,  il parût songeur. Comme le père de Rachel hier.

-       Assis-toi sur le divan, je vais t'ausculter.

Je m'installai maladroitement sur le divan en cuir.

-       Pour que je puisse en juger par moi-même, il va falloir que tu enlèves ton joli bracelet.

J'avais oublié ce léger détail. Je masquais cette nouvelle cicatrice sous un bracelet afin que  personne ne puisse remarquer le changement. Mais le médecin serait forcé de la découvrir. J'étais vraiment idiote.

Impuissante, je défis les deux attaches.

-       Tu as une cicatrice des plus originales, remarqua-t-il. On dirait des vagues ! S'agit-il d'une marque de naissance ?

Je tentai de cacher mon malaise, bien que ma gorge se nouait.

-       Oui, mentis-je.

Il prit mon poignet puis le plia légèrement. Je poussai un faible gémissement lorsqu'il le courba. Le Docteur Osbourn interrompit ce geste immédiatement.

-       Je te rassure, il n'y a rien de cassé. Il s'agit d'une simple petite inflammation. Tu as quand même survécu à un sacré accident, c'est incroyable ! me répondit-il tout en posant sa main sur mon épaule.

Il se dirigea vers sa boîte à pharmacie puis revint muni d'un tube de crème.

-       C'est une crème antidouleur. Je vais t'en appliquer tout de suite sur la zone enflammée. Tu continueras à t'en mettre matin, midi et soir durant une semaine.

-       Je vous remercie. Est-ce que j'ai le droit de conduire ? Je dois aller chercher ma voiture chez le garagiste.

-       Sans aucun problème.

Éléments : Les Porteuses (Bientôt en corrections)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant