Entre toi et moi

Chapitre 9

-Il faut absolument que tu ailles lui parler.

Aujourd’hui, ça fait exactement trois semaines que j’évite Alexandre à tout prix et que je refuse d’aller lui parler. Je suis assise à la cafétéria de l’école avec Aurélie, à notre table habituelle, et elle essaie de me faire entendre raison.

-Je ne veux pas aller le voir. Tout ce qu’il a dit était vrai et je me sens horriblement mal.

-Tu l’aimes, il t’aime et vous ne pouvez pas vivre l’un sans l’autre. Alex te voit dans sa soupe! Tu ne crois pas qu’il va te laisser une deuxième chance?

-Je ne sais pas…

-Écoute-moi. Ça fait trois semaines que tu ne manges plus, que tu dors à peine et que tu ne prends même pas la peine de t’arranger, donc tu fais un peu peur à voir. Et il n’est pas mieux que toi. Donc tu vas lever ton petit derrière de cette chaise, prendre ton courage à deux mains et aller le voir au gymnase.

Après tout, qui ne tente rien n’a rien, non? Je me lève donc de ma chaise et dépose mon plateau sur le contoir.  En passant devant la salle de bain, j’en profite pour me regarde dans le miroir. Aurélie a raison, je fais vraiment peur à voir avec mes gros cernes et mes cheveux mal aplatis. Je sors mon mascara et ma brosse à cheveux de mon sac et entreprend de me rendre plus présentable. Une fois que je suis plus ou moins satisfaite du résultat, je me rends devant les portes du gymnase. Je prends une grande respiration pour me donner du courage puis entre. Une quinzaine de garçons torse nu sont en train de jouer une partie de basketball. Je repère tout de suite mon meilleur ami. Je reconnaîtrais ses cheveux châtains, la carrure de ses épaules et ses abdominaux bien dessinés n’importe où.

-Beauchamp! crie un grand garçon aux cheveux bruns foncés. Je crois qu’il y a quelqu’un pour toi.

Le garçon me regarde de haut en bas et me lance un clin qui me rend très mal à l’aise. Je croise mes bras sur ma poitrine et concentre mon attention sur la partie.

-Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous, mais j’espère que ça va se régler, car il est très mal en point… me chuchote un garçon du nom d’Olivier.

Je vois Alexandre s’approcher de moi, évitant mon regard.

-Je crois qu’il faut qu’on parle… je dis d’une petite voix.

Je l’entraîne dans le vestiaire des garçons et je m’adosse contre un casier. Alex est face à moi et j’essaie de ne pas poser mon regard sur son torse nu. Il remarque mon malaise et un petit sourire en coin se dessine sur ses lèvres, ce qui me fait rougir. Je me décide finalement à parler.

-On ne peut plus continuer à s’ignorer comme ça, Alex. Ça devient… insupportable. Je suis désolée! Tu avais raison, je ne pense qu’à moi. Je m’en veux terriblement de t’avoir fait souffrir. J’aimerais que tout redevienne comme avant.

Il plonge ses yeux verts dans les miens et m’écoute attentivement.

-Tout ce qui s’est passé avec Fred est de ma faute et je n’aurais pas dû le confronter devant tout le monde.  Je t’aime, Alexandre. Depuis le début, je fais des choix stupides, mais s’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que je ne peux pas me passer de toi. J’ai besoin de t’avoir à mes côtés, car tu es le seul à me comprendre.

Soudainement, il plaque mes épaules contre le casier et m’embrasse amoureusement. Il enroule ses bras autour de ma taille et colle ses hanches contre les miennes. Une joie immense emplit alors mon ventre et je m’accroche à lui encore plus fort. Alexandre glisse ses mains sous mon chandail et caresse mon dos ainsi que mon ventre, sans monter plus haut. Je trace le contour de ses abdos, puis pose une main sur sa joue. Je réponds à ses baisers en profitant de ce moment. Un poids immense vient d’être retiré de mes épaules  et je flotte littéralement sur un nuage.