Chapitre 29

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Je suis assise sur mon lit avec un livre sur les genoux, mais je n'arrive pas à me souvenir de ce que je lis. Ça fait quatre fois que je lis la même phrase, mais pourtant, je ne sais pas du tout ce que l'histoire raconte. On dirait que tout ce que j'ai en tête est notre pratique d'hier. J'aimerais tant retrouver un vie normale, mais je crois que ce serait trop demandé. Avec un immense soupir de découragement, je ferme mon livre et le pose sur ma table de nuit. Je prends mon téléphone dans ma main, hésitant à appeler Aurélie pour lui demander de me rejoindre. Non, je crois que j'ai besoin de temps seule. En plus, nous avons de l'école demain matin.

J'enfile une chandail en tricot par dessus mon t-shirt et sous ma veste. Je quitte ma chambre en essayant de faire le moins de bruit possible et ouvre la porte doucement.

-Flo? Qu'est-ce que tu fais?

Oups, repérée.

-Ah, salut Gaby! J'allais juste prendre une petite marche.

-Oh, est-ce que je peux venir avec toi? On pourrait aller au parc, faire une bataille de boules de neige!

Je soupire, mais souris quand même à ma petite soeur.

-Habille-toi, je t'attends dehors.

Deux minutes plus tard, Gabrielle me rejoint dans l'entrée. 

Nous commençons à marcher silencieusement, en regardant les flocons tomber du ciel. Il est 20h45 et la lune brille dans le ciel noir. J'aime le fait qu'il fait noir tôt durant l'hiver. Je trouve que prendre l'autobus dans le noir est plus paisible. J'ai l'impression que les gens ne peuvent pas vraiment me voir quand il fait noir. Comme si je devenais soudainement invisible dans l'obscurité. C'est rassurant, on dirait. Je n'existe soudainement plus.

- Alors, comment tu vas? me demande ma petite soeur.

-Mieux. Merci de t'en inquiéter. Je ne le montre pas assez, mais ça compte beaucoup pour moi.

Elle sourit et prend ma main dans la sienne.

-Je t'aime, tu sais ? J'espère que je vais être comme toi quand je vais être plus vieille.

Je ressens un pincement au coeur et détourne le regard. Si elle savait à quel point je souhaite que ce ne soit pas le cas. Rien de ce que je fais n'a de sens. Je bousille tout ce que j'entreprends et à chaque fois que je touche quelque chose, ça s'effrite entre mes doigts. J'échoue sans arrêt. Encore et encore. À toutes les fois.

Je chasse les pensées douloureuses de ma tête et commence à courir vers le parc.

-Hey! Ce n'est pas juste, tu as des jambes plus longues que les miennes. 

-Pfff, tu es quand même capable de me rattraper! Allez la tortue, j'aimerais bien arriver à ce parc avant la fin demain matin.

Dès que j'arrive, je m'effondre dans le neige, essoufflée. Le sol est dur, mais recouvert d'une belle couche de douce neuve parfaite pour faire des anges. Je bouge mes bras et mes jambes, comme je le faisais souvent quand j'étais enfant. La présence de Gabrielle me rassure et je me sens comme tout était enfin redevenu normal, même si je sais que ce n'est pas le cas. Rien ne sera plus jamais normal maintenant. Au moins, je peux contrôler mon pouvoir. Le fermer lorsque je ne veux pas entendre les pensées de qui que ce soit et l'utiliser quand j'en ai besoin.

- Tu l'aimais, n'est-ce pas?

-Quoi?

-Alexandre. Tu étais différente avec lui. Tu souriais tout le temps, tu riais, tu parlais plus. Tu t'es créée une carapace depuis votre rupture.

-Tu as raison. Je l'aimais beaucoup. Il me donnait l'impression de ne pas être une fille ordinaire.

-Tu es tout sauf ordinaire, Florence Courchesne. 

-Ce n'est pas vrai.

-Oui, c'est vrai. Regarde-toi. Tu es excellente à l'école, tu es magnifique et tout le monde t'adore. Tu es capable de séduire n'importe qui. La preuve, tu t'es fait deux petit-amis et ça ne fait que quelques mois qu'on est déménagés.

Je ris, touchée par ses compliments.

-Et toi, Gabrielle-la-belle, miss popularité et papillon social, que se passe-t-il dans ta vie? à

-Rien d'aussi intéressant que dans la tienne. La fille la plus populaire de l'école me déteste .

-Bienvenue dans le club!

Nous éclatons de rire puis commençons cette fameuse bataille de boules de neige. Après une demi-heure, nous sommes trempées jusqu'aux os et complètement exténuées.

Le chemin du retour se fait en silence. Nous avons passé un bon moment et je me sens plus proche de ma petite soeur qu'avant. Elle semble aussi contente que moi que nous ayons passé du temps ensemble. Je me sens moins triste que plus tôt dans la soirée et je vois enfin une lueur d'espoir. 

-Où étiez-vous?! Ça fait une heure que je vous cherche, s'écrie ma mère dès que nous entrons dans la maison.

-Seulement au parc.

-La prochaine fois, réponds à ton cellulaire s'il-te-plaît, Florence.

-Oui, maman.

Je me dépêche de me sauver pour éviter une autre chicane et monte les marches en vitesse. Une fois dans ma chambre, je prends le temps de respirer. Après avoir pris une douche, j'enfile mon pyjama et me couche sous les couvertures. Je fais le tour de tous mes réseaux sociaux et envoie un message à Fay pour lui dire que nous devrions avoir une petite rencontre le lendemain. Il est vraiment temps qu'on monte un plan et qu'on continue d'explorer ce qu'on peut faire avec nos pouvoirs.

Je pose mon cellulaire sur ma table de chevet et il se met à vibrer.

Je le prends dans ma main et aperçoit que j'ai un nouveau message provenant du téléphone d'Alexandre.

"SOS."

Génial. Encore des problèmes.

Je repose mon cellulaire et ferme mes yeux, sachant très bien que je ne dormirai pas de la nuit. 


******************************

Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j'ai publié un chapitre...

Je suis extrêmement désolée pour mon absence, mais avec ma dernière année de Cégep, les demandes à l'université qui approchent, etc., je n'ai aucun temps pour moi. Je m'excuse et je vais essayer de me reprendre.

Je vous aime toujours,

XOXO

M

Hai finito le parti pubblicate.

⏰ Ultimo aggiornamento: Dec 09, 2016 ⏰

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