Lorelei

131 15 41
                                    

À lire avec "Hello" de Adèle en média.

***

Les soupçons gisent irréfragables, égaux aux temps puis s’essoufflent dans nos contrées glaciales,
J’étire une larme qui s’écoule d’un lieu exsangue de mémoire,
Pour y effleurer la fêlure d’une porte ouverte trop vite et refermée aussitôt.

Et l’on traverse les rues qui débordent, noires de monde,
On en vient à marcher sur les mains cherchant l’extrêmité de la carte,
Lorsqu’au premier contact, les fusibles sautent,
On cherche à calculer le vide qui nous sépare l’un de l’autre.

Se sentant propulsés dans un fleuve messager de nos silences,
On projette l’arc de nos sourires dans l’ombre d’un pas maladroit.
Courants aveugles se livrent au vent, des torrents d’ondes au commencement.

Le possible nous conquiert, dans un infini foisonnant,
L’ardeur des impulsions invoque l’entier,
Une galaxie de lacs se noie dans la supériorité de ciels exaltés,
Des vers sans poésie et des comètes sans domicile,
Pourtant ces gestes machinaux nous prennent dépossédés,
Séparés à l’autre bout du fil.

L’instinct furtif, sature le choc flegmatique des yeux brouillés,
A l’aurore les baisers rêveurs persistent des roses de vapeur,
L’instant aimé, tenace est de plus en plus étroit,
Et la danse confuse des abeilles autour perturbe l’alchimie des liens de fumée,
Les promesses brûlent, déchiquetées par le mensonge et bues par les chimères.

Cherchant d’autres lèvres, le courant s’établit ravalant la douleur,
L’amour irrassasié s’est enfui au petit jour avec notre rien, comme un voleur,
Et pour lui l’infini succombe, fuyant sa propre trace,
La trahison irrésistible fend la houle des jeunesses précieuses,
Pendant que la lumière opaque de notre avenir trompé, agonise.

Vers funambulesWhere stories live. Discover now