Le Secret des Highlands {en Cours D'écriture}

Chapitre 22

Kenna ouvrit les yeux et sentit une douleur dans sa poitrine. Elle se tourna et toussa toute leau quelle avait avalé. Iona était couchée à côté delle, le poil encore humide mais elle avait l'air d'aller bien. Lélue regarda autour delle. Elle était sur une plage de sable blanc, au milieu de nulle part, aucun bateau à lhorizon. Seule la tête de son sauveur dépassait de leau. Le Kelpie la fixait, comme pour être sure quelle allait bien. Elle se leva en titubant légèrement. Sa cage thoracique lui faisait encore un peu mal et ses vêtements humides lui donnaient froid mais le fait de ne pas savoir où elle était linquiétait plus. La louve, qui sétait relevée en même temps que sa Seanntaidh, trottina vers les prairies derrières eux et Kenna la suivit. Avant de quitter la plage, elle se retourna vers le Sound of Mull pour remercier lanimal légendaire mais leau était calme et il ny avait déjà plus aucun signe de vie à la surface, elle sourit, continua son chemin sans se retourner et rejoint Iona qui lattendait plus loin.

*****

Quand le port de Kilchoan fut en vue, Logan décida daller chercher lélue qui nétait toujours pas revenue près deux. Il avait remarqué quil ne lui avait jamais vraiment parlé seul à seul et se dit que cétait loccasion de le faire. Il fit le tour du bateau mais ne la trouva pas. Il décida alors de la chercher à lintérieur mais là non plus, il ny avait aucun signe delle. Il lui était forcément arrivé quelque chose. On ne pouvait pas disparaître dun ferry comme ça ! Mais comment avait-elle disparue? Il repensa aux derniers événements en observant la cale. Son regard se posa sur leurs motos. Le tempéreux eut comme un électrochoc. Ils avaient trouvé quatre motos appartenant aux traqueurs mais ne sétaient battus quavec trois dentre eux. Si son hypothèse était correcte, le dernier était monté à bord et était repartis dune façon ou dune autre avec lélue. Il courut vers la porte et, arrivé devant le groupe, expliqua la situation. Quand il eut fini, Fenian se leva brusquement, les yeux écarquillés et, sans rien dire, se précipita vers la sortie. Les gens étaient occupés à rejoindre leurs véhicule, prêts à quitter le bateau dès que celui-ci se serait amarré. Le groupe fit de même et rejoignit le van et les motos. Effie se mit eu volant. Lavant du ferry souvrit, se transformant en passerelle pour rejoindre la terre et un homme leur enjoignît davancer.

-Fenian nest toujours pas là

Fit remarquer Allister par la fenêtre. La druidesse actionna le moteur.

-Il nous rejoindra dehors, on bloque les gens derrière.

Ils sortirent du bateau et se garèrent un peu plus loin au bord de leau. Quand il vit quil ne restait quune voiture à lintérieur, Logan descendit de sa bécane.

-Bon je vais le chercher sinon il va repartir à Tobermory sans nous.

Son frère acquiesça et il partit en courant. La jeune fille, elle, ne répondit pas. Elle ne le laissait pas paraître mais elle se faisait un sang dancre pour son amie. Comment allaient-ils faire pour la retrouve ? Allister savança. Il allait lui demander si elle allait bien mais il se résigna en voyant que ses yeux sétaient voilés de blanc et quelle psalmodiait des mots incompréhensibles tout bas. Lélémentaire descendit lui aussi de son véhicule silencieusement et rejoignit le solitaire et son frère qui étaient enfin sortis du bateau, sans doute chassés par les ouvriers. Fenian tournait en rond et shootais dans tout ce quil croisait.

-Jamais ils ne nous laisserons tranquille ! Je naurais pas du la quitter des yeux !

Pesta-t-il. Collin sagita dans sa poche puis sauta à terre, Alei se posa sur son dos et la druidesse sapprocha.

-Arrête de tout le temps reporter la faute sur toi. Tu ne peux pas la surveiller vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! En plus on pensait avoir arrêté tous les traqueurs.

-Quoi quil en soit on a aucun moyen de savoir ou elle est.

Le solitaire était énervé en parlant mais on sentait dans sa voix de la peur et de la culpabilité. Effie sortit une pierre de son sac.

-Jai peut-être un moyen.

*****

Kenna marcha jusquà lorée dun bois. Elle avait traversé plusieurs champs mais navait aucune idée de par où aller. Elle était presque sûre quelle nétait plus sur Mull mais sinquiétait de ne pas retrouver ses amis ou pire, de retomber sur le traqueur. Elle sassit sur un rocher. Ses vêtements étaient encore humides et le vent la faisait trembler. Elle laissa sortir un long soupir. Si le Kelpie navait pas été là, elle serait sûrement noyée ou entre les mains du traqueur. Et plus tôt, si Fenian et les autres navaient pas été là, elle aurait aussi été dans le pétrin. Depuis le début, depuis que le solitaire lavait sauvé au parc, elle devait se reposer sur les autres, certains étaient même morts en la protégeant. Elle prit sa tête entre ses mains. Il fallait que ça cesse. Peut être étais-ce le moment pour elle de se débrouiller, et dêtre séparée de ses « protecteurs ». Mais elle ne savait pas se battre, et ne savait pas où était Taigh. Tu parles dune élue ! Quallait-elle faire, face à ce roi sanguinaire et sans cur ? Iona, qui était venue sasseoir devant elle, frotta sa truffe froide sur la main de la jeune fille. Celle-ci se redressa et souri.

-On y va ?

La louve se leva et fit un tour sur elle-même.

-Je te suis mais n'en fait pas trop. Tu pourrais rouvrir tes blessures.

Kenna se leva fit un pas mais son sang se glaça dun coup. Un bruit de branche qui craque avait avait retentit derrière elle, dans la pénombre du bois. Elle séloigna doucement, déploya son sabre après lavoir sorti de sa botte et se mit en garde. Son cur semballa puis se clama. Elle laissa échapper un rire nerveux et baissa sa garde tout en admirant le majestueux cerf qui venait de sortir de la pénombre du bois. Il la fixait de ses yeux noirs bordés de longs cils. Il était grand et ses bois donnaient limpression quil létait encore plus. Lélue ne bougeait plus. Elle nosait plus faire un geste, de peur de faire fuir le bel animal. Elle rangea son Sgian Dubh le plus doucement possible, ce qui neut pas lair de le déranger puisquil savança vers elle. Il marchait comme si elle nétait pas là et la dépassa. Iona regarda sa seanntaidh puis suivit le cerf.

-Je suppose que je dois vous suivre

Lanimal sarrêta quelques secondes, gratta le sol de son sabot avant gauche puis se remit en route.

*****

Effie en tête, «pierre G.P.S.», comme lappelait Fenian, en main, le groupe marchait depuis quelques minutes. Ils avaient laissé leurs véhicules sur le bord dune route et avaient continués à pied dans les champs. La «pierre G.P.S.» était, daprès la druidesse, une pierre capable de nous mener à la source de magie la plus puissante des environs et ils espéraient que cette source serait leur amie. Depuis quils étaient partis, le solitaire navait cessé de marmonner et de questionner la meneuse toute les cinq minutes. «Tu es sûre que ça va fonctionner ton machin?», «Une simple pierre serait capable de retrouver Kenna?», «Tu es certaine de ne pas avoir pris un simple galet sur la plage?», «Cest encore loin?», «Et si ça marchait pas? On fait quoi si ça marche pas?» Elle avait fini par ne plus lui répondre. Elle sarrêta soudain.

-Un problème?

Demanda Logan qui, un peu dans les nuages, avait bourré dans son frère qui sétait arrêté lui aussi.

-Pause.

Répondit-elle en posant son sac et en sasseyant à terre.

-Comment ça, pause ?!

Demanda Allister juste avant que le solitaire ne le fasse. Mais celui-ci s'indigna quand même.

-On est partis que depuis une heure ! Au plus on attend, au plus il risque de lui arriver quelque chose, tu sais bien quelle ne sait pas se défendre et on ne sait même pas si elle a un pouvoir.

-Évidemment quelle a des pouvoirs, vu la puissance magique quelle dégage ! Elle ne sait juste pas quelle en a et ne sait pas comment les utiliser. Et puis, cest pas comme si on pouvait laider. Vous savez quels sont les pouvoirs des élus ? Moi pas

Aucun ne répondit et Effie se releva.

-On y va ? Daprès la pierre on est plus très loin.

Elle se tourna vers Fenian.

-Et au plus vite on la retrouve, au plus vite tu pourras lui apprendre à se défendre !

Elle avait pointé du doigt le sabre quil tenait à la main et se remit en route.