Chapitre 5

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Kenna resta quelques minutes, immobile et silencieuse au-dessus de l'escalier mais n'entendit pas grand chose à ce que les deux hommes disaient. Elle allait se rapprocher pour mieux entendre quand un bruit venant de sa chambre la fit sursauter. Elle avança à pas de loup, ouvrit la porte, alluma la lumière et constata qu'il n'y avait rien. Elle allait repartir mais se figea quand un deuxième son se fit entendre. Il venait de la fenêtre qu'elle avait laissée entre-ouverte. Elle se rapprocha et vît avec effroi, en contre bas dans le jardin, que l'écureuil se faisait attaquer par un rapace. Sans réfléchir, elle se rua dans l'escalier, traversa le hall et le salon, et sortit en trombe. La nuit était tombée mais elle repéra vite lanimal ailé.

-Oust ! Va-t-en.

Cria-t-elle à l'oiseau. Elle agita les bras pour le faire partir mais rien ny fit. Micheal, qui avait entendu qu'elle était descendue sortit à son tour, suivi de Falkon.

-Qu'est ce qu'il se passe ici? Je t'avais demandé d'aller dans ta chambre.

Dit-il en marchant vers elle dun bon pas.

-L'écureuil ! Celui dont je n'arrête pas de te parler. Il se fait attaquer par un stupide poulet !

Falkon, qui était resté en retrait jusque là, s'avança et apporta ses doigts à sa bouche. Un long sifflement très strident et mélodieux en même temps se fit entendre. Le rapace se désintéressa alors de sa proie et, après avoir fait quelques figures dans les airs, se posa sur le bracelet en cuir sur l'avant bras du barbu.

-Ce poulet est un faucon petite. Et elle s'appelle Skye.

Lui dit il en se tournant vers la jeune fille éberluée. Il sourit puis se détourna et siffla une deuxième fois. Le faucon déploya ses ailes brunes et piqua d'un coup vers un buisson. Il en ressortit avec une petite souris coincée dans le bec.

-Et un faucon, ça chasse.

Elle allait ouvrir la bouche mais se fit couper.

-Kenna, il se fait tard.

Elle regarda autour d'elle mais l'écureuil avait disparu.

-Tu peux aller dans ta chambre et y rester s'il te plaît ?

Le ton de Micheal était étonnement doux mais sans appel.

La nuit, Kenna avait encore fait son horrible cauchemar à lexception près que, cette fois-ci, quand sa mère tombait, le sol disparaissait et elle tombait elle aussi, dans un gouffre sans fin. Et elle sétait réveillée en sursaut. Elle avait chaud et alluma son GSM pour regarder l'heure. 3:56. Elle se leva et, sans faire de bruit, alla chercher un verre d'eau dans la salle de bain pour se rafraîchir. Elle voulut aller dans le jardin prendre lair mais ne sachant pas si Falkon était resté dormir dans le salon, elle sortit par la porte de devant et s'assit sur les marches sous le porche. Il y avait un petit vent mais il était supportable. L'air frais lui fit du bien. Elle resta là quelques minutes les yeux fermés, à écouter le vent et la nuit mais sentit soudainement que quelque chose touchait sa jambe. Elle ouvrit les yeux et vit une petite boule feu collée à elle.

-Hey !

L'écureuil dressa une oreille.

-Ça va ?

Demanda-t-elle tout bas. Elle avance sa main pour le caresser puis suspendit son geste.

-Tu ne va pas me mordre cette fois?

Ne voyant aucun signe de réaction, elle mit prudemment sa main sur le rongeur qui arqua le dos. Elle le caressa pendant un temps indéfini. Le monde sembla s'arrêter. Il n'y avait plus de vent et les oiseaux s'étaient tus. Seule la respiration régulière de son nouvel ami et la sienne l'aidaient à ne pas perdre pied avec la réalité. Elle était prête à s'endormir quand, soudain, la porte s'ouvrit en grinçant dans son dos.

-Qu'est ce que tu fais dehors ? Je t'ai cherché partout !

Kenna, qui avait frôlé la crise cardiaque, se leva d'un bond.

-Tu m'as fait peur ! Désolé, j'ai fait un cauchemar. Besoin d'air frais. Tu dors pas ?

-Tu es là depuis combien de temps ?

Lui demanda-t-il d'un air étonné et lègérement inquiet.

-Heu Franchement j'en sait rien, je caressais

Elle pointa du doigt l'endroit où se trouvait l'écureuil deux minutes auparavant et pesta intérieurement.

-l'écureuil Enfin, quand il était là.

Décidément il allait la prendre pour une folle à parler toujours dun écureuil qui disparaissait à chaque fois quil arrivait. Micheal balaya la rue du regard avant de repporter son attention sur elle.

-Bon, rentre maintenant.

Il ouvrit la marche et elle le suivit mais s'arrêta juste avant de rentrer. Elle prit une dernière bouffée d'air. Le vent s'était levé et les oiseaux avaient recommencé à chanter.

Le reste de sa nuit fut dénuée de rêve et, dans laprès midi, voyant que le temps était magnifique, elle décida daller retrouver le parc ou elle s'était perdue le vendredi d'avant. Elle enfilla ses bottines, se prépara un sac avec un livre, une bouteille d'eau et, après avoir hésité entre une pomme et un scone, décida de prendre la pâtisserie. Elle ne savait pas où était Micheal, laissa un petit mot sur la table puis, après avoir hésité à prendre Greer avec, décida de la laisser à la maison. Elle sortit et partit à la recherche de lendroit qui, elle pensait, allait devenir un lieu ou elle aimerait se cacher. Elle se souvint du chemin et fut étonnée d'arriver si vite. Pour une fois quelle ne se perdait pas. L'endroit était aussi désert que la fois passée ce qui l'arrangea. Elle naimait pas les gens. Elle s'assit sur un banc ensoleillé et commença à lire son livre. Elle leva plusieurs fois les yeux de son bouquin, guettant un quelconque rongeur mais aucun signe de vie. Juste quelques canards et un chat de gouttière. Elle avait déjà lu une quinzaine de pages quand son ventre gargouilla, lui signalant qu'elle avait bien fait d'amener un goûter. Elle sortit le scone de son sac et commença à la manger par petites bouchées. « La gourmandise est un vilain défaut ! » lui rappelait toujours sa mère, le doigt levé, quand la petite Kenna finissait ses biscuites en deux deux. Elle sourit en pensant à ce chaleureux souvenir. Quand elle eut fini, elle se leva pour épousseter son jean et fit le tour du parc. Elle se dit qu'elle y viendrait plus souvent pour lire ou même dessiner et retourna s'asseoir. Elle lut encore une dizaine de chapitres quand elle sentit une goutte sur sa main. Elle leva les yeux vers le ciel qui était devenu noir et annonçait une tempête. Elle rangea le livre dans son sac au plus vite et se leva en maugreant. Elle commença à courir, voyant la pluie sintensifier, mais fut arrêtée par un gros chien qui lui aboya dessus.

-Ho ! Du calme !

Réussit elle à articuler et en faisant de légers mouvements avec ses bras même si elle était terrorisée. Le chien était très gros et lui fit penser à l'ours autant par son physique que par son attitude agressive. Le chien grognait, montrant de grandes dents et un homme arriva derrière lui. Elle aurait pu sen réjouir sil navait pas tenu un long sabre qui brilla sous la lumière dun éclaire qui déchira le ciel. Elle sentit sa tête bourdonner et son coeur saccélérer. Lhomme avança un peu plus près delle, un sourire mauvais sur le visage et Kenna fit un pas vers larrière, plus par réflexe.

-Ton protecteur à été idiot de te laisser sans surveillance. Heureusement pour moi, ça sera plus facile quhier.

Le Secret des Highlands {en Cours D'écriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant