Qu'est-ce que les rêves me demanderez-vous ? Est-ce un monde imaginaire, fait de magie et de créatures fantastiques qui nous bercent dans les flots de souvenirs de notre enfance ou est-ce un monde égoïste rempli de tromperies et d'objectifs inatteignables qui nous font, indégnablement, nous rappeler que nous pourrions être là-bas. On peut le voir de différentes façons mais si la vie nous donne l'opportunité de pouvoir choisir et même de construire notre propre vision des choses alors il faut la laisser faire, et surtout si on nous donne ce choix, il vaut mieux que ce soit pour le meilleur et non pour le pire. Vous ne croyez pas ?
À ce moment là, j'étais justement pris dans les filets brumeux de mon subconscient, entraîné par les mélodies de mes songes et baigné de l'agréable sensation d'être qui je voulais être ; car oui, j'avais décidé de voir ce monde comme un refuge que je ne pouvais atteindre que "s'ils" l'avaient décidé ainsi.
Contrairement à mon rêve, mon réveil, lui, fut des plus violents. Tellement violent que je tombai lamentablement de mon lit entraînant avec moi des flots de bouquins, cours et autres affaires d'un jeune étudiant de 18 ans.
8h58, je prie intérieurement pour que l'homme puisse être multitâches. Elle va m'étrangler, je n'ai pas encore fini de préparer ma valise, mes cheveux sont en bataille et mon haleine ne doit pas sentir la rose. En même temps, avoir passé la soirée à manger n'importe quoi en regardant des séries n'a pas dû beaucoup aider !
J'arrête de tergiverser et me précipite vers mon armoire, je prends un peu de tout et j'en viens même à emporter au passage des vêtements, sûrement sales, qui traînent au sol ! Je trouverais bien le temps de les passer à la machine quand nous nous arrêterons dans un hôtel. Non ?
Je file à la douche et ne prends même pas la peine de me passer un coup de sèche cheveux. Ils sécheront à l'air libre et comme pour mes vêtements je fais glisser tous les shampoings et savons qui me passent sous la main.
Bagages préparés, je n'oublie surtout pas d'emporter les clés de la voiture et bien sur mon appareil photo. C'est une de mes passions, j'adore capturer les moments de la vie, avec, je me sens maître du temps.
Ma petite sœur est encore endormie alors je lui laisse un post-it à sa porte. J'espère qu'elle s'en est remise. Susannah n'a pas arrêté de pleurer ces temps-ci. Mes parents eux sont déjà partis au travail. Je suis donc là, seul, dans un silence des plus reposant.
9h20, j'ai tout juste le temps d'arriver chez elle, elle n'habite qu'à quelques pâtés de maisons de chez moi mais mademoiselle a fixé le départ à 9h35, sous-entendu: " Polter devra être là à 9h30, pour avoir le temps de charger la voiture ".
Je cours alors jusqu'au pick up, entièrement pris en charge, et je lance tout à l'intérieur. Vu la maniaque, comme je l'appelle pour la taquiner, avec qui je vais passer le plus long voyage de ma vie, sera là, je n'ai pas à m'en faire pour le désordre. Je suis à peu près sûr qu'à peine arrivée chez elle, qu'elle s'empressera de tout remettre en ordre comme le jeux Tetris, juste après, bien sûr, m'avoir fait une ou deux remarques en disant à qu'elle point je vis comme un ado attardé.
Confiant de nature, je suis étrangement très angoissé. Bien sûr, rien n'avoir avec le fait que tu l'ai laissé sans aucunes explications, me dit ma
conscience.
J'attache ma ceinture, règle le son de la radio, tourne le rétroviseur et me voilà enfin parti.
En chemin, je passe devant Hatie's, la meilleure boulangerie de la ville. De ma fenêtre, je sens l'odeur du pain grillé et des croissants encore chauds. Je me délecte d'un tel spectacle olfactif. Je jette un coup d'œil au tableau de bord, 9h32. Tans pis, puisse le pouvoir des viennoiseries attendrir le monstre qui doit à présent m'en vouloir à mort !
Heureusement, à cette heure, tout le monde est déjà au travail, à part quelques enfants de l'école d'à côté en quête de sucreries pendant la récréation et... moi. Mais ne dit-on pas qu'il ne faut jamais oublier l'enfant qui est en soi.
Ça y est, gâteaux et bonbons en poche, je repars tout content, espérant qu'elle ne piquera aucune crise à cause de ce léger retard.
Je roule pendant environ 5 min encore et je la vois, elle, assise à quelques mètres de moi, sur une énorme valise cuivre à paillettes dorées. Ha !C'est bien un truc de fille ça.
Ses cheveux bruns attachés en une tresse lâche à l'arrière de sa tête, dégagent son visage fin et laissent voir son expression de colère mélangée à de l'impatience, dont je ne vais pas tarder à faire les frais.
Je me gare devant et sors de ma voiture. Elle se lève soudainement, accourt vers moi si vite que j'ai même cru qu'elle allait me frapper, mais la fille calme et sereine que je connais bien refait surface, laissant sa jumelle impulsive de côté.
- "Qu'est-ce que tu faisais pendant tout ce temps ?!"
- "Je chantais, ne vous déplaise"
- "Vous chantiez ? j'en suis fort aise : Et bien ! dansez maintenant"
- "Hahaha ! Je savais bien que je t'aurais, tu craques toujours"
Parce que oui, Roxanne fait partie de cette petite communauté de gens, qui adorent parler avec des répliques de films, des citations ou encore comme maintenant, avec des extraits de fables.
- "Arrête c'est pas drôle ! Je suis sérieuse là. On avait convenu qu'à 9h35 on devait décoller d'ici"
- "Allez relax Rox', on n'est pas pressé on a 3 jours de bagnole, on a le temps, ça va le faire"
- "J'espère pour toi sinon tu seras entièrement responsable et la note sera à ton nom, Hemon !"
J'avoue que son côté stressé et anxieux m'avait manqué.
Je me dirige vers la voiture, le plus lentement possible. La vie n'est pas, comme je le souhaiterais, une séquence de photos prises sur le fait. Je veux que ce voyage avec elle dure le plus longtemps possible. Nous ne nous sommes pas parlés depuis plus d'une semaine, autant dire un siècle quand on sait que c'est de nous qu'on parle.
Lorsque j'atteints notre moyen de transport, je me rends compte qu'elle n'a toujours pas bougé et je remarque son petit sourire, celui qu'elle fait à chaque fois qu'elle veut demander quelque chose en particulier, quand il s'agit de le demander à moi. Son sourire, puis son regard me montre ses valises, je comprends presque immédiatement l'idée qu'elle a derrière la tête. En bon gentleman que je suis, je me dirige vers ceux-ci. Elle suit méticuleusement tous mes mouvements et en vient même à me dicter où et comment placer ses bagages. Cette fille m'épuise !
Nous sommes enfin prêts à prendre la route. Elle s'installe n'oubliant surtout pas de prendre sa carte avec l'itinéraire.
Lunettes de soleil sur le nez, chaleur américaine, musique et, elle et moi.
YOU ARE READING
Une VIE Crescendo
Teen FictionCoachella ? Qui ne connaît pas Coachella le meilleur festival de musiques du monde ! La musique électronique, le hip-hop et le rock alternatif tout ça, tout le monde en rêve, sauf peut-être... elle. Quelques tickets de tombola vendus et la voilà ave...
