Chapitre 7 : Sans se relever

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《Avant de commencer ce chapitre j'aimerai vous parler de l'image du chapitre  (ou peut être cela porte un autre nom^^) donc tout d'abord je suis moi-même présente sur la photo, mais je ne vous dirai pas où je me trouve, à vous d'essayer de me trouver en commentaire ! ;p
Cette photo à été prise lors du spectacle Wagon 256331 fait à Brest, je vous invite à vous renseigner là-dessus et bien évidemment si vous habitez en région brestoise je ne peux que vous demander de me contacter en pv et je vous mettrez au courant des prochaines représentations de notre troupe :)
D'ailleurs c'est à la suite de ce spectacle que j'ai décidé d'écrire "le prix de la liberté" le thème global est quasiment le même, c'est à dire; la guerre, la déportation, la mort, les camps, la résistance etc....
Voilà ! Place au chapitre :D》

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-Ils sont fou ! Hurla une jeune fille à peine plus âgée que Colette, ils sont fou, fou, fou... Ils sont fou à lier !

Elle agitait les bras, semblait vouloir passer un message, gesticulait dans tout les sens, criait, se débattait face aux quelque femmes qui essayaient  de la maîtriser.

-Je sais où ils nous emmènent, je ne veux pas ! Je n'irai pas ! Ils sont fou ces allemands ! Je ne veux pas mourir ! Non lachez-moi ! Ils... ils veulent nous tuer ! Ils vont nous tuer, ils... sont fou... Finit t-elle dans un sanglot.

-Arrête ! Tais-toi ! Tu ne peux pas dire de telles choses ! S'ils ne t'ont pas tué l'autre jour c'est qu'ils ne compte pas le faire ! Nous allons aller dans une autre ville et sûrement travailler pour eux, articula Colette à la pauvre fille.

- Non ! Tu ne comprends donc pas ! Ils sont emmènent dans des camps pour nous tuer ! Sinon pourquoi serions-nous tous entassés dans ce wagon ?! Hein pourquoi ?! Tu vois, tu n'es pas capable de me répondre. Eh bien je le sais moi, je sais que nous allons mourir, que je vais mourir, tu vas mourir, ta famille va mourir ! Ils nous tueront tous ! Tu ne veux pas l'admettre, ni toi, ni personne ! Mais rends toi à l'évidence, nous sommes déjà morts...

Sa tirade achevée, un silence résonna, les respirations déjà saccadées se firent plus lentes et chacun comprit.

Une petite voix rompit le silence :
-Je m'appelle Colette, et toi ?

-Marcelle... Répondit t-elle des sanglots plein la voix.

Alors, dans l'obscurité du wagon à bestiau, notre jeune protagoniste empoigna la main de sa nouvelle compagne d'infortune, comme pour lui signifier qu'elle n'était pas seule dans cet enfer, et... l'enfer, il paraît que c'est déjà moins pire à deux.

-Colette, pas trop fort. J'ai mal.
-Ciel ! Ta main !? Mais ? Sursotta t-elle.
-Tu sais, tout le monde n'est pas aussi chanceux que les morts. Moi on a voulu me faire parler... J'ai parlé, mais trop tard.. je n'avais déjà plus d'ongles. Dans un sens c'est drôle tu ne trouves pas ?

Marcelle, qui sembla revivre un instant entonna d'un douce et faible voix

-Loin vers l'infini...

Fascinée par la pureté de la mélodie de son amie, Colette resta ébahie. Comment peut-on encore chanter dans ce monde fait de sang et de larmes ? De disait-elle.

- Colette, chante avec moi.
-Non, je ne saurai pas, murmura t-elle.
-Si tu vas savoir ! Aller chante ! Insista Marcelle en reprenant son couplet.

Loin vers l'infini s'étendent
De grands prés marécageux
Et là-bas nul oiseau ne chante
Sur les arbres secs et creux

Et déjà des voix amies se firent entendre, de l'autre bout du wagon on entendait :

Ô terre enfin libre
Où nous pourrons revivre,
Aimer, aimer.

Colette se décida enfin, accompagnée de Marcelle à la voix cristalline, elle chantait désormais à plein poumon :

Bruit des pas et bruit des armes
Sentinelles jours et nuits
Et du sang, et des cris, des larmes
La mort pour celui qui fuit.

Cette fois le wagon entier, plein d'espoir et de gaïté entonna en choeur :

Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira,
Liberté, liberté chérie
Je dirai :« Tu es à moi ! »

Un sourir d'espoir naquit sur les lèvres abîmées de Colette, elle regardait sa mère -souriante elle aussi- mais ce bonheur d'un instant ne serai t-il pas bientôt effacé ? Elle ne pû continuer de penser que déjà le dernier refrain se fit entendre, toute les voix à l'unisson :

Ô terre d'allégresse
Où nous pourrons sans cesse,
Aimer, aimer.....

Personne n'applaudit. Dans l'air résonnait encore le dernier verbe, ce verbe tant chéri, tant espéré : Aimer.
Avec ce qui l'attend, Colette pourra t-elle aimer un jour ?

Le prix de la Liberté Nơi câu chuyện tồn tại. Hãy khám phá bây giờ