Chapitre 5 : Vivons à l'envers

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Et ils riaient eux. Ils riaient fort, d'un rire gras, immonde. De leurs voix inhumaines ils s'esclafferent tous en choeur. Oh ils avaient un rire bête, et Colette voulu crier pour couvrir leurs rires ! Crier pour se détacher de cette machine infernale, crier pas pour la liberté, crier et rire pour que son rire fasse mourir le leur !

Les bochs ont tirés à blanc, seule une détonation se fit entendre. À ce moment là, Colette se croyait déjà aux limbes du paradis, mais son enfer n'était pas encore terminé.

"Pourquoi ? Demanda un homme pleurnichant. Pourquoi ne pas nous avoir tués ? Vous voulez nous faire souffrir c'est ça ? Tuez-nous nom de Dieu ! Vous m'avez déjà assez abîmé comme ça ! Et ma femme, oh Françoise je suis désolée pour tout ça, pardonne moi. Ma fille, ma petite fille, bon sang tuez nous vite, je vous en pris, laissez les... Ma fille je...."

Il ne pû finir sa plainte qu'une balle -cette fois bien réelle-, vint se loger dans son crâne
Cet homme était Edmond Lejeune, le père de Colette.

Elle avait tout entendu, tout vu, tout senti; les faibles paroles de son père, les pleurs de sa mère, les bruits stupéfaits de la foule, la détonation, le vide dans son cœur.

Elle ne voulu plus vivre. Vivre pourquoi, pour qui ? Se disait-elle.
Sa mère ne serai plus désormais qu'un triste fantôme fatigué, son père n'était plus, les allemands lui faisait mal, elle n'avait plus de repère, elle n'avait plus rien.
Ce fût l'image de son père qui lui vint à l'esprit, l'image d'un homme rêveur se créant toujours un monde artificiel dans ses songes. Alors elle eut une pensée pour lui, et voulu continuer le combat qui était le sien :
Elle allait vivre. Elle allait combattre pour vivre libre...

Voilà pour ce chapitre.
Vous comprenez maintenant pourquoi j'ai fais en sorte que le père de Colette soit un personnage comme froid et distant, je ne voulais pas que le lecteur s'attache trop à lui, sachant qu'il ne vivrait plus dans pas très longtemps...
D'ailleurs je tenais à vous préciser que cette histoire ne se terminera pas par un "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants." Non, cette histoire est TRISTE du début à la fin.
J'espère avoir des votes 😉》

Le prix de la Liberté Where stories live. Discover now