Sept années séparent le jour où Thomas a quitté Amber. Malgré les terribles souffrances qu'elle a enduré durant l'absence de Muller, Lias n'a jamais cessé de l'aimer. Désespérée, elle était loin de se douter qu'une personne, une seule, pouvait tout...
Ma vie avec Amber a été mouvementée du début à la fin. Je l'ai rencontré au lycée Molière à Paris. J'étais son professeur d'anglais. Elle était en dernière année, dans la filière économique et sociale. Ni brillante, ni désastreuse, son niveau général était tout à fait convenable.
Amber était très jolie et ça je l'ai immédiatement noté dès l'instant où j'avais posé mes yeux sur elle. Je me souviens que je me suis pas mal attardé sur son regard vert lorsqu'elle est entrée dans ma salle de classe et qu'elle a lâché un "plutôt mignon le prof" qui m'allait droit au coeur, la contemplant comme une déesse. Elle s'était ensuite rendue au fond de classe, près de son ex copain de l'époque, Lambert. Je lui avais alors demandé qui elle était et c'était avec une immense déception que je découvrais qu'elle était mon élève.
Mais ce n'était pas une élève comme les autres. Ce n'était pas une adolescente comme les autres. C'était une élève qui séduisait ses professeurs puis les faisait virer de l'établissement de son grand-père. Très vite, elle avait commencé à m'intriguer, à occuper toutes mes pensées. Étant persuadé qu'il y avait une explication à ce comportement outrant, je m'étais défier de percer le mystère Amber Lias. Plus je m'en approchais, malgré sa réticence, plus je savais que je m'aventurais sur un terrain glissant. Les quatre types avant moi en avaient payé les frais. La règle du lycée pour tous les professeurs de Molière était totalement claire et simplisme: bien qu'elle était sublime, il fallait éviter Amber Lias et il fallait la traiter comme on traiterait l'élève la moins agréable pour nos yeux. Mais plus je m'en approchais de cette jeune fille, plus je découvrais une adolescente fragile et torturée mentalement. Sous ses airs de pétasse du lycée au nombre d'ennemies incalculable, Amber était très sensible. Il s'agissait d'une enfant qui avait endossé la mort de sa mère, une enfant dont le père était souvent absent, dont la soeur avait quitté le foyer familial. Il s'agissait d'une enfant dont la famille était brisée, une qui ne souhaitait rien d'autre que de la compagnie. Et puisque personne ne semblait se dévouer pour lui fournir cette compagnie, je m'étais porté garant pour le faire. À mes risques et périls.
J'en ai payé les frais. J'avais perdu mon travail. Mais cela m'importait peu puisque j'avais gagné quelque chose avec bien plus de valeur: l'amour. Oui. J'étais très vite tombé amoureux de la petite fille de mon ancien patron. Elle était si attachante lorsqu'on avait réussi à gagner sa confiance. Je l'aimais et j'avais peur que cet amour, bien qu'elle me répétait sans cesse qu'il était réciproque, n'ait pas la meme intensité de son côté que du mien. Je l'aimais tellement que je n'en avais que faire du sida que nous pensions qu'elle avait. Je l'aimais tant que j'étais déjà prêt à l'épouser alors qu'elle était seulement âgée de 20 ans. Hélas, nous avons été séparé.
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Nous avons été séparés plusieurs fois. Mais notre amour était apparement d'une résistance hors norme. Nous avons donc fini par nous retrouver, comme toujours.
Londres a été l'endroit que nous avions finalement choisi pour vivre pleinement notre idylle. Nous avions opté pour le centre de la capitale anglaise, le côté plus vivant. D'abord nous avions loué un appartement miteux puisque c'était le seul disponible dans un quartier aussi demandé. Et, même si Amber m'a longtemps détesté car je lui avais arraché son confort parisien pour un lieu aussi modeste, elle s'est finalement improvisée décoratrice intérieure afin de modeler notre petit espace. C'était devenu notre petit cocon, une sorte de nid douillé dans lequel seul l'amour et la bonne humeur étaient maîtres. Nous avions finis par réellement l'aimer, cet apparement ancien, si bien que nous étions peinés lorsque nous avions dû le quitter pour un vaste loft non loin de là, trois mois plus tard.
