Epilogue.

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DEUX ANS APRÈS

Il m'a fallu du temps,
Il m'a fallu beaucoup de temps.
Mais je m'en suis sortie.

Assise, dans cette cabane où j'entends encore son rire résonner en écho, je le sens virevolter autour de moi.

Puis je me demande si il était heureux, si lorsqu'il me regardait dans les yeux, il ressentait juste un dixième de ce que moi je ressens aujourd'hui.
Parce que moi, son mal-être, sa douleur, sa souffrance, je le ressens au moins comme lui les ressentait.
J'ai atrocement mal et je suis la seule responsable de cette souffrance.
Mon cœur se serre quand je pense à lui et le pire c'est que je ne peux pas me dire "fais-ci ou fais-ça, il serait fier de toi" car il est parti dégoûté de moi et de mon comportement.

Isaac est sortit. Et il a continué son trafic. J'ai apprit à ne pas faire confiance aux gens, à sourire quelque soit la situation pour que ma tristesse soit invisible, autant pour moi que pour eux, tous ceux qui m'entourent.

Je m'en veux tellement pour Evan. Il était quelqu'un de bien.
Et je n'ai pas su le comprendre.
Il avait besoin de temps.
Et je n'ai pas su le lui donner.
J'ai été minable.
Et chaque jour je me le rappelle.

Lors de son enterrement, il y a deux ans jour pour jour, le prêtre a dit

"Nous souhaitons à Evan de rester en paix, avec lui même car le suicide est une réconciliation avec sois-même."

Evan s'était suicidé. Il a pris du stilnox, et il a sauté du haut d'un bâtiment de sept étages.

Alors souvent je prend du stilnox. J'essaie de ressentir ce que lui a senti. Je marche au bord de l'abîme. Et je le sens qu'il me pousse. Il ne veut pas que je tombe. Il me parle lorsque je prend du stilnox. Il me sourit aussi. Lorsque je prend du stilnox, nous sommes ensemble. Et c'est ce que je veux.

Ce qui me retient?

Milo.

Je ne sais pas si je dois le remercier mais je suis en vie. Détruite, mais en vie.

Paradoxe non ?

Je suis tombée sur cette citation il y a peu de temps :

"Parce qu'au final, nous savons tous qu'une vie brisée ne peut soutenir à elle seule les débris d'un cœur annihilé."

Et c'est comme ça que se termine l'histoire, aussi furtivement qu'elle est apparut. Par un simple claquement de doigt.

FIN

"Mauvais numéro princesse"Where stories live. Discover now