- Allons-y, dit Patrice.

Mon téléphone se met à sonner, je le sors et observe le numéro de ma mère, je raccroche et poursuit mon chemin.

Les appels de ma mère son rare et quand elle me téléphone, la conversation tourne toujours en reproche.

- Où est encore passé Olivier? Grogne Patrice.

- La dernière fois où je l'ai vu, il était avec une demoiselle.

- Putain, marmonne-t-il avant de poursuivre, allez le chercher et rapidement!

Je retourne rapidement, enfin rapidement est un bien grand mot, je reprends. Je retourne le plus rapidement possible que je puisse faire en talon en direction du hall où je l'observe se diriger vers une pièce. La blonde claque la porte que j'empresse d'ouvrir en cachant mes yeux.

- Je ne veux pas voir ni savoir ce qu'il ce passe dans cette pièce mais Patrice t'attend rapidement. Je ne bouge pas d'ici donc rhabille toi rapidement.

J'entends des chuchotements mais je n'y prends pas attention. Le fait de savoir qu'ils étaient en trin d'entreprendre quelque chose me dégoûte.

- On ne fait rien, tu peux ouvrir tes yeux.

Je n'écoute pas et sors de la pièce en laissant la porte ouverte. Des pas se font entendre derrière moi, je sais qu'il me suit. Nous retournons à notre table et nous installons là où le serveur l'indique. C'est une table ronde qui peut contenir une dizaine de personnes sauf qu'au nombre de siège nous sommes six. Je suis entre Patrice et le playboy, super.

Je soupire le plus discrètement possible et poursuis mon rôle de pot de fleur.

- Appel le chauffeur et dit lui de venir dans une heure, m'ordonne-t-il.

- Très bien.

Le dessert n'est pas encore servit que déjà les convives se lèvent afin de rejoindre la seconde pièce afin de poursuivre la soirée. Je me souviens de l'intervention d'Olivier il y a deux jours lorsqu'il m'annonçait que personne ne mangeait, du moins les femmes faisaient semblant. Tout à coup, Patrice se lève à son tour et rejoint une femme se trouvant à l'autre bout de la pièce. Je ne peux pas voir son visage mais sa robe émeraude met en valeur sa courte chevelure blonde et ses longues jambes.

- C'est Iris, me chuchote Olivier.

Je fais comme si je n'avais rien entendu et prends mon téléphone afin de prévenir le chauffeur d'être prêt à s'en aller. Je décide à mon tour de quitter la soirée, je me lève et me dirige vers la sortie, je m'assied sur les grandes marches qui relient le jardin au château et cherche un numéro de taxi afin de laisser la seconde voiture à Olivier.

- Dans trois heures?! C'est une blague! Grogné-je en raccrochant.

C'est le cinquième taxi qui est indisponible, cela commence à bien faire. J'en viens même à décider de prendre la voiture au risque de m'attirer encore plus les foudres d'Olivier au risque de me faire virer cette fois-ci puisque c'est quand même lui la star du football et non moi.

- Je te cherchais dit-il en s'installant à mes côtés.

- Et bien tu m'as trouvé.

- Tu fais quoi assise toute seule à l'entrée?

- Un taxi, lâché-je.

- Un taxi?

- Oui je veux rentrer.

- Merci j'avais compris mais pourquoi pas prendre la voiture?

- Parce que tu serais coincé ici à attendre que le chauffeur fasse demi tour.

- Et donc?

- Et donc je ne voulais pas, je souris en reprenant, c'est vrai que dit comme ça cela peut paraître con mais... je voulais simplement pas que tu patientes et risque de te retrouver à chercher un taxi.

- Chose que tu fais actuellement.

- Je ne suis pas célèbre Olivier, je ne veux pas perdre mon stage parce qu'un chauffeur te filme à ton insu même si c'est ce que tu veux.

Il ne cherche même pas à me contredire et après un long silence il poursuit.

- Je n'étais pas sur le point de coucher avec elle.

Je décide de ne pas relever son intervention. Il tente simplement de changer de sujet et je n'ai pas envie d'une énième dispute avec cet homme. Je suis fatiguée et l'appel de ma mère n'arrange en rien mon humeur. J'ai juste envie de m'allonger et de dormir seulement tout ne ce passe pas comme prévu... Après avoir décidé de m'accompagné à l'hôtel, nous nous dirigeons chacun vers nos chambres respectives jusqu'au moment où un valet présent dans l'ascenseur nous indique que mon étage est inaccessible, un abrutis a laissé le robinet de sa baignoire ouverte, bien évidemment l'étage est inondé. Je soupire en espèrent que mes vêtements ainsi que mes dossiers soient intacte. Comme les mauvaises nouvelles n'arrivent jamais seules voilà que ma mère me téléphone à nouveau et laisse un message vocal plus un sms disant:

C'est urgent Julie, arrête de faire l'enfant et répond, c'est au sujet de ta soeur.

Mon rythme cardiaque augmente, ce simple message m'énerve. Je laisse alors tomber le téléphone qui éclate contre le sol de la cabine. Le valet sors rapidement de la cabine tandis que la main d'Olivier se pose affectueusement contre mon dos qu'il caresse lentement. Ce geste, ce contact provoque un sentiment assez inhabituel et difficile à expliquer.

- Descendons ici, dit-il en me poussant délicatement en dehors de l'ascenseur.

Je le suis sans broncher, je suis fatigué et je n'ai pas envie de me retrouver seule.

Il ne me lâche pas et sors difficilement la clé magnétique de sa poche. Il ouvre la porte et m'invite de son autre main à entrer.

- Assied toi, je reviens.

Je m'exécute et m'affale sur le canapé qui était encore son lit hier encore.

- Tiens, me tend-il un verre, je crois tu en as besoin.

- Je ne bois pas d'al...

- Je sais Julie, me coupe-t-il en s'installant près de moi, très près de moi, tellement près que j'en frissonne.

Je ferme les yeux en essayant de faire sortir ce genre de pensé totalement inapproprié dans ce contexte. Je pose alors mes lèvres contre le verre remplis d'une liqueur rouge et avale une gorgée. Le goût n'est pas déplaisant cependant le taux de sucre doit l'être.

- Tu vois ce n'est pas si mauvais, ajoute-t-il en terminant son verre, ça fait parfois du bien de boire un verre de vin dans un verre qui n'est pas crée à cet usage.

- C'est vrai que c'est complètement insensé de boire du vin dans un gobelet! Quel honte!!

Il ricane en agrippant ma nuque qu'il tourne afin de me retrouver les yeux dans les yeux.

- Je ne vais pas te demander ce que tu as vu sur ton téléphone non pas que je m'en fiche mais tout simplement parce que j'aimerai qu'on fasse ça si cela m'arrive. Mais tu vas rester ici et passer la soirée avec moi d'accord?

Je l'observe sans rien dire, surprise de cette nouvelle facette.

- Mais...

- Je n'ai pas terminé, lâche-t-il fermement avant de poursuivre, pas de pique, pas de discussion au sujet du travail d'accord? Ce soir on va oublier cette journée et tous les événements ainsi que notre petite guerre que nous reprendrons bien évidemment demain parce que je t'en veux de m'avoir dénoncé à Patrice mais j'ai dit qu'on ne parlait pas de travail alors à ta santé, termine-t-il par dire en buvant son verre.

- Merci.

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⏰ Last updated: May 06, 2018 ⏰

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