Chapitre 3

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— Joris?

Il relève sa tête de mon entre-jambe, et me fixe attendant que je poursuivre.

— Tu devrais rentrer chez toi.

— Quoi? Sérieux?

— Oui.

— Vraiment?

Je lève les yeux au ciel en remettant ma culotte.

— Claque la porte quand tu sors s'il te plaît.

Je termine cette phrase en me retranchant dans ma petite salle de bain. Putain qu'est ce qu'il peut être collant!

— Bon, beh à plus.

J'émet un soupire de soulagement lorsque la porte se ferme.

(...)

— C'est la première fois que ça m'arrive! Puis arrête de rire!

Les gloussements de Sonia s'accentuent ce qui me pousse à raccrocher. Ce moquer de moi parce que je n'ai pas mouillée lorsque Joris avait sa langue sur mon clitoris au lieu de me réconforter... Bon je reconnais qu'il y a de quoi rire, mais je suis frustrée du déroulement général de cette journée alors oui j'ai le droit de lui raccrocher au nez sans aucune raison valable.

Au moment où je réussi enfin à trouver le sommeil mon téléphone sonne. Je grogne en ouvrant mon œil gauche afin de regarder le nom affiché sur l'écran. Si c'est encore Sonia je sens que je vais l'assassiner. Mr G. s'affiche sur l'écran, finalement j'aurai préféré que ça soit elle que le nom de mon boss.  Je me retrouve en une fraction de seconde réveillée prête à lui répondre même à cette heure si tardive.

  — Demain rendez-vous à 6 heures dans mon bureau.

Je n'ai ni le temps de répondre, ni d'émettre un quelconque son, qu'il a déjà raccrocher. Et bien entendu il ne s'est pas excusé de me téléphoner à 3 heures du mat. La journée de demain enfin celle qui commencera dans 3 heures s'annonce déjà difficile.

Puisqu'il ne me reste qu'officiellement une heure pour dormir sachant que mes cernes seront au rendez-vous, je me lève et me dirige vers le réfrigérateur, y sors deux cuillères à soupe que je plaque contre mes yeux. Je préfère optimiser cette heure à  combattre mes poches.  D'après Sonia le système des cuillères serait infaillible je préfère tout de même ajouter à cela deux patchs au thé vert  histoire de miser sur la sécurité. Je n'ai pas envie que mon boss pense que je fais la fête tous les soirs.

Après cette heure de torture beauté, je me plante devant mon dressing hésitant entre deux tenues. J'opte finalement pour une robe noir moulante s'arrêtant en dessous des genoux, accompagnée d'escarpins moins audacieux cette fois-ci et avec un talon assez gros en clin d'oeil à la remarque d'hier. Il est bientôt la demie, je décide de prendre mon thé à emporter dans un verre isotherme afin de ne pas risquer d'être en retard. 

  — Vous êtes en retard mademoiselle.

Je regarde ma montre en fronçant les sourcils.

— En avance vous voulez-dire. Il n'est pas six heures encore.

Il se lève de son fauteuil, s'approche de moi avec un dossier sous son bras droit. Son costume d'aujourd'hui est identique à celui qu'il avait hier sauf la couleur de l'intérieur des poches qui sont rouges. 

  — J'ai un nouveau dossier pour vous, j'espère que vous y prêterai plus attention qu'à ceux d'hier.

Cette phrase sonne comme un reproche, ai-je raté un élément important hier?

À bout de souffle.Where stories live. Discover now