Chapitre 9

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Son costume noir est d'une simplicité fulgurante mais porté par cet homme il devient unique. Je secoue ma tête lorsque je m'aperçois que mes pensées divaguent. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, cet homme avec un caractère si repoussant arrive à m'attirer physiquement. Sonia me dirait que c'est le manque d'activité avec Joris, je pense que c'est le cas.

La sonnerie de l'ascenseur me ramène sur terre. Je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule et observe Olivier qui me fait signer d'entrer dans cet ascenseur habituellement immense mais qui me parait si étroit et vide, trop vide. J'inspire profondément afin de ralentir les battements de mon coeur trop rapide à mon goût.

  — Tout va bien Julia?

— Si vous m'appelez encore une fois Julia je vous jure que je vous étrangle. J'ai été patiente toute la journée mais maintenant stop!

Comme à son habitude il ricane en me lançant son habituel regard mesquin.

— Julia, Julie, c'est le même prénom au final, seulement je trouve ça plus sexy avec un a.

— Je me fou de ce que vous aimez.

— Vraiment? Pourtant vous m'avez choisi  des mocassins à glands. 

— J'observe beaucoup monsieur et c'est mon travail.  

— Donc après m'avoir observer dans mon intimité vous passez directement à monsieur? Il ricane puis reprend. Moi qui pensais que nous passerons au tutoiement.

—   Dans votre intimité? Le fait d'avoir vu deux centimètres de votre peau vous appelez ça intimité? Dans ce cas le fait que vous m'ayez vu en serviette relève d'une relation sexuel indirecte? Dis-je en éclatant de rire.

Il me regarde, surpris de mon audace puis éclate de rire.

—  Bien joué Julie, dit-il en posant sa main contre le creux de mes reins afin de délicatement me pousser vers la sortie de l'ascenseur.

Je ressens à nouveau ce sentiment de plénitude sans forcément de raison puisque ce n'est absolument pas quelqu'un d'apaisant bien au contraire. Ceci dit ce nouveau sentiment ne me déplaît pas. 

Je le regarde du coin de l'oeil et lui lance un petit sourire qu'il me rend aussitôt. Une fois devant la voiture il enlève sa main et je me sens nue, comme si celle-ci m'habillait. 

Bon sang, que m'arrive-t-il?!

— Bonjour monsieur, dis-je en m'installant dans le 4x4.

— Julie, j'espère que vous avez pris de quoi noter vu le minuscule sac avec vous.

— Tout sera noté dans ma tablette qui rentre parfaitement dans ma pochette monsieur.

Olivier se retient de rire.

— Tout va bien Olive?

— Oui et toi Patrice, tu as fait  bon voyage?

— Très bon merci.

Le trajet est assez rapide, ceci dit le big boss était au téléphone tout le long et Olivier ne cesse de me jeter des regards malicieux comme il le fait si bien. Je reste stoïque et professionnel devant Patrice.

— Entrez, je vous rejoins dans une vingtaine de minutes.

Nous acquiesçons et entrons dans la demeure tandis que Patrice se dirige vers une autre porte. 

 Je pensais que c'était une petite soirée, pas une super fête avec de super gens, chuchoté-je à Olivier.

Il sourit en ouvrant la porte.

C'est toujours comme ça, tu vas rapidement t'y faire.

M'y faire? Je n'en suis pas certaine.

La demeure est immense, et une centaine de personne voire plus est présente à l'intérieur. Je me sens si gênée avec mes chaussures à soixante-dix euros alors que toutes les femmes présentent sont soit en louboutin ou bien des chaussures coûtant plus de huit-cent euros.

— Ne jamais se comparer, me lâche-t-il près de l'oreille. 

Je suis surprise par son intervention, c'est comme s'il lisait dans mes pensées. Je me contente de lui sourire timidement en prenant la coupe de champagne qu'il me tend.

— Merci.

— J'ai envie de fumer, je déteste ce genre de soirée, vous m'accompagnez?

— Pardon? Vous n'avez pas le droit de fumer!

— Je sais, mais vous comprenez qu'il est difficile de ne pas avoir envie avec tout ces gens si ennuyant.

Je rigole, il a totalement raison. Les femmes sont figées, comme si elles étaient présente seulement dans le but de se montrer et de montrer leur fortune, du moins celle de leur mari.

— C'est botox et compagnie, allez s'il vous plaît allons dehors avant que Patrice revienne. Ensuite nous irons saluer les hôtes.

— De toute manière je n'ai pas tellement le choix, dis-je en me dirigeant vers la terrasse.  

  Il empoigne ma taille et m'attire contre lui avant de me chuchoter.

— Ce n'est pas de ce côté mademoiselle.

Il garde sa main et me dirige vers le fond du hall d'entrée.

—  Vous connaissez l'endroit je suppose.   

—  En effet. 

Nous arrivons à destination, le vaste jardin orné de guirlande lumineuse est magnifique. La piscine digne d'une compétition olympique reflète les lumières. Tout est beau et aucune personne présente ici semble y prêter attention. Cependant le serveur est sans doute la star de la soirée, non pas qu'il soit charmant mais le fait est qu'il tienne un plateau garnis de champagne et d'alcool en tout genre.

— Elles sont pratiquement toutes alcooliques.

— Vous ne les portez pas dans votre coeur.

— Bonne réponse, dit-il en sortant de sa poche un étui en cuir marron.

— Vous en voulez une?

— Non merci.   

Il porte lentement la cigarette à  ses lèvres qu'il pince afin de pouvoir sortir son briquet à damier.

— Pourquoi fumer?  

— Pourquoi pas? Répond-il en faisant sortir la fumer par le coin de sa bouche.

— Parce que vous êtes un joueur de football professionnel et que c'est très dangereux donc formellement interdit.

Il sourit en me fixant.

— C'est gentil de votre part de vouloir faire attention à moi. 

— Quoi? Non! Je m'en fiche, seulement c'est de mon devoir de vous le dire!

— Votre devoir est surtout de le rapporter à Patrice, dit-il en se rapprochant de moi avant de poursuivre. Mais je sais que vous ne le ferez pas. Pas vrai Julie?

— Vous pensez réellement que je vais risquer mon stage pour vos beau yeux? 

Je continue ma progression vers lui qui ne bouge plus. Je m'avance à quelques centimètres de sa bouche et prend sa cigarette avant de l'écraser contre la pierre d'une statue.

— Vous êtes sur de vous Olivier mais sachez que je le suis aussi, dis-je en tournant les talons.

Ma marche et lente et assurée. Je l'entends grogner avant de me rattraper en direction du hall d'entrée où j'aperçois le big boss s'impatienter.

 

À bout de souffle.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora