Chapitre 5

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Le Garden comme son nom l'indique est un vaste jardin aménagé en café en plein coeur de la capitale. Nous entrons à l'intérieur après avoir laissé les clés au voiturier, puis nous traversons une sorte d'allée fleurie de rose blanche  avant de rejoindre cette immense terrasse où tout est parfaitement disposé. Des tables en fer forgé pastel près d'une fontaine, aux fauteuils en lin blanc près d'une piscine.  Tout est fait en sorte que l'on se sente apaisé dans ce lieu.

— Vous avez une préférence? Me demande-t-il.

— Pardon?

Il rigole avant de reprendre.

— Moi aussi j'étais comme vous la première fois.

Je lui jette un coup d'oeil afin qu'il poursuive.

— C'est apaisant comme endroit, finit-il par lâcher.

C'est vrai que ce lieu calme les esprits. J'imagine que ça doit lui faire du bien étant donné que sa vie ne doit pas être de tout repos...

Je souris timidement lorsqu'il m'invite à m'installer à une table située  dans une alcôve à l'abris des regards. Ce petit renforcement fait face à une mini forêt artificielle où se trouve deux balançoires blanches. Au même moment son téléphone sonne à nouveau, j'en profite pour l'observer du coin de l'oeil et remarque qu'il soupire avant de reposer sur la table. Il se tourne alors vers moi et me demande.

— Pourquoi vous?

— Pourquoi moi?

— Oui, pourquoi Patrice vous a choisi?

Un serveur interrompt brièvement notre début de conversation afin de prendre notre commande. Celui-ci jette quelques coups d'oeil en ma direction, ce qui semble déplaire à mon compagnon de table.

— Deux verres de virgin mijoto, dit-il fermement.

Sa voix est plus autoritaire tout comme son regard cependant le serveur n'en démord pas moins. Je sens ce combat de testostérone autours de moi, petit bout de viande face à ces lions. Une fois le serveur parti, je le fixe.

— Qui vous a dit que je voulais ça?

— J'ai tendance à vouloir tout contrôler.


Je lève mes yeux au ciel et me rend compte qu'à aucun moment je ne lui ai dit que j'avais une mini cooper.

  —  Comment savez-vous la marque de ma voiture?

Il me regarde un instant puis éclate de rire au point que le personnel nous lance quelques regards surpris avant de reprendre leur travail.

—  Vous en avez mis du temps.

—  Alors? Insisté-je.

Le serveur dépose nos verres, Olivier fait comme si celui-ci n'était pas là et continue de rire.

—  Il me semble que je vous ai posé une question avant.

Il arbore un sourire vainqueur lorsqu'il aperçoit mes yeux levés aux ciel.

— J'ai tout simplement pas lâché l'affaire face à ses refus.
— Combien?
— Beaucoup, vraiment beaucoup.

Il sourit avant de reprendre.

— Après combien de temps a-t-il accepté ?

— Six mois.

Son regard est presque admiratif ce qui me procure un sentiment de fierté. Peu de gens, voire personne sauf Sonia et peut-être Joris on ce genre de regard envers moi. Il est vrai que ma famille ne m'a jamais vraiment soutenu, ni lorsque j'ai pris la décision d'aller vivre à Paris et encore moins lorsque j'ai émis mon choix de créer mon entreprise de management et coaching. Impensable pour eux qui me voyais avocate ou médecin... Le genre de stéréotype de l'enfant parfait.


À bout de souffle.Where stories live. Discover now