N'oublie pas

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Benjamin

Il y a déjà un mois de cela, j'ai embrassé ma meilleure amie. Sur un coup de tête, mais là je suis fier de l'avoir fait. Elle ne m'a pas repoussé, au contraire, elle a mis ses mais autour de mon cou pour que je m'approche. Je lui rend visite une fois par semaine minimum. Avec le secondaire, c'est difficile, mais je le fais tout de même.

Les gens à l'école ont tous oublié mon amie, mais maintenant petite amie internée. Sauf Sam qui sait tout.

Parlant de lui, je me délaisse un peu de lui. Son ombre noire est presque étoufféee et les autres ne l'embêtent plus.

Même l'intimidateur commence à être sympa avec moi. Je me laisse faire. Il l'a oublié totalement.

Moi, je n'oublierais jamais ma Rose.

Rose

La semaine, je parle à Layla.

Elle se renferme dès que j'essaie d'aborder plus sur le sujet.
Je lui laisse le temps, elle n'a que dix ans.

Le soir, elle va dans sa chambre plus tôt que tout le monde. J'ignore ce qu'elle fait. Peut-être parle-t-elle aux morts et qu'elle ne veut pas que les autres l'a juge...

- Salut Layla, tu as passé une bonne nuit?
- Pas vraiment, toujours le même cauchemars.
- Qui était?
- Ça ne te regarde pas

Elle se renferme de plus en plus dans sa coquille et l'ombre noir prend tranquillement de l'ampleur.

Je joue mes cartes.

- Je suis comme toi Layla, j'ai été internée ici au même moment. On se ressemble quand même.
- Non... Tu as tort Rose. On ne ressemble pas du tout. Tu as envie de quitter cette endroit depuis longtemps, mais moi non. Je me sens en sécurité ici.
- Quoi? Comment cela?
- Je suis loin de lui.

J'attends qu'elle élabore plus sa réponse, mais elle ne fit rien.

- Que veux-tu dire?

Impatiente, elle pousse un long soupir et me dit l'affreuse vérité:

- Je me sens en sécurité de mon père qui m'a agressé sexuellement.

Elle reprend son crayon et continue de colorier comme si de rien ne s'était passé.

Je suis sur le choc.

- Depuis quand ?
- Depuis que maman le sait, mais cela durait depuis deux ans sans qu'elle le sache. Je ne savais pas ce qu'il faisait. Il me tenait fortement mes bras frêles et me disait de garder le silence. Ce qui était insupportable avec son poids sur moi. À la fin de chaque fois qu'il le faisait, il me disait de ne pas le dire à maman...
- Il t'a violé...
- Les juges pensent que j'ai subi un traumatisme dans mon cerveau. Certainement, mais je suis plutôt ici pour lui échapper.

C'est sa dernière phrase avant le dodo.

Mon sommeil est dérangé par des cauchemars. Plus effrayants les uns que les autres. Je crois que j'ai plus peur qu'elle.

Je met mes mains sur ma tête, prend mes cheveux et commencent à les tirer.

Moi qui croyait être à l'abri de tout avec ma remontée grâce à l'amour de Benjamin, voilà que je souffre encore.

À sa place.

Je te surveilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant