Je te surveille

Reste fort.

Benjamin

Sam va bien. Certe, il est resté longtemps sous l'eau donc ses poumons se sont remplis de liquide avant d'être asphyxié et tomber dans le coma. J'ai pu lui rendre visite, pendant qu'il dormait. Il est quand même entre la vie et la mort...

L'ombre noir a vraiment diminué de volume et toujours pas de diable au-dessus de sa tête. Tout va pour le mieux. C'était il y a quelques mois.

Je pédale à vélo pour aller voir Rose.
Même si elle me rejete et me fait subir encore une de ses horribles peines, je saurais au moins que je suis fort.

Rose
Deux ans...
Deux années a mourir lentement.
J'ai l'impression que ça en fait 200 ans.
Sérieusement, je ne peux plus. Trop au-dessus de mes forces, je ne suis pas assez forte. Tout ce que je voudrais, c'est de fuir, comme je l'ai fais, mais ma fenêtre de chambre est barricadée.

Tout ce qu'il me reste à faire, c'est de parler aux morts.
Ça fait peur dit de même, mais c'est ce que je fais depuis que je suis levée.

-Je voudrais être à ta place Rose, redevenir vivant. La vie était si belle, si rayonnante... J'avais une femme magnifique et des projets de vie.

Je me retourne vers le fantôme, flottant devant mon lit.

- Écoute, c'est mieux où tu es... Tu n'as plus aucune raison d'avoir peur, d'être jugé. Tu es mort, donc tu ne crains plus la mort qui peut venir n'importe quand.
- J'avais une belle vie... Avant que je sois accusé d'avoir tué une petite fille. Cause de maladie mentale comme ils disent.

Un vent froid me parcourt le corps pendant que le fantôme disparaît dans la fenêtre. Le grand retour d'Isaac...

- Reste forte Rose.
- Comment veux-tu que je reste forte merde! Deux ans, deux ans que je suis seule, que mes parents ne sont pas revenus, deux ans à pourrir ici! Et tu veux que je reste forte ?
- Reste forte pour les prochains.
-Les prochains? Ah oui, les prochains que je vais devoir aider avant qu'ils ne meurent.
Ne comprends-tu pas que c'est moi qui a besoin d'aide?
- Je sais que le travail demandé en demande beaucoup.

J'arrive pour rouspéter, mais la porte s'ouvre.
Une employée est là, Benjamin à la hauteur de son épaule. Il a grandi.
Quand celle-ci fut partit, Benjamin salua poliment Isaac pour ensuite me prendre dans ses bras. Je m'accrochais à lui comme une bouée de sauvetage.

- Benjamin, je suis si désolée de t'avoir rejeté.
- Moi de t'avoir abandonné...

On se lâche et je le vois pleurer.

- Tu as gardé mon bracelet.

J'observe mon poignet, je ne m'en suis pas rendue compte.

- Écoute peu importe ce qui arrivera avec toute cette histoire, on s'en sortira ensemble.
- Je l'espère...

Je l'ai dis d'une toute petite voix, presque comme un murmure.

- Je te le jure Rose, parce que je t'aime et que notre amitié survivra à toutes les épreuves.

Ooh j'aurais tant voulu le croire... Tout peut arriver.