Chapitre 1

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21 juillet 2014, dans le train en direction de Paris.

Cela fait une demi-heure que je suis assise dans ce fauteuil peu confortable, et je suis à deux doigts d'avoir une crise d'angoisse. Mais que m'a-t-il prit ? Pourquoi ai-je déposé ma candidature à Paris ?  Je dois partir, je ne peux pas aller à Paris, je n'y survivrais pas. Je m'agite sur mon siège et prépare un plan pour sortir d'ici. A la prochaine escale, à Toulon, je sortirai de ce train qui rejoint les Enfers. Quitte à arrêter les études, je peux devenir barmaid s'il le faut, ou serveuse. Quelque chose qui ne mérite pas de monter à Paris, ville des horreurs, de mes cauchemars.

Toulon, je dois descendre là, partir et m'enfuir. Peut-être que ma grand-mère ne m'en voudra pas, peut-être qu'elle me comprendra. Je dois partir, je risque de mourir si je ne descends pas là.

- Excuse-moi, je peux me mettre là ?

Je sursaute à l'entente de cette voix grave et lève la tête, j'ai la main suspendu au-dessus de mon sac. J'ouvre la bouche mais aucun son ne veut sortir. J'ai perdu ma voix, je ne peux plus parler. Mes yeux s'emplissent de larmes à ce moment-là, c'est trop. Beaucoup trop. Je me lève du siège pendant que le jeune homme en face de moi me regarde d'un air inquiet. Il jette rapidement un coup d'œil vers mes affaires avant de se pencher vers celles-ci. Mais où est-ce qu'il se croit celui-ci ? Je m'apprête à répliquer, mais je suis toujours aussi muette. Il attrape un papier et le lit.

- Paris ? demande-t-il en me lançant un regard par-dessus mon billet de train.

Je n'ose plus bouger, de toute façon j'en serai incapable. L'inconnu sourit doucement avant de s'asseoir.

- J'y vais aussi, c'est pour quoi toi ?

Je me rassois doucement, le train vient de redémarrer. C'est trop tard maintenant. Les yeux pleins de larmes, je me racle la gorge et murmure :

- Merci.

Je ferme les yeux doucement, j'ai l'impression que cet individu est un messager du diable, envoyé spécialement pour m'empêcher de descendre du train et m'entraîner tout droit en Enfer. Mais, d'un autre côté, je me dis que c'est peut-être un ange venu du ciel, un cadeau de mes parents. Que le destin me l'a mis sur ma route pour que je reste dans ce train, parce que même si je flippe rien qu'à l'idée d'être à Paris, je sais que je l'aurais regretté. Je rouvre les yeux lentement, l'inconnu me regarde toujours, il est désormais assis en face de moi et je l'observe rapidement, il a un t-shirt gris qui le moule parfaitement, et des tatouages courent tout au long de ses bras, ce qui le rend encore plus sexy. Il est brun aux yeux marrons très foncés, il sourit document et j'aperçois une petite fossette, il fait plus gamin avec ça.

- Je croyais que tu étais muette, reprend-il.

Je rigole doucement pendant qu'un sourire nait sur son visage.

- Non, je... J'ai un peu paniqué.

Je souris légèrement à mon tour avant de me souvenir de sa question précédente, à laquelle je n'avais pas répondu :

- Je vais à Paris pour commencer mes études, et toi ?
- Je rejoins mon frère jusqu'à la fin des vacances, mais comme je passe presque ma vie à la capitale, je pense que je devrais me prendre un appartement et déménager complètement.

J'opine de la tête.

- Effectivement, il serait plus préférable d'y habiter totalement dans ce cas-là !
- Oui, je crois aussi ! Je peux savoir quel genre d'étude tu vas entamer ?
- Médecine.
- Ah, jolie blonde veut sauver les gens !

Sauver les gens ? Effectivement, mais je devrais également apprendre à me sauver moi-même avant tout. Je fronce, malgré tout, les sourcils, jolie blonde ? Sérieusement ? Je commençais à l'apprécier, mais je crois que le fait de m'appeler comme ça ne passera pas.

C'était un jour d'étéWhere stories live. Discover now