Prologue

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Je porte ma main droite à ma tempe qui vient de recevoir un coup puissamment envoyé. Mes doigts entrent en contact avec un liquide poisseux que j'identifie sans problème. Du sang, beaucoup de sang, trop de sang. La douleur est telle que je ne la sens plus, au bord de l'évanouissement. Il ne doit pas me rester plus de quelques minutes à vivre. Je jette un coup d'œil à ma montre. Ce n'est même plus une question de minutes. Je suis d'ailleurs étonnée que le choc ne m'ait pas encore envoyée au tapis. Je croyais que mourir prenait plus de temps qu'une poignée de secondes, le temps de voir la rétrospective de sa vie. Soit il ne s'est rien passé durant ma courte existence, soit, hypothèse plus probable, ce film est un mensonge inventé par les rêveurs éperdus. Tant mieux, je n'avais pas tellement envie d'assister au triste spectacle de ma vie.
Je regarde autour de moi, dans l'espoir vain de trouver une sortie. Je scrute les traits de mes bourreaux, un à un, espérant trouver une lueur de regret qui me prouverait que le monde n'est pas si cruel, mais rien.
Je l'aperçois, debout au milieu de ces hommes monstrueux, son visage trahissant son effroi et sa douleur. Il m'observe tristement, des larmes roulant sur ses joues salies par la boue, comme s'il assistait à un enterrement. C'est presque le cas en fait, mais je ne peux pas mourir devant lui, pas après tout ce qu'il a fait pour nous sauver. Il aurait ma, notre mort sur la conscience et je ne pourrais pas le supporter. Je ne veux pas qu'il puisse rejouer cette scène en boucle dans sa tête, ne cessant de se répéter que c'est de sa faute.
Rassemblant mes dernières forces, je me relève, tous les sens en alerte. Je fais ça pour lui, même si au fond, je sais que c'est inutile, que c'est joué d'avance. Le destin comme ils disent. La fumée du bûcher me brûle les yeux et m'asphyxie petit à petit.

– Cours ! Cours le plus loin possible, ne te retourne pas !

J'ai failli ajouter « Ne me regarde pas mourir » mais si j'avais prononcé ces derniers mots, il ne m'aurait jamais abandonnée. Il entend mon cri étouffé, me lance un dernier regard désespéré et détale à toute vitesse, effrayé.J'aimerais pouvoir le suivre, faire tout ce qui est en mon possible pour le sauver, mais c'est impossible. Tout ce qu'il me reste c'est mon espoir, je ne peux que prier pour qu'il s'en sorte sain et sauf. Je perçois un sifflement de l'air et me retourne juste à temps pour voir une main s'abattre sur ma tempe déjà meurtrie. Je tombe avec la forte impression que tout s'écroule autour de moi. Et cette fois-ci, pas moyen de me remettre sur pieds. Je n'ai pas besoin de regarder à nouveau ma montre pour savoir que c'est maintenant. Le début de la fin. Des étoiles noires se mettent à danser devant mes yeux, m'entraînant vers un ciel abyssal, mon nouveau chez moi.

Jeudi 17 mai 2018, 19h23'47"  

WOUAHH JE SUIS EN TRAIN DE RELIRE MON HISTOIRE SUR WORD ELLE EST BOURRÉE DE FAUTES J'SUIS VRAIMENT DÉSOLÉE

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