Chapitre 10 (*)

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Lucie

Je me réveille en sursaut, le corps en sueur. Alban a une fois de plus habité mes cauchemars. Il est présent à chaque moment et ça me fait peur. J'ai l'angoisse de ne plus pouvoir le faire sortir de mon subconscient. J'ai la sensation que depuis ma crise dans la cuisine de mes parents, Alban est à nouveau avec moi, dans mon esprit.

Tout à coup des bruits m'empêchent de mener à bien mes réflexions. Je me tais mentalement pour écouter. On dirait des gémissements. Aussitôt, mon imagination débordante prend le dessus, et je dois avouer qu'elle prend un côté assez tordu. Je me demande si Smith n'a pas profité de mon état de léthargie et de profond sommeil, pour ramener une fille dans sa chambre.

Soudain, je sens les gémissements s'intensifier. Légèrement dérangée, je me relève du canapé pour rejoindre le couloir. Aucune lumière n'est allumée, le noir complet. Des bruits de respirations intenses me conduisent devant la porte de chambre de Smith. Tout paraît logique jusqu'à là, puisque nous ne sommes que tous les deux dans cet appartement.

Bientôt, des étouffements se font entendre, mélangés avec des cris silencieux. Inquiète, j'ouvre la porte d'un coup brusque, en essayant d'être la plus discrète possible. Tant pis pour les conséquences.

Le reflet de la lune se dessine sur le visage tordu de Smith. Je ne vois pas de filles à ses côtés, seulement ses poings serrés contre son drap et son corps se débattant contre un ennemi imaginaire. Un cauchemar ainsi donc.

Prise de tendresse et surtout de panique, à l'idée de le voir aussi mal, je m'approche de son lit, et lorsque j'arrive à voir que ses yeux sont grands ouvert mais sans la moindre once de réalité, juste de la peur, un léger cri s'échappe de mes lèvres contre mon gré.

Immédiatement, je pose ma main droite sur mes lèvres, pour ne plus recommencer. Smith ferme brutalement les yeux et cesse de bouger. Je souffle un bon coup, rassurée que son calvaire s'arrête.

Prête à repartir, je me fige après avoir entendu mon prénom. À un moment, je crois avoir mal entendu, ou mal interprété. Sauf que non.

— Lucie ?

Sa voix est rauque, tellement rauque qu'elle fait frissonner chacune de mes cellules présentes dans mon organisme. Je me tais et me redirige vers la porte pour partir d'ici au plus vite, afin de lui faire croire qu'il rêve toujours. Mais c'est peine perdue, puisqu'il m'interpelle encore, mais cette fois, en s'éclaircissant la voix. Pas le choix, je me retourne vers lui, en faisant une grimace.

Je suis si gênée de le voir assis sur son lit, bien réveillé. Bien sûr, dans ces situations, je panique et je fais du n'importe quoi.

— Je suis désolée. Tu poussais des gémissements, je n'arrivais pas dormir sur ce canapé tout pourri, et puis, j'ai été interpellé par les petits bruits que tu laissais échapper entre tes lèvres, alors je suis rentrée, et puis je t'ai vu ici, je suis désolée si je t'ai réveillé. Ce n'était pas dans mon intention, mais tu comprends, je n'avais nul part où aller. Ou si disons que j'allais aux toilettes, mais enfin voilà, je...

J'essaie de peaufiner mes salades, mais en fin de compte, je m'enfonce encore plus. J'arrête de parler, devinant déjà dans quel pétrin je me suis mise toute seule.

Mes yeux se posent tout de suite sur Smith, qui m'observe doucement, s'attardant sur mes cuisses nues, dont la lumière de la pleine lune, éclaire vivement les courbes intimes. Je vois soudainement un semblant de sourire se dessiner sur son visage, lorsqu'il se lève de son lit. Il est torse-nu, me révélant alors le tableau que dépeignent ses tatouages sur sa peau.

Je me rends compte qu'un seul d'entre eux retient mon attention. Celui gravé au-dessus de son cœur. Encore une fois. Je l'ai vu le regarder attentivement après le combat, mais comme il était de mauvaise humeur, je n'ai pas osé lui demander ce qu'il représente pour lui.

FIGHT FOR US 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant