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Chapitre 9

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Eleanor

Théo, n'ayant pas entendu les propos de Conrad, me demanda simplement pourquoi ce dernier s'attendait à me voir dans son bureau lundi matin. Je lui racontai alors tout sur la réunion à laquelle j'avais assisté et apporté mon aide, sa lecture de mon CV et le poste d'assistante.

« Dios mío Elea ! Mais c'est fantastique ! Pourquoi ne me l'as-tu pas dit plus tôt ?

— Eh bien en fait, il m'a dit que la semaine à venir serait une semaine d'essai pour voir si je suis à la hauteur de ce qu'il attend.

— Mais Elea, c'est sûr que tu auras le poste ! Regarde-toi, si brillante à à peine vingt-et-un ans !

Sa remarque me fit rougir tandis que je jetai un regard soudain à mon patron qui riait à une blague de la blonde. Je me demandais si c'était la fille qu'il avait eue au téléphone ce matin-là. Il le lui avait pourtant dit qu'il ne pourrait pas la voir parce qu'il avait une soi-disant réunion qui finissait tard. Soit il lui avait fait une surprise, ce que j'en doutais bien fortement vu ses réactions d'énervements face à sa conversation avec cette dernière. La deuxième possibilité était qu'il la trompait. Je n'espérais vraiment pas qu'il faisait ça, car si c'était le cas, alors il n'était pas quelqu'un que j'apprécierais, même d'un plan professionnel parce que l'adultère est quelque chose que je n'accepterais tout simplement jamais.

« Elea?

— Oui désolée, j'étais perdue dans mes pensées, répondis-je à mon frère en secouant la tête afin de chasser ces dernières.

— Perdue dans le regard de ton patron, oui.

— Quoi ?

— Oui le patron, enfin ton patron, te regardait dans les yeux pendant que tu pensais, rit-il. »

Je fis de gros yeux tout en essayant d'éviter le regard de Conrad, que je sentais poser sur moi, mais l'évitable fut inévitable. Je posai mon regard sur lui et c'était comme si je ne pouvais plus regarder ailleurs ; j'avais jamais ressenti ça et pour tout dire, cela me fit légèrement peur. Son regard était comme un aimant, m'empêchant de détourner mon regard.

Malgré cela, Théo me fit revenir à notre conversation en parlant de tout et n'importe quoi. En s'attaquant aux desserts, mon idiot de frère me fit une remarque :

« Eh bah dis-donc, ça fait deux ans et demi qu'on ne s'est pas vu et tu as beaucoup changé, mais en matière de bouffeuse professionnelle, tu n'as pas changé d'un poil. »

Je ris sur le coup et entendis quelqu'un rire à s'en étouffer à quelques tables de nous : Conrad. Je le vis me regarder toujours en riant, dévoilant ses fossettes. La demoiselle qui l'accompagnait se leva et lui tapa doucement dans le dos, ne comprenant probablement pas la situation.

« Elea ? Ton moelleux au chocolat, me dit mon frère.

— Quoi ? lui dis-je pensive.

— Mange-le, avant tu l'aurais mangé en deux secondes.

— Désolée, je pensais juste à pleins de choses.

— Je vois ça. Tu veux en parler ? Ça a un rapport avec Ryan ? »

Ryan.

Je répétai son prénom avec dégoût. Je sentis comme un poignard s'enfoncer dans mon cœur, je ne voulais plus penser à lui.

« Non, pourquoi est-ce que tu me parles de lui Théo ? sentis-je les larmes me monter aux yeux.

— Désolée, je l'ai vu la semaine dernière en fait et donc-

— Quoi ? Où ça ? sentis-je les battements de mon cœur s'accélérer.

— Je suis allé à Madrid pour quelques jours et je l'ai vu là-bas.

— Ah, pensai-je. Tu peux demander l'addition ? Je vais aller faire un tour aux toilettes.

— Ne t'inquiète pas, je vais la régler et j'irai chercher ta voiture donc tu n'auras qu'à me rejoindre dehors.

— T'es sûr ? Tu ne veux pas que l'on partage l'addition ?

— Mais non, arrête avec tes absurdités ! Je sais que tu n'aimes pas lorsque l'on paie pour toi, mais je suis tout de même ton grand frère, laisse-moi payer ce dîner. »

N'ayant pas le moral à le contredire, j'hochai tout simplement la tête avant de me diriger vers les toilettes des dames. J'ouvrai une des portes libres, entrai et la refermai derrière moi. J'abaissai la cuvette et m'y assis dessus comme si je n'allais plus tenir debout, et je laissai mes sanglots y allaient d'eux-mêmes.

Ryan, mon seul amour qui m'avait anéantie. Non, il ne m'avait pas que trompé, c'était bien plus pire...

En revenant dans le hall du restaurant, je me rappelai que mon frère m'avait dit de le rejoindre dehors, je me dirigeai donc vers le parking. En ouvrant la porte, je tombai sur Conrad.

En le voyant, je me dis que je ne devais pas m'approcher de lui en dehors du travail étant donné la tension qu'il y avait entre nous, ça serait malsain. Il était mon patron et moi, bientôt, j'allais devenir son assistante personnelle. Il fallait que je garde mes pensées et notre relation strictement professionnelles. Il vint vers moi et j'essayai de faire basculer mes cheveux afin d'obscurcir mon visage, surtout mes yeux rouges et gonflés.

« Où étais-tu passée ?

— Aux toilettes, lui répondis-je.

— As-tu pleuré ? »

Quoi ?

« Pardon ?

— Est-ce que tu as pleuré ? Tu as la voix toute rouillée et les yeux assez gonflés. »

Je détestais quand les gens me demandent si j'ai pleuré.

« Je dois y aller, m-mon frère m'attend, monsieur, lui dis-je avant de me diriger vers la sortie.

— Eleanor!

— Oui, monsieur ? essayai-je d'être polie.

— Tu n'as pas à partir comme ça, et ne m'appelle plus Monsieur.

— Au revoir Madame. »

CEO's Favorite [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant