Chapitre 17 : Quand les souvenirs se mêlent au présent

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Lundi 7 octobre 1995


Luinil Beckett était en train de jardiner alors que dix heures venaient à peine de sonner à son horloge. Jardiner lui avait toujours fait du bien, surtout lorsqu'elle était préoccupée par quelque chose. Toutefois, elle fut perturbée par une étrange visite. Une visite qu'elle n'aurait pas souhaité avoir, au grand jamais.
- « Ma Chère Femme ! »
À cela, elle fit tomber la pelle entre ses mains, se retourna et, d'une main tremblante, chercha sa baguette. Mais elle se souvint qu'elle l'avait laissée à l'étage, ne pensant pas en avoir besoin chez elle. Quelle idiote " pensa-t-elle- « Comment vas-tu ? » sourit-il.- « Edward, je ne veux pas être grossière, mais je te demanderais de quitter ma propriété. »- « Tu es malpolie, Luinil.»
- « Dégage de ma propriété, dit-elle, tout en grinçant à moitié des dents.
- « Oh, tu deviens grossière ! Je suis venu en ami. Vois-tu comme c'est idiot» , rigola-t-il. « Mais Lucy t'a envoyé deux lettres qui, bizarrement, sont arrivées chez moi ... Oui, j'ai voulu te les redonner, mais tu comprends, j'avais beaucoup de choses à faire. Une date du 21 septembre, et une autre de quelques jours. Dans la première, elle a l'air gentille, dans la deuxième, elle insiste beaucoup, étonnée que tu ne lui aies pas répondu. »
- « Pourquoi fais-tu cela ? » s'étonna-t-elle, à la fois surprise et déçue.

Luinil essaya de ne pas montrer son angoisse, mais au fond d'elle, son cœur battait, la rage voulait l'envahir et tuer son " mari " sur-le-champ. Comment pouvait-elle l'appeler mari, après tout ce qu'il a fait ?

- « C'est aussi ma petite fille » s'offusqua Edward . « Je ne veux que son bien, sa protection. Chose que depuis quinze ans, tu n'as pas réussi à faire. »
- « Elle ne te fera jamais confiance, Edward.»

Ce dernier sourit, en se remémorant de la scène entre lui et sa petite-fille dans la forêt interdite. Il fut lui-même surpris de voir à quel point Lucy s'ouvrit à lui et à ses paroles. Elle ne lui faisait peut-être pas forcément confiance à cent pour cent, mais la naïveté de sa petite-fille allait jouer un grand rôle dans l'élaboration de son plan. Mais avant cela, il fallait discréditer Luinil aux yeux de Lucy. Chose que Luinil avait déjà commencé à faire, de façon inconsciente.

- « Ne me remercie pas surtout de t'avoir redonné les lettres... »
- « Merci. Maintenant au revoir !»

Edward voulut transplaner, mais lorsqu'il se retourna, il vit une photo qui lui transperça le coeur : une photo de sa fille lorsqu'elle était adolescente. Sourire aux lèvres, ne se souciant de rien. Ne pensant pas que son père allait disparaitre de sa vie quelques années plus tard.

- « Comment va Nixie ? »
- « Elle a survit à ton absence, et elle survivra encore ! » Ragea Luinil. « Tu nous as abandonnés, tu as abandonné ta fille, et pourquoi ? Pour le pouvoir. À la moindre erreur, tu mourras. À la moindre erreur, personne ne viendra pour toi. Même ta fille te cracherait au visage si elle savait.»
- « Peut-être que Lucy viendra m'aider en cas de besoin. Une vision de moi est facile à faire ..

Luinil serra les poings, même sans baguette, elle se sentait prête à attaquer. Prête à défendre sa famille, sa petite-fille qui n'avait jamais rien demandé. Ce n'était pas de sa faute si le destin lui avait prédit un long chemin peuplé d'obstacles et d'ombres.

- « Je n'ai pas eu le choix, Lulu. Je devais le faire ... Je voulais revenir, mais c'était trop tard. »

Lulu, surnom qu'Edward lui avait donné peu de temps après leur première rencontre. Un surnom qui était le signe de son amour d'antan. Mais un amour désormais dévoré par la haine des ténèbres. Elle abandonna l'idée de le tuer, pensant qu'il souffrait peut-être finalement de cette situation. Ainsi, elle trouva cela plus juste de le laisser se torturer lui-même. Lui donner la mort aurait été bien trop facile pour ce genre de personne.

Edward déposa les lettres sur une des tables se trouvant dehors et transplana. Quant à Luinil, ses jambes la laissèrent tomber, et c'est genoux à terre qu'elle se permit de verser une larme de rage et de tristesse. Elle ne savait pas quoi dire, ni à qui. Cela tuerait sa fille si elle savait. Elle pensait que cela serait pire si Lucy était au courant, de même pour Aliénor. Bien sûr, elle ignorait que ses deux petites filles savaient son secret lourd en ténèbres, et qu'une d'entre elles était en train de se détourner de son chemin... Alors elle se leva, essuya la boue sur son pantalon, les larmes sur ses joues, et décida de demander de l'aide au plus grand sorcier à travers une lettre : Albus Dumbledore.

Quant à Edward, il rentra chez lui en soupirant. Seul. Il était seul. Il ne put s'empêcher de penser à sa petite-fille Lucy qui devait savoir ce qu'il ressentait à la perfection. Bien sûr, il aimait Aliénor, son autre petite-fille, mais c'était différent. Il avait du mal avec elle, à cause de sa personnalité qui lui rappelait tant Luinil. Lucy, c'était plus lui à son âge, alors tout naturellement, il portait davantage la dernière des Beckett dans son coeur.

Il arriva dans son salon, et, la nostalgie était encore plus présente dans son esprit, il se dirigea d'un pas lent vers un tableau, qui cachait un petit coffre : un coffre à souvenir.

The Hogwarts ' MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant