Chapitre 13 : Les prémices d'une guerre ou d'une réconciliation ?

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Samedi 27 septembre 1995Dortoir Gryffondor 10h49


La matinée étant déjà bien attaquée, les salles communes étaient presque vides de toute chaleur humaines. Les élèves se baladant dans les couloirs en train de chercher de nouveaux ragots, à la bibliothèque, ou bien encore profitant d'un dernier rayon de soleil du mois de septembre.Quant à Lucy, elle s'était recroquevillée dans son lit, les larmes voulant à nouveau couler. Heureusement pour elle, son dortoir était vide de toute vie, elle pouvait donc passer un moment seul avec ses pensées, ayant trop de questions en tête. En primaire, elle n'avait jamais aimé les mathématiques, et surtout les problèmes où elle ne trouvait jamais la réponse logique qu'il fallait, ainsi, aujourd'hui elle comparait ses problèmes à ceux des maths. Une prise de tête infinie pour un maigre résultat erroné ou tout juste bon.
De ce fait, pensant réellement qu'elle pourrait être seule, elle fut surprise en entendant quelqu'un toquer à la porte. Mais elle préféra ne pas répondre, au contraire, elle se mit dans son lit, tête enfouie sur son oreiller. La personne toqua encore plus fort et, malgré qu'elle ne répondit pas de nouveau, elle entendit la porte de son dortoir se fermer. Elle replongea sa tête dans son lit, ne voulant pas savoir qui venait d'entrer, la maudissant au passage de vouloir pénétré dans son antre. Cependant, elle entendit encore une fois la porte s'ouvrir, suivie par chuchotement, puis la porte se referma et elle sentit quelqu'un s'asseoir sur son lit.

- « Je suis désolée » murmura cette personne.

Lucy fut étonnée d'entendre sa voix, mais continua son mutisme, comme à son habitude.

- « Tu réagis toujours comme ça. Tu veux toujours ne rien dire, tu préfères rester muette, ignorer les gens. Tu ne te confies plus à moi, d'accord je peux comprendre, vu notre relation. Mais tu as des amis qui s'inquiètent pour toi quand même. C'est Hermione qui est entrée avant moi, continua Aliénor. Tu es ma petite soeur, je devais prendre soin de toi, et je ne l'ai pas fait. Je ne l'ai pas fait exprès au début, enfin, après notre relation est compliquée ... Lucy, pardonne-moi, ce hurlement ... »
- « Ne te concerne pas » marmonna celle-ci.
- « Je ne pourrais pas être là pour toi tout le temps, mais je vais me comporter comme une vraie soeur. Si tu aimes Fred, je ne me mettrai pas entre toi et lui, il tient beaucoup à toi. D'accord, je l'ai embrassé, mais il ne m'a pas rendu ce baiser, et depuis, la seule phrase qu'il m'a dit c'est " ou est Lucy ? ", il s'inquiète, vu comment tu es rentrée dans la salle commune. De la boue, des yeux rouges, et tu étais toute trempée. D'ailleurs, tu l'es toujours, tu aurais pu te changer quand même ! Ton lit va être tout sale ! » S'énerva Aliénor.

Lucy était passée par diverses sensations durant le discours de sa soeur : coeur qui se pince, culpabilité, tristesse, mais sa dernière phase lui permit de rire, rire comme si elle ne pouvait plus s'en arrêter. Cependant, elle fut ravie d'apprendre l'intérêt que portait Fred à son égard. Mais elle avait honte, Aliénor l'aimait, et elle avait tout gâché pour des sentiments - même pas encore la -, juste pour une attirance qui n'était peut-être même pas réciproque. Ou alors avait-elle réellement des sentiments ? Elle ne savait rien, elle avait peur de savoir cette réponse qui la terrifiait. Lucy se révéla, pour regarder sa soeur droit dans les yeux, avec encore l'envie de rire.

- « Tu ne joues pas le rôle de ma soeur, mais tu veux jouer celui de maman ? »

Aliénor rigola de plus belle, comprenant que sa soeur avait raison. La scène qui se déroulait était ridicule, et les deux soeurs pensaient la même chose.

- « Aliénor, tu n'es pas obligée de jouer ce rôle, cela fait longtemps que nous jouons plus. »
- « Je sais ... Mais, nous avons gâché assez de temps à jouer au chat et à la souris » sourit doucement Aliénor.
- « Laisse tomber Aliénor, cela sonne un faux » continua Lucy en roulant des yeux.
- « Tu as surement raison » soupira celle-ci. « Mais tu es ma soeur, et si tu as besoin de moi, viens me voir. »
- « Eh bien, j'ai une colle ce soir par Ombrage ...» souris Lucy, tandis qu'Aliénor rigola.
- « Je ne peux rien faire pour toi, désolée. »

Les soeurs Beckett rigolèrent dans un rire uni, chose qui n'était plus arrivée depuis bien des années, malgré des rires communs, celui-ci était à la différence sincère et rempli de tendresse entre soeurs. Toutefois, Lucy arrêta peu de temps après son rire, elle voulait parler de ce fameux sujet tabou, elle prit une grande inspiration, et essaya de respirer du mieux qu'elle le pouvait pour lui poser la question qui changerait tout.

- « Tu aimes Fred ? »
- « Oui » murmura Aliénor en soufflant après plusieurs secondes.
- « Je vois ...» dit Lucy tout en baissant la tête, peinée.

Aliénor et Lucy ne parlèrent pas pendant de nombreuses minutes. Lucy voulut replonger sa tête dans son oreiller, mais sa soeur arrêta son mouvement.

- « J'ai déjà aimé Lucy » Cette dernière releva la tête, surprise de la suite de la conversation. « Anthony fut mon premier »

Anthony était le premier amour d'Aliénor, mais à cause de sa condition de moldu, sa relation prit fin et il devint par la suite une simple relation d'été. De nombreuses disputes avaient eu lieu, dues au secret d'Aliénor, et la fin de leur relation avait sonné lors de sa cinquième année à Poudlard. Depuis, ils se revoyaient seulement l'été comme des amis, un peu trop proches. Un amour de vacances, qui prenait fin à chaque rentrée de Poudlard. Mais l'été dernier, il avait déménagé, laissant Aliénor seule avec son amour de Poudlard : Fred Weasley.
Anthony était le contraire de Fred : blond aux yeux bleus, premier de la classe, il aimait rire, certes, mais pas au point de faire des farces, il était délégué de sa classe et faisait même partie d'une association. En soi, un vrai petit modèle concernant l'éducation, l'étude. Aliénor l'avait aimé dès la première fois que leurs regards s'étaient croisés, mais elle culpabilisait à chaque fois de ne pas lui dire la vérité sur sa famille, sur elle, sur les sorciers, compliquant ainsi leur relation.

- « Écoute » continua Aliénor déterminé à poursuivre cela avait qu'elle ne change d'avis , « J'ai déjà eu mon premier amour et je sais à quel point c'est important. C'est une sensation merveilleuse, et je n'ai pas envie de te gâcher cette expérience. »
- « Je n'aime pas Fred. »
- « Si, tu l'aimes, et je ne peux te reprocher cela. C'est quelqu'un de bien. Si tu veux vraiment être avec lui, alors vas-y. »
- « Aliénor ... » murmura cette fois-ci Lucy.
- « Je ne veux pas sortir avec lui, si cela doit empirer notre relation qui est déjà au plus bas » sourit faussement Aliénor.« Je suis ta grande soeur, il me faut comporter comme telle et non comme deux ennemis se battant pour un garçon. »
- « Alors, moi non plus. » Sourit Lucy, mais qui, au fond, ressentait une grande peine, tout comme sa soeur. Mais elles portaient toutes deux un masque et il fallait le briser, surtout pour ce qui était de l'affaire de Fred.
- « Promis ? »
- « Promis. »

Aliénor sourit et fit quelque chose qui surprit sa soeur, car elle ne s'y attendait pas : elle la prit dans ses bras. Lucy ne répondit pas à cette étreinte, bien trop étonnée pour cela. Depuis quand ne s'étaient-elles pas enlacées ? Des semaines ? Non. Des mois ? Pas encore. Des années ? Oui, c'est plus plausible. Aliénor laissa sa soeur et quitta son dortoir dans un soupir.

Les deux soeurs avaient aimé ce petit moment, même sous la torture elles ne l'avoueraient jamais, mais c'était un moment qui n'était pas arrivé depuis la rentrée de Poudlard de Lucy. Néanmoins, toutes deux savaient très bien qu'une fois qu'Aliénor avait passé la porte, les sourires, les promesses de soutien ou ne seraient que du vent, un vent froid d'automne mêlant pluie et feuilles.
Aliénor partit en direction de la bibliothèque, tandis que Lucy se recoucha, ne voulant affronter personne. Seulement, un hibou vient la réveiller une heure plus tard. Elle sourit en reconnaissant celui-ci, les petites tâches marron de ce hibou sur un poil noir n'appartenait qu'à une seule personne à sa connaissance : Cormac. Elle ouvrit le tiroir de sa commode près de son lit pour en sortir des petits biscuits qu'elle tendit au hibou qui la mordit presque de sa gourmandise. " Lucy, viens me retrouver dans le parc de Poudlard, il faut que nous parlions de ce hurlement. Si tu n'es pas là dans les trente minutes, je vais dire à tout le monde que tu es amoureuse de Fred Weasley. Cela serait une catastrophe pour ta petite réputation de fille insensible. Non, allez viens, s'il te plait, je m'inquiète. "

The Hogwarts ' MoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant