Chapitre 20: une copine?

128 19 3
                                    

Point de vue de Lucas

J'ai passé ces deux derniers jours à réfléchir s'il fallait que j'aille ou non la voir cette après-midi. Ce n'est pas la menace de l'autre conard qui me fait peur, au contraire ça me motive encore plus. Mais je sais qu'il faut qu'on arrête de se voir. A chaque fois qu'on est ensemble, il y a toujours une connerie qui arrive. Ça ne m'aurait pas gêné si ça n'avait concerné que moi et que j'aurais pu le gérer, mais ça a touché ma sœur.

Pourtant, j'ai besoin de savoir quelque chose. Et c'est ce petit quelque chose qui m'a fait chié pendant ces deux derniers jours.

Est-ce qu'ils sortent ensemble ?

Shana et l'autre con ?

Je ne sais pas pourquoi ça me dérange autant, mais ça me fait chié à un point phénoménal de ne pas savoir.

Allez, c'est bon je veux savoir.

Je prends mon casque de ma chambre et sors de la maison. A peine j'ouvre la porte que je vois Thomas, mon meilleur ami, de l'autre côté, la main levée comme s'il était sur le point de toquer. Il est blond aux yeux bleu et fait la même taille que moi. J'ai tout de suite le sourire. Ce mec, c'est le frère que je n'ai jamais eu. On a fait toute nos conneries ensemble. Je sais tout de lui et il sait tout de moi. Enfin presque.

On se salut comme on a l'habitude de faire : deux tapes dans la main et un coup d'épaule.

« Comment ça va, gros ? » Il demande.

« Tranquille et toi ? »

« Bien, bien. Tu vas où comme ça ? »

« Faut que j'aille voir un pote. » J'essaie de dire cette phrase le plus tranquillement possible pour ne pas éveiller les soupçons. Parce que oui, il ne sait pas.

« T'es sérieux ? Tu préfères voir un pote qu'une bonne partie de play avec ton bro' ? »

Il n'a pas tort. Ça fait un moment que je n'ai pas passé de temps avec lui à déconner ou même les autres mecs du quartier. Mon cerveau était bien trop occupé à penser à elle.

Evidemment.

Allez, c'est bon, j'arrête ces conneries pour de bon. A partir d'aujourd'hui j'arrête de la voir.

« Comment je peux dire non à un petit rencard avec toi et la play ? »

« Je te reconnais bien là ! »

« T'es prêt à perdre ? »

« Dans tes rêves !»

Je lui tape dans le dos, et le suis. Quand on arrive je saute direct sur son vieux canapé brun. Ce truc est encore plus vieux que moi mais on est tellement bien là-dessus. Il allume la console, met le jeu en marche et s'assoit à côté de moi. On commence à jouer. On discute tranquille, raconte nos vies. Enfin, c'est plutôt du genre il raconte combien de vierge il a baisé (il a comme une obsession pour les vierges) et dans combien de soirée il est allé. Moi je ne rajoute que quelques commentaires salaces. Je ne peux rien faire de plus.

« Et toi, c'était comment ta semaine ? »

« Comme d'hab. » Je marmonne.

Je me sens mal de lui mentir. Je ne lui ai jamais menti. J'aimerais lui raconter ce qu'il se passe. Tout ce qu'il se passe. C'est quand même une putain d'histoire ce qu'il m'arrive (la fille, les rencontres secrètes, son copain, la bagarre, ses parents, le contrat, sans parler du fait qu'on s'est embrassé). En y repensant ça me fait sourire. Il s'est passé trop de chose en quelques semaines. Mais le problème n'est pas ce qu'il s'est passé, mais avec qui ça s'est passé.

OrkayaWhere stories live. Discover now