Chapitre 1: Un conte transformé.

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Nous étions dimanche. Enfin, j'adorais ce jour comme la plupart des personnes vivant sur Terre. C'est un jour heureux, même pour moi. Le dimanche, ma belle-mère et sa fille sont de sortie, ce qui veut dire que je suis seule à la maison, pas d'ordres, pas de services et surtout une grasse-matinée. C'était une blague, je suis plutôt du genre matinale. J'aime me réveiller à l'aube pour admirer le soleil se lever depuis mon hublot, voir le monde s'éveiller: les oiseaux chanter, la ville s'animer, la rosée du matin arriver. Tous ces petits faits qui m'émerveillent chaque matin. Et comme tous les matins, je le vois, ce garçon -sûrement plus âgé que moi, je lui donnerais 19 ans-, toujours vêtu simplement. Je le vois tous les matins, il rentre chez lui avec sa belle voiture dont il est sûrement fier -il y a de quoi-, et comme tous les matins, il lève son regard à ma fenêtre pour croiser le mien, m'adresse un faible sourire et rentre chez lui. Je me demande si je me réveille à l'aube pour voir le monde s'éveillait ou pour voir celui qui me donne l'envie de me lever chaque jours.

      Je comptais m'allonger sur mon lit à regarder le plafond, les bras croisés derrière ma nuque. Je fermais les yeux et rêvais, comme une jeune adolescente insouciante et en recherche du grand amour. Mais malheureusement, aujourd'hui tout le monde n'était pas de cet avis. Un affreux boucan résonnait sous mes pieds. Que se passait-il? Normalement à cette heure là, les filles sont déjà parties. Mais pas ce matin, j'entendis la voix de Elizabeth, elle m'appelait. Je me levai d'un pas lourd et indécis en entendant ses cris stridents se répétaient. Elle n'était pas de bonne humeur alors valait mieux pour moi que je me dépêche, ce que je fis sans aucun doute. Je descendais les escaliers vêtue de ma tenue de jogging habituelle. En arrivant en bas de ceux-ci, je faillis manquer une marche, un homme était dressé sur le pas de porte. Il était de peau noir et très grand, d'une carrure forte mais d'un regard chaleureux -pour moi- mais d'un regard glacial -pour les autres-. Il s'approcha de moi, et je n'avais pas envie de reculer, j'avais envie d'hurler de joie, une nouvelle tête, c'est fantastique nan?

-Bonjour Mélodie.

Mince. J'avais complètement oubliée de me présenter, je m'appelle donc Mélodie Carpenter et je vais bientôt avoir 18 ans. Je suis brune aux yeux verts, et plutôt mince.

-Bonjour et bienvenue.

Ma mère m'avait appris à être polie et serviable avec tout invité. Une des valeurs les plus importantes que ma mère avait eu l'honneur de m'apprendre.

-Je suis là, pour t'annoncer certaines choses, nous pouvons allez nous asseoir?
-Bien évidemment, veuillez me suivre.

Je ne portais pas de vêtements adaptés pour cette rencontre, mais honnêtement, je ne m'en préoccupais absolument pas. Je l'amenais au grand salon et après qu'il se soit rapidement présenté -j'ai appris qu'il s'appelait Joris- il commença à prendre un ton plus sérieux.

-Comme vous devez vous en doutez, je ne suis pas ici pour une simple visite de courtoisie.
-Vous pouvez me tutoyer.
-Oui, bien évidemment. Alors je disais: j'ai été prévenu de ton enfermement dans ce grenier, et ces femmes ont bien l'intention de te laisser respirer.
-Elles ne m'enferment pas dans le grenier, c'est totalement faux !

J'ai aussi appris à être bienveillante, c'est pour cela que je ne les aient pas dénoncées et ne les aient pas envoyées en prison. Alors j'ai menti.

-Tu en es certaine?
-Oui mons.. Joris. Je suis sûre de mes paroles. Je ne vis pas dans le grenier.
-Bien, je te crois mais j'ai une autre nouvelle encore plus surprenante. Dans moins de deux semaines, c'est ton anniversaire, n'est-ce pas?
-C'est exact, mais qu'insinuez-vous?
-Tu seras libre.
-Libre?
-Je sais ce qu'il se passe réellement ici, et tu es très courageuse de ne pas les dénoncer mais c'est ton choix.

Je ne répondis pas mais un rictus se dessina au coin de mes lèvres.

-Ton père n'avait pas dépensé tout son argent avant de mourir. Il l'avait placé sur un compte bancaire pour sa fille Mélodie, toi. Tu es censé toucher tout ton argent le jour de tes dix-huit ans. Tu récupères les droit de Carpenter's Entreprise, les millions de ton père et cette maison.

Au lieu de sauter de joie, j'explosais de rire, c'était l'une des meilleures blagues que l'on m'ait faite et à vrai dire on m'en avait fait peu.

-Où est la caméra cachée?
-Je suis sérieux, tout est vrai. Dans deux semaines tu es de nouveau libre.

Non, je ne m'en rendais pas compte. Je serais bientôt libre, adieu ce calvaire quotidien. Désormais je pleurais, non de tristesse, mais bel et bien de joie, ça faisait si longtemps.

Qui sait, peut-être que mon affreuse histoire se transforme désormais en conte de fée. Dans deux semaines le bal arrive, et j'ai déjà trouvé ma marraine la bonne fée -enfin plutôt mon parrain mais ce n'est qu'un détail-.

 [Terminé.] Call me Cendrillon.Where stories live. Discover now