Segment sans titre21

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 J'étais là, dans cette prison où l'on allait me torturer afin de m'extorquer les informations que je détenais. Pourtant j'avais déjà réussi à leur échapper en me barricadant chez moi. Malheureusement un homme et une femme étaient entrés et m'avaient forcé à monter dans ce bus où mes codétenus et moi étions amenés vers cet endroit horrible. Nous portions tous le même uniforme constitué d'un haut blanc et d'un bas noir, il ne donnait absolument pas envie d'être porté et c'était bien son but. J'entrai dans la salle où l'on m'interrogea. On me donna une feuille que je devais remplir. Bien sûr, je n'en fis rien.

« Je ne parlerai jamais, même sous la torture », murmurai-je à l'un de mes compagnons de misère.

A la fin de cet interrogatoire, ils me laissèrent m'aérer, ils voulaient nous garder en bon état pour mieux nous torturer. Deux longues heures plus tard, ils décidèrent de nous envoyer à la cantine. La bouillie qu'ils nous servirent semblait infâme rien qu'à l'odeur et devait être pleine de substances psychotropes destinées à nous faire avouer. Les heures suivantes, ils nous emmenèrent dans une salle plus grande que les précédentes, ils nous ordonnèrent de courir et ne nous laissaient pas nous reposer afin de nous épuiser. Une fois que nous fûmes totalement exténués, ils nous firent nous battre deux par deux. Certains qui ne frappaient pas assez fort au goût du tortionnaire étaient recueillis par ce dernier qui se battait ensuite contre eux férocement et impitoyablement. Le tortionnaire qui créait les groupes aimait mettre les plus faibles avec les plus forts, enfin il s'occupait en personne des vainqueurs. A la fin de ces deux heures de torture physique, les nez cassés et les lèvres fendues étaient trop nombreux pour être comptés sur les doigts d'une main. Apres cela, vint la torture morale. Je fus enfermé dans une salle. On me donna un cœur et on m'ordonna de le découper. Bien sûr ce cœur hors de toute poitrine n'était autre que le symbole de mon propre cœur qui ne resterait que peu de temps dans ma poitrine si je m'obstinais à me taire. Apres plusieurs minutes de silence et d'inactivité, je dis à mon tortionnaire que la torture morale n'avait aucune emprise sur moi. Une cinquantaine de minutes plus tard, mes gardiens me laissèrent sortir de cette horrible prison, ils ne pouvaient me garder indéfiniment et les informations que je détenais étaient trop importantes pour qu'ils me tuent.

C'est ainsi que se finit la journée de Richard, élève de quatrième dans un collège privé anglais. Durant cette journée, il avait rendu copie blanche au contrôle de français et participé sans grand enthousiasme aux activités proposées par le professeur d'EPS, dit à son professeur de sciences naturelles d'une façon assez singulière qu'il ne dissèquerait pas ce cœur de bœuf.  

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