[ÉDITION] Bien choisir sa maison d'édition : les pièges à éviter

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On a tous déjà rêvé d'édition. Mais on a tous aussi déjà entendu parler de ces maisons d'arnaqueurs, qui sont passées d'éditions tout à fait respectables à escrocs. La plupart de ces maisons ont aujourd'hui fermé leurs portes (ou ont tout laissé en plan en faisant les morts) laissant derrière elles de nombreux conflits pas super propres.

Et on se demande alors : mais à qui peut-on faire confiance dans ce milieu de requins ? Est-ce qu'être jeune auteur, c'est forcément débuter par une mauvaise expérience ?
Et si moi, je vous en parlais, de mon expérience ? Et si je vous donnais quelques clés simples pour déceler d'emblée les maisons dont il faut se méfier ?





• Clé numéro 1 : Les jeunes maisons d'édition

Désolée si de jeunes éditeurs me lisent. Mais oui, les mauvais plans, c'est souvent du côté des jeunes maisons qu'on les trouve. Pourquoi ? Mais parce que pour durer dans le temps, il faut avoir des bases en béton, ma bonne dame ! Chose impossible à avoir lorsqu'on sait à peine comment fonctionnent les droits d'auteur, comment gérer une entreprise et l'argent qui va avec...


Que regarder en premier ?

La date de création et le catalogue. Les deux ensemble. Dans le contexte actuel, une maison à compte d'éditeur n'a pas les moyens de sortir dix mille livres par an. Trois, quatre, voire une demi-douzaine de parutions dans l'année est un maximum pour un éditeur sérieux et gestionnaire. Alors si le catalogue compte vingt-quatre ouvrages après deux ans d'existence, ça ne sent pas méga bon. Certains diront même qu'il faut fuir à toutes jambes !

Pourquoi ? Car cela cache souvent des pratiques « dangereuses » pour la maison. Comment durer dans le temps et faire des bénéfices quand on imprime des dizaines d'ouvrages en un temps record ? Même en impression à la demande, certains frais sont inévitables et il faut bien réussir à renflouer les caisses.
Par exemple, des frais de correction. Et pour ceux qui s'apprêtent à me dire que parfois l'éditeur s'en charge parce qu'il a une formation de correcteur : non. Le boulot d'éditeur demande un temps phénoménal à lui seul, de même que celui de correcteur. Cumuler les deux casquettes en ayant un rythme de publication effréné est incompatible avec la qualité. Et sans qualité, le public ne restera pas. La maison coulera. Je ne citerai pas de nom par souci de diffamation, mais j'en ai un sacré paquet.

Donc, à moins de dissimuler du compte d'auteur (demander une participation financière à l'auteur pour publier son livre), la maison finira par couler. Sans oublier de se mettre tous ses auteurs à dos pour droits non versés et autres joyeusetés du genre.


D'après mon expérience : au-delà de 12 publications par an, si la maison a moins de 3 ans, je trouve cela inquiétant. D'une part car pour du tirage papier, les frais engagés sont énormes, et d'autre part car cela mène à se poser des questions sur le soin consacré aux ouvrages. Dans les petites structures, il y a rarement plus de deux personnes aux commandes pour gérer l'ensemble de la maison, pas seulement le travail d'édition. Un rythme trop soutenu, et la qualité des livres risque d'en pâtir.


• Partir à la recherche d'infos

Grâce à internet, se renseigner est très simple. On trouve tout et n'importe quoi mais, en général, en tapant le nom de la maison d'édition, on tombe très rapidement sur des sites, des blogs et des forums qui en parlent. Ainsi, il est facile de savoir à quels salons elle a participé, si les journaux en parlent d'une manière ou d'une autre... attestant ainsi d'une réelle activité littéraire et commerciale. Livre Paris n'est pas la seule manifestation littéraire digne d'intérêt, les salons du livre pullulent à travers la France et sont un terrain privilégié pour se faire connaître du public, et même les maisons les plus modestes trouvent des événements auxquels participer.


Les fabuleux (et très utiles) conseils de tata TiphsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant