Maddie

Chapitre 64 - Tout vient à point à qui sait attendre

Anthony resta silencieux toute la matinée. Il suivit Ashton, Jensen et Jared lors des différentes activités, mais n'y prit aucun plaisir. Ashton avait demandé gentiment des nouvelles de Maddie, mais Anthony avait éludé la question. Les garçons avaient saisi qu'il valait mieux éviter le sujet.

Après le repas, pris à l'abri du soleil sous un arbre, ils se promenèrent dans les allées à la recherche de nouvelles attractions à sensations. Ils tombèrent sur le groupe des filles de la veille. Sally sauta dans les bras d'Ashton tandis que Jensen et Jared discutèrent avec les filles. Adèle vint se planter devant Anthony.

— Je suis désolée pour hier. On peut discuter tous les deux ?

Il contint son énervement.

— Tu ne m'as pas déjà tout dit à l'oreille, hier ?

— Je sais que je te plais et que tu es proche de la rupture avec Madeleine. T'es libre maintenant. Entre nous, Madeleine ne te méritait pas.

Anthony resta stupéfait. Cette fille était dans un autre monde et méritait une bonne remise en place. Il se força à ne rien répondre, mais Adèle ne perdait rien pour attendre.

— Ça vous dit qu'on passe la fin de la journée ensemble ? s'enthousiasma Sally.

Rachel fronça des sourcils. Qu'est-ce qu'elle fichait ? Vu la situation, faire se côtoyer Adèle et Anthony, c'était vouloir encore créer des problèmes !

Rachel fixa Sally, affublée d'un large sourire. Elle s'apprêta à intervenir pour demander de rester entre filles, mais Ashton la devança.

— Non, je ne pense pas...

— Avec plaisir ! le coupa Anthony.

Les garçons le regardèrent d'un air surpris. Rachel ne put aussi cacher son étonnement.

— Ah oui ? Vraiment ? demanda Ashton.

Anthony hocha la tête. Sally était une nouvelle fois surprise par la situation qui la satisfaisait au plus haut point.

— Super ! Allons-y alors ! conclut-elle.

Les deux groupes se mêlèrent et avancèrent en discutant. Ils se rendirent à un stand de lancer de ballons. Lena, Jensen et Jared y gagnèrent des cache-oreilles roses en laine.

— Quel cadeau, se moqua Mia. Avec cette chaleur !

Anthony restait derrière le groupe et semblait pensif.

— Tout va bien ? vint lui chuchoter Ashton à l'oreille. Tu veux qu'on reste entre nous ?

— Non, ça va, t'inquiète pas.

Le groupe déambula à la recherche de la parfaite dernière attraction. Il se stoppa devant l'une des plus impressionnantes du parc.

— Avant de partir, il faut qu'on fasse ça ! déclara Lena en la désignant du doigt.

— Oh mon dieu, elle est gigantesque ! frissonna Rachel en levant la tête.

Un train d'une dizaine de wagons se promenait sur un circuit au sol avant de monter dans les airs. Il y enchaînait des loopings avant de descendre à toute vitesse dans un réservoir d'eau.

— Allez les chochottes, on fait celle-là pour finir ! s'écria Alissa. Ça va nous rafraichir !

— Oh non merci, pas pour moi, frémit Adèle.

— C'est vrai, t'as peur, regretta Grace.

Anthony vint se mettre à côté d'elle et lui susurra.

— Adèle, on ne peut pas le faire sans toi !

Déstabilisée, la jeune fille balbutia.

— Mais, c'est que, je n'aime pas la hauteur. Ni l'eau. Et là, il y a les deux...

— Rassure-toi, la coupa-t-il. Je viens avec toi.

Il lui lança son plus beau sourire qui la fit fondre en un instant.

— Si tu es avec moi, ça va alors, murmura-t-elle en penchant la tête sur le côté.

Sally était enchantée, Anthony ne semblait pas insensible au charme d'Adèle. Elle allait peut-être gagner plus que ce qu'elle avait espéré : rendre Maddie plus seule que jamais et lui imposer de voir son ex avec une autre. Elle était si heureuse qu'elle ne parvenait pas à dissimuler son sourire.

— Ce voyage est super ! Vraiment ! se réjouit Sally.

Rachel trouvait son comportement trop enthousiaste. Elle se rendit compte que le doute l'envahissait. Sally semblait différente. Et pas dans un sens positif pour Rachel.

Les jeunes s'installèrent par deux dans les wagons. Anthony avait discrètement laissé tomber son portefeuille au niveau des caisses de l'attraction. Alors qu'il allait attacher sa ceinture de sécurité, il fit semblant de le remarquer au sol. Il quitta sa place à la va-vite.

— Oh merde, mon portefeuille ! s'exclama-t-il en se jetant dessus.

Il le ramassa et le replaça lentement dans sa poche. Il se fendit d'un large sourire.

— Anthony, vite ! hurla Adèle, paniquée.

— Trop tard, prévint le caissier de l'attraction. C'est parti !

Anthony se retourna en dissimulant son sourire et face au désarroi d'Adèle, il haussa les épaules en signe d'impuissance.

— Je suis désolé, mima-t-il du bout des lèvres.

Les premiers hurlements retentirent et ceux d'Adèle furent les plus puissants. Anthony croisa les bras sur son torse en prenant une grande bouffée d'oxygène.

Que ces cris étaient doux à son oreille. Il avait obtenu sa vengeance. Et elle avait juste le goût qu'il espérait.